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La résilience : une notion trop mise en avant ?

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La résilience. Getty Images

On entend de plus en plus parler de résilience, qu’il s’agisse de la façon dont nous devons la développer ou de nous féliciter de ce que nous avons déjà. De nombreux livres portent sur cette notion, nous en parlons et nous la vantons. Mais peut-être en avons-nous un peu assez. Il est temps de mettre de côté ce terme tendance et de faire une pause en faveur de quelque chose de nouveau.

 

Bien sûr, il y a beaucoup à dire sur la force de construction, l’extension de l’adaptabilité et l’apprentissage de nouvelles capacités, mais la « résilience » est peut-être en train de perdre son sens. Voici quelques réflexions qui vont au-delà des clichés. 

 

Nous en avons assez des jugements et des conseils.

Lorsque nous recevons des conseils, cela signifie que quelqu’un nous a jugés et pense avoir une meilleure solution que celle qu’il nous voit utiliser. Il est dans la nature humaine de se comparer aux autres. Nous le faisons pour apprendre, pour rester à niveau, pour aider et soutenir les autres. Mais parfois, il est préférable de laisser de l’espace aux gens et de ne pas s’immiscer dans leur expérience ou leur parcours. Une alternative à la critique de leur résilience ou de leur réactivité consiste à reconnaître et à apprécier le fait que les gens traversent les choses de manière unique et qu’il existe plusieurs bonnes réponses à toute situation. Nous avons tendance à sauter à une conclusion, mais nous pouvons faire mieux en cherchant différentes conclusions – en nous poussant à une réflexion plus agile et en nous encourageant à ne pas juger les autres avec notre propre ensemble limité de perspectives. Au lieu de donner des conseils sur la résilience ou de faire des commentaires sur la capacité d’adaptation de quelqu’un, nous pouvons adopter de multiples bonnes réponses et perspectives.

 

Nous sommes fatigués de l’optimisme sans nuance.

La discussion sur la résilience est souvent une discussion sur l’optimisme, et l’espoir pour l’avenir est une chose très positive. En fait, selon une étude de l’université de Boston, les personnes plus optimistes sont en meilleure santé et ont une durée de vie plus longue. Mais il est également naturel d’être déprimé de temps en temps, et il est sain de s’accorder le temps et l’espace nécessaires pour s’apitoyer un peu. Dans une étude, des personnes qui modifiaient leur mode de vie ont reçu soit des commentaires encourageants (« tu peux le faire » ou « tu t’en sors très bien »), soit des commentaires de validation qui confirmaient leurs expériences difficiles. Le groupe qui a reçu des commentaires de validation a été en mesure d’effectuer des changements de style de vie beaucoup plus positifs que le groupe qui n’a reçu que des encouragements enthousiastes. En tant qu’êtres humains, nous avons besoin d’être vus et de partager nos expériences. Il est positif de pouvoir reconnaître les défis ou les difficultés, puis de passer à autre chose. Dans une autre étude, les participants sont plus heureux lorsqu’ils font suivre leur reconnaissance de la difficulté par une planification et une action. Laissez-vous le temps de respirer profondément et d’éprouver de la déception, puis passez à autre chose, en avançant de manière constructive.

 

Nous sommes fatigués de la même chose.

Les êtres humains ont besoin de variété et de stimulation et s’épanouissent dans les choses intéressantes ou nouvelles. Nous désirons également de la cohérence, mais dans des limites sûres, nous apprécions la nouveauté. À une époque où l’attention est une ressource si rare, quelque chose d’inattendu nous pousse à nous arrêter et à réfléchir. Devenue un mot à la mode, la résilience a perdu son sens. Au lieu de parler de ce thème, nous pouvons chercher des choses que nous ne savons pas déjà, être curieux et parler avec les autres non pas de la même chose, mais de nouvelles façons de donner un sens aux situations et aux circonstances.

 

Nous en avons assez d’effleurer la surface.

Parfois, les discussions sur la résilience sont des moyens d’éviter des problèmes plus profonds. Nous avons besoin de contacts, mais nous ne voulons pas investir le temps ou l’énergie nécessaires pour creuser trop profondément, alors que les relations plus profondes sont généralement les plus significatives. Parlez avec votre amie enseignante, qui a eu du mal à maintenir l’intérêt de ses élèves de CE1 et qui est en train de réévaluer fondamentalement son désir de continuer à enseigner. Ou partagez du temps avec votre ami médecin qui a vécu un tel stress au plus fort de la pandémie que cela a provoqué une rupture dans ses relations familiales. Ce n’est pas le moment d’entamer une discussion sur la résilience. Ce sont plutôt des moments pour écouter, faire preuve de compassion, offrir du soutien et construire des relations plus profondes.

 

Nous sommes fatigués de faire les choses par nous-mêmes.

Trop souvent, nous considérons la résilience comme une capacité individuelle. Mais en réalité, nous cherchons à reconstruire des liens et voulons survivre et prospérer avec les autres. Plutôt que de faire face individuellement, nous voulons que notre famille établisse des liens plus profonds ou que nos voisins collaborent pour résoudre un problème commun. Nous ne voulons pas seulement nous adapter seuls, mais prospérer ensemble.

 

En résumé

Nous sommes bien intentionnés lorsque nous parlons de résilience, mais il est peut-être temps de passer à des concepts plus vastes et plus efficaces, tels que la validation de l’expérience des autres, la prise de conscience, l’adoption de nouvelles façons de penser, l’établissement de relations plus profondes et le travail en commun. Ce sont peut-être là de meilleurs moyens d’atteindre la résilience et de garantir l’authenticité.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Tracy Brower

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