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La milliardaire philanthrope MacKenzie Scott a récemment cédé une part importante de ses actions Amazon

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Plan rapproché de l’enseigne avec le logo sur la façade du siège régional de la société Amazon, situé à Sunnyvale, dans la Silicon Valley, Californie, le 28 octobre 2018. Getty Images

Un récent rapport révèle que MacKenzie Scott poursuit la cession de ses parts dans Amazon. Voici les éléments qui pourraient éclairer cette décision.

Un article de Phoebe Liu pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

La philanthrope milliardaire MacKenzie Scott, réputée pour ses dons caritatifs rapides et sans conditions, vient de céder 11 % supplémentaires de ses actions Amazon, selon un document déposé vendredi. Au 30 septembre, la valeur de ces actions dépassait les 8 milliards de dollars, d’après les informations du dossier. Avec cette dernière cession, Scott a vendu ou donné au total 255 millions d’actions Amazon, d’une valeur estimée à environ 37 milliards de dollars au moment où elle s’en est séparée.

Mme Scott, l’ex-femme du fondateur et président d’Amazon, Jeff Bezos, a reçu environ 400 millions d’actions Amazon lors de leur divorce en 2019. En moins de six ans, elle a cédé les deux tiers de cette participation. À ce jour, elle a fait don d’au moins 17,3 milliards de dollars à des organisations à but non lucratif, faisant d’elle l’une des cinq plus grandes philanthropes vivantes aux États-Unis, selon Forbes.

Forbes estime actuellement la fortune de Mme Scott à 30 milliards de dollars, contre 38 milliards la semaine dernière, bien en dessous de son sommet de 59 milliards atteint en 2021. Ces estimations reposent sur l’hypothèse que Mme Scott a placé presque toutes les actions Amazon dont elle s’est séparée dans un fonds de donateurs ou d’autres structures caritatives. Si elle n’avait conservé aucune de ses actions, sa fortune s’élèverait à 82 milliards de dollars, ce qui la placerait parmi les 20 personnes les plus riches du monde et ferait d’elle la deuxième femme la plus riche.

La romancière n’a jamais commenté publiquement ses dons, excepté dans une série d’essais de plus en plus brefs publiés sur son site web Yield Giving, où elle liste toutes les subventions qu’elle a accordées. « Les retours des autres donateurs, de mon équipe et des équipes des organisations bénéficiaires ont été extrêmement précieux pour moi », écrit Mme Scott dans son essai de décembre 2022, le dernier à ne pas être une simple annonce de nouvelles subventions. « Si des informations supplémentaires sur ces dons peuvent être utiles à quelqu’un, je souhaite les partager. Concevoir un site web qui reflète et réponde à cette simple intention n’a pas été facile. »

Parmi les récentes organisations bénéficiaires des dons de Mme Scott figurent le Mni Sota Fund, une association qui aide les populations autochtones urbaines du Minnesota à constituer leur patrimoine, avec une subvention de 1,5 million de dollars reçue en octobre ; Access to Capital for Entrepreneurs, une organisation géorgienne qui facilite l’accès aux prêts pour les petites entreprises, avec un don de 10 millions de dollars en août ; et Coastal Enterprises, qui favorise le développement économique en milieu rural dans le Maine, avec un don de 15 millions de dollars en octobre — un second soutien rare de la part de la philanthrope, qui privilégie habituellement des subventions uniques.

Mme Scott a exprimé à plusieurs reprises son souhait de mettre en avant les organisations à but non lucratif plutôt que sa propre personne. Ainsi, elle laisse à chaque association la liberté de rendre le don public ou de le garder anonyme, en fonction de ce qu’elle juge le plus bénéfique.

La milliardaire annonce généralement de nouvelles subventions caritatives sur le site Web Yield Giving vers la fin de chaque année civile. Il est probable qu’une partie des actions cédées lors de cette dernière transaction ait été allouée à des organisations à but non lucratif tout au long de l’année. Jusqu’à présent, sur les quelque 37 milliards de dollars d’actions Amazon dont elle s’est séparée, elle a annoncé 17,3 milliards de dollars de dons à plus de 2 300 organisations caritatives (sans compter l’annonce de cette année, qui sera probablement faite dans le courant du mois prochain). Les 20 milliards de dollars restants se trouvent peut-être sur ses divers comptes de bienfaisance ou dans d’autres investissements. Les actions ont probablement déjà été vendues, que Mme Scott les ait ou non placées dans l’un de ses nombreux fonds conseillés par les donateurs. « La plupart des organisations caritatives privilégient une vente immédiate », ou en tout cas aussi rapide que possible pour ne pas perturber les marchés, explique Holly Welch Stubbing, PDG de National Philanthropic Trust, un sponsor de fonds conseillés par les donateurs, où Mme Scott pourrait avoir un compte.

Le style de philanthropie de Mme Scott est unique parmi les grandes fortunes : elle ne sollicite presque jamais de demandes de subventions – la seule exception ayant été son Open Call, qui a alloué 640 millions de dollars à 361 organisations après un long processus de candidature en mars – et elle accorde à de petites associations des subventions en espèces sans restriction, souvent supérieures à leur budget annuel. Il arrive même que les organisations bénéficiaires, souvent contactées par téléphone, croient d’abord à une arnaque en recevant l’annonce du don.

L’annonce d’un don de MacKenzie Scott peut faire office de sceau de reconnaissance pour des organisations caritatives peu connues et, idéalement, agir comme un levier pour attirer de nouveaux financements. Dianne Calvi, PDG de Village Enterprises, une organisation qui lutte contre la pauvreté en Afrique rurale et qui a reçu une subvention de 7 millions de dollars de Scott l’année dernière, a confié à Forbes que ce soutien avait joué un rôle crucial, menant à « deux subventions majeures de la part de donateurs importants » dans les six mois qui ont suivi. « Cela a renforcé notre réputation. »


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