Dans un contexte de recrutement difficile et une profonde remise en question de notre relation au travail, la jeune génération ou génération Z — qui représentera 30 % de la force active en 2030 — fait couler beaucoup d’encre. Tantôt accusée d’un certain laxisme, tantôt encensée, il est parfois difficile de s’y retrouver dans toutes ces divergences d’opinion. Mais plutôt que d’alimenter un certain clivage inter-générationnel, ne pourrions-nous pas saisir l’opportunité de comprendre ce qui agite notre société aujourd’hui afin de réinventer le monde de l’entreprise ?
Une génération qui se démarque par des caractéristiques inédites
Lorsque l’on parle de la génération Z, on sait souvent qu’il s’agit de la population née entre 1997 et 2012. Mais on sait moins qu’il s’agit de la génération la plus diversifiée de l’histoire. Constituée de personnes mêlant souvent plusieurs origines — 50 % de cette génération sont issus des minorités —, aussi bien d’hommes que de femmes… sa richesse est sans pareil. Avec les crises sociales, sanitaires et climatiques qu’elle a connues, elle a développé des valeurs qui lui sont propres.
La première, l’authenticité, révèle son besoin de transparence et de promesses tenues. La deuxième, la durabilité, traduit son militantisme et sa responsabilité envers l’environnement en proie à un avenir incertain. La troisième, la diversité, rappelle les enjeux d’inclusivité qu’elle défend bec et ongle. Elle possède en effet une conscience et une tolérance de l’autre qui était jusqu’ici très inégale. Ses valeurs vont de pair avec sa capacité à rejeter les situations trop stressantes que nos ainés n’ont que trop subies et dont elle a été témoin. Elle ne l’accepte plus et ose le dire. D’ailleurs, elle utilise beaucoup Internet en partie pour se manifester mais aussi se faire sa propre opinion. N’oublions pas qu’elle est née dans un monde où le numérique avait déjà une place prépondérante dans les foyers et qu’elle maîtrise de fait parfaitement les rouages du web.
Une opportunité de changement pour les entreprises
Être en phase avec les attentes de la jeune génération devient crucial pour les entreprises. Contrairement à celle de ses parents qui visait la stabilité avant tout, elle est très mobile et peut refuser un haut salaire si elle ne retrouve ni les valeurs ni le confort auxquels elle aspire. D’ailleurs, plus de la moitié de jeunes issus de la génération Z, en poste actuellement, déclarent ne pas être satisfaits de leur emploi et de l’équilibre vie pro/perso. Preuve en est, le turn over n’a jamais été aussi fort et coûteux pour les entreprises. Ces dernières doivent donc faire valoir leurs atouts d’entrée de jeu. Surtout que la Gen’Z est assez méfiante voire suspicieuse. Elle va plutôt se diriger vers les RS qui laissent davantage de place à la critique et à la liberté d’expression, y compris pour rechercher un emploi : 79 % des candidats de moins de 35 ans utilisent les réseaux sociaux à cet effet.[1] Les entreprises ont tout intérêt par conséquent à exploiter ce canal de transmission qui misent de plus en plus sur la vidéo, tout en s’inscrivant dans une ligne de communication claire, en adéquation avec leurs engagements pour créer une relation de confiance. Il est important qu’elles véhiculent une culture d’entreprise saine qui valorisera leur marque employeur car elles sont évaluées, voire notées sur des sites comme Glassdoor, avant même l’envoi de candidatures. Le bien-être au travail comme l’incarnation des valeurs sont passées au crible.
Si elles veulent attirer les jeunes talents, les entreprises doivent être en phase avec les nouveaux modes de travail (hybride, le flex office, semaine de 4 jours, intrapreunariat), à l’image de sociétés comme M&M’s Amazon ou encore Levi’s. Le mode de management entre également en ligne de compte. Exit le schéma pyramidal, la jeune génération recherche davantage un management collaboratif à mi-chemin avec le coaching. Le process de recrutement n’est pas épargné. C’est la raison pour laquelle il faut privilégier un parcours simple et rapide, surtout en cette période de crise.
Pour réussir à survivre en 2023 et les années suivantes, les entreprises doivent prendre à bras le corps leur mode de fonctionnement actuel et, d’ores et déjà, leur manière d’intéragir avec leurs collaborateurs pour réussir à recruter de nouveaux talents et à les fidéliser. Cela se traduit par une réorganisation des missions et d’un accompagnement des générations plus anciennes. Il ne va plus s’agir en effet d’allouer un espace de travail mais bien de devenir une terre d’accueil.
[1] Source : Étude Barkley.
Tribune rédigée par Alexandre Guenoun, Fondateur de Jobamax
<<< A lire également : Les habitudes de dépense et d’épargne de la génération Z et leur effet sur les services financiers >>>
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