Plus d’une semaine après les émeutes qui ont secoué une grande partie de la France, le calme est revenu, mais les débats publics et politiques se poursuivent.
Lors de l’UELE (Université d’Été en Entrepreneuriat d’Aix-Marseille Université), les représentants du gouvernement ont fait un effort concerté pour apporter une perspective ordonnée, et en privé, nombre d’entre eux ont exprimé à la fois leur soulagement que les émeutes n’aient pas dégénéré et leur frustration qu’un pays très redistributif sur le plan économique puisse encore avoir des fissures culturelles et politiques aussi délicates.
Bien qu’il y ait eu beaucoup de discussions à Aix concernant les performances du gouvernement, les lecteurs devraient prendre les indices d’un remaniement (et d’un changement de premier ministre) avec beaucoup de sérieux. Elizabeth Borne, l’actuelle première ministre, n’obtient pas de bons résultats depuis le début de l’année et l’on s’attend généralement à ce qu’un premier ministre ayant une personnalité publique plus définie soit nécessaire.
On pourrait passer beaucoup de temps à essayer de comprendre les forces qui ont motivé les manifestations, mais d’un point de vue politique, deux éléments méritent d’être notés.
D’une part, la France se rapproche politiquement de la droite, comme une grande partie du reste de l’Europe (Espagne, Italie, Grèce et maintenant les Pays-Bas où le gouvernement de Mark Rutte est tombé). Des enquêtes publiées dans des journaux tels que Le Monde ont montré que les Français souhaitaient davantage de mesures punitives à l’égard des émeutiers et davantage de mesures de maintien de l’ordre public, telles que l’augmentation du nombre de policiers dans les rues. Il n’y a pas eu de sondages d’opinion officiels depuis les émeutes, mais les commentaires « modérés » favorisent un mouvement vers la droite et, en général, les politiciens de gauche comme Jean-Luc Melanchon ne sont pas perçus comme ayant obtenu de bons résultats.
Le deuxième point, lié au précédent, est que, au moins pour la droite, l’élection présidentielle de 2027 a commencé et nous observons dans quelle mesure les principaux candidats de droite (Éric Ciotti, Laurent Wauquiez, Édouard Philippe) succomberont à la tentation de devenir plus tranchants sur des questions telles que l’identité et l’immigration. Notamment Éric Zemmour, à l’extrême droite, n’a pas hésité à le faire, tandis que Marine Le Pen s’est généralement peu exprimée (son suppléant Jordan Bardella est beaucoup plus actif dans les médias) mais fonctionne comme un étendard de l’extrême droite.
Sur le plan international, les images des émeutes sont préjudiciables à la France et enlèvent de l’attrait à son prestige et à la projection de sa politique étrangère. Emmanuel Macron l’a d’ailleurs reconnu en déclarant qu’un tel spectacle n’aurait probablement pas eu lieu en Allemagne.
Alors que la France, comme une grande partie du reste de l’Europe, évolue politiquement vers la droite, l’attention se porte sur le 14 juillet, et pas seulement sur l’humeur du public, mais aussi sur les signes d’un changement de politique et de composition du gouvernement en France.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Mike O’Sullivan
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