La Russie revendique le contrôle total de Lyman et progresse vers la ville stratégique de Sievierodonetsk

Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a affirmé avoir pris la ville stratégique de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, alors que les forces russes cherchent à encercler des milliers de soldats ukrainiens dans la ville voisine de Sievierodonetsk, où des combats de bloc à bloc feraient rage.

Faits marquants

Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie a déclaré dans un communiqué que « la ville de Krasny Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens », faisant référence à la ville par son ancien nom soviétique.
Le contrôle de Lyman par la Russie lui donne accès à des ponts clés sur la rivière Donets, selon le ministère britannique de la Défense, qui a également déclaré que la prise marque probablement « une opération préliminaire pour la prochaine étape de l’offensive russe dans le Donbass ».
Lyman, une ville d’environ 20 000 habitants, se trouve sur la route menant à d’autres villes populeuses de la région de Donetsk, comme Sloviansk et Kramatorsk, et se trouve à 56 kilomètres à l’ouest de la ville stratégique de Sievierodonetsk, qui, si elle était capturée, donnerait à la Russie le contrôle de toute la région de Louhansk.
Les troupes russes ont lancé des assauts directs sur les « zones bâties » de Sievierodonetsk vendredi sans encercler complètement la ville, ce qui signifie que les troupes russes « auront probablement du mal à prendre du terrain dans la ville elle-même », selon l’Institut pour l’étude de la guerre.
Serhiy Hayday, chef de l’administration militaire de la région de Louhansk, a déclaré samedi que Sievierodonetsk « n’était pas coupée », mais qu’elle subissait des bombardements intenses lorsque les troupes russes entraient dans la ville.
Les troupes russes se sont emparées de la gare routière et du plus grand hôtel de la ville, mais n’ont pas pris l’hôtel de ville, a déclaré Serhiy Hayday au New York Times.

Citation principale

Arif Bagirov, un Ukrainien, a raconté à la BBC qu’il avait pu s’échapper de Sievierodonetsk sur son vélo en évitant les bombardements russes. « J’ai trouvé un fossé pour m’y allonger, et c’est là que je suis resté jusqu’à ce qu’ils soient passés », a-t-il dit à propos des avions de guerre russes. « Quand j’étais à vélo, je ne ressentais pas vraiment la peur, c’était plutôt un sentiment de colère : « C’est ma terre, c’est mon pays ! Et je terminerai ce voyage, que cela vous plaise ou non ! » ». Bagirov a déclaré qu’il prévoyait de se reposer une fois arrivé à Kiev.

Nombre important

30 000. C’est le nombre de soldats que les forces russes ont perdu pendant la guerre, selon les estimations du ministère ukrainien de la Défense.

Contexte clé

La Russie a revu à la baisse les objectifs de son invasion et se concentre sur la consolidation du contrôle de la région orientale de Donbass, après avoir rencontré une forte résistance ukrainienne et échoué à prendre des grandes villes comme Kiev et Kharkiv. Sievierodonetsk est la dernière grande ville contrôlée par l’Ukraine sur la rive orientale du fleuve Donets. L’armée russe a rassemblé quelques-unes de ses meilleures unités restantes pour faire s’effondrer la poche autour des plusieurs brigades ukrainiennes qui défendent la ville. Le maire Oleksandr Striuk a déclaré que « la ville est en train d’être fatalement détruite » et a rappelé l’attaque de Marioupol, une ville portuaire du sud-est du pays qui a subi des bombardements intensifs pendant des semaines. Les forces ukrainiennes ont capitulé Marioupol au début du mois, qui était une cible prisée par la Russie car elle pouvait être utilisée pour créer un pont terrestre entre la péninsule de Crimée et la région de Donbass.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Anna Kaplan