La Russie frappe Kiev à l'aide de drones kamikazes iraniens

Kiev a été frappée par une série de drones russes. Il s’agit de la deuxième attaque majeure contre la capitale ukrainienne au cours de la semaine écoulée, alors que Moscou intensifie son utilisation de drones kamikazes moins chers, de fabrication iranienne, pour cibler les infrastructures civiles en Ukraine, dans un contexte d’inquiétude quant à l’épuisement de ses stocks de missiles à guidage de précision.

Faits marquants

Selon le maire de Kiev, Vitali Klitschko, la plupart des attaques de drones ont frappé le centre-ville, causant des dommages à plusieurs bâtiments résidentiels et un incendie dans une structure non résidentielle.
Le nombre exact de victimes n’est pas encore connu, mais M. Klitschko a indiqué que 18 personnes ont été sauvées de l’un des bâtiments endommagés, tandis qu’au moins deux autres restent coincées sous les décombres.
La capitale ukrainienne semble avoir été visée par des drones kamikazes Shahed de fabrication iranienne équipés d’une tête explosive.
Selon le New York Times, les attaques ont eu lieu au moment où les habitants de la ville s’apprêtaient à commencer leur semaine de travail et où les enfants se rendaient à l’école (les cours en présentiel ont repris cet automne).
Les défenses aériennes ukrainiennes ont abattu un total de quinze drones Shahed et trois missiles de croisière lundi matin, a indiqué l’état-major de l’armée ukrainienne dans une publication Facebook.

Citation importante

Dans une déclaration sur Telegram, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré : « L’ennemi peut attaquer nos villes, mais il ne sera pas en mesure de nous briser. Les occupants n’obtiendront qu’un juste châtiment et la condamnation des générations futures. Et nous aurons la victoire. »

Trame

La semaine dernière, des missiles russes ont frappé Kiev et plusieurs autres villes d’Ukraine, faisant au moins 19 morts et plus de 100 blessés. Ces attaques ont été saluées par les proches alliés de Poutine et les partisans de la ligne dure à Moscou, qui ont réclamé d’autres attaques de ce type. Toutefois, les observateurs ont mis en doute la viabilité à long terme de cette stratégie, notant que la Russie gaspillait ses « armes de précision en déclin » en attaquant des cibles civiles.

Contexte clé

Le remplacement de ces armes à guidage de précision constituerait un défi majeur pour la Russie, dont le secteur industriel est frappé par de sévères sanctions internationales depuis le début de la guerre. Ces dernières semaines, la Russie a semblé s’appuyer de plus en plus sur des drones kamikazes iraniens pour cibler les villes ukrainiennes. Ces petits drones volant à basse altitude sont beaucoup plus difficiles à intercepter et les forces russes pourraient en disposer en bien plus grande quantité que des missiles guidés coûteux et complexes. Les drones peuvent également survoler leurs cibles pendant un certain temps avant de les percuter, ce qui les rend plus flexibles que les missiles. Malgré cela, les défenses aériennes ukrainiennes semblent avoir développé des tactiques contre ces drones et affirment avoir abattu 26 d’entre eux depuis dimanche. La décision de l’Iran de fournir des drones à la Russie a entraîné des tensions diplomatiques entre Kiev et Téhéran. Le mois dernier, l’Ukraine a dégradé ses relations avec l’Iran et a révoqué l’accréditation de l’ambassadeur iranien après l’apparition des drones sur le champ de bataille.

Tangente

L’ancienne journaliste de la télévision d’État russe Marina Ovsiannikova, qui a fait les gros titres au début de l’année après avoir protesté contre la guerre en Ukraine lors d’une émission en direct, a fui la Russie lundi, selon son avocat, Dmitry Zakhvatov. Elle est partie avec sa fille et se trouve actuellement en Europe, a précisé M. Zakhvatov. Mme Ovsiannikova avait été accusée de diffuser de fausses informations sur l’armée russe après avoir protesté à plusieurs reprises contre l’invasion de l’Ukraine par Poutine. Elle avait été inscrite sur une liste de personnes recherchées pour avoir tenté d’échapper à une assignation à résidence, selon son avocat.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray