Une contribution de Vincent Bouton, Directeur général de Petit BamBou
Depuis trop longtemps, les enjeux relatifs à la santé mentale ont été reléguées au second plan, traitées avec indifférence, alors même qu’elles affectent des millions de français au quotidien. La récente déclaration de Michel Barnier, en faveur de la santé mentale comme grande cause nationale, marque un tournant. Elle offre une opportunité unique d’engager un véritable changement dans notre rapport collectif à la santé psychologique.
Pour ma part, j’ai toujours été prudent à l’idée d’utiliser le terme « santé mentale ». Ce mot résonnant encore souvent négativement dans l’imaginaire collectif, associé aux problématiques psychologiques graves et aux soins psychiatriques. Il peut évoquer la souffrance ou la maladie, une perception qui peut engendrer des malentendus, notamment lorsque l’on parle de méditation et de respiration. Pourtant, il est essentiel de distinguer la prévention et le mieux-être des soins thérapeutiques. La méditation et la respiration étant avant tout des moyens de cultiver un espace intérieur sain. Elle est majoritairement utilisée par nos utilisateurs comme un outil préventif ou d’amélioration de la qualité de vie,.
Le lien entre méditation et santé mentale, dans le contexte actuel, peut encore susciter des réserves. Il est parfois perçu que parler de méditation dans le cadre de la santé mentale implique l’existence d’une déficience ou d’un trouble chez le méditant.
La méditation est avant tout un outil pour chacun, permettant de mieux gérer le stress, d’accueillir ses émotions et de développer des compétences psychosociales essentielles.
Un pratique laïque, pour chacun, quel que soit l’âge, le milieu social, ou les expériences de vie, dont les bénéfices sont scientifiquement prouvés pour réduire le stress, l’anxiété, la dépression, et améliorer la qualité du sommeil et les fonctions cognitives.
Une pratique simple et universelle qui vise à améliorer le bien-être global et à prévenir les déséquilibres psychologiques avant même qu’ils ne se manifestent.
La déclaration de Michel Barnier est l’occasion de faire preuve de courage et de redéfinir ce que nous entendons par santé mentale. Il est temps de l’envisager de manière plus large, en intégrant des pratiques comme la méditation, la respiration et bien d’autres dans notre quotidien. Ces outils, simples mais puissants, peuvent jouer un rôle crucial dans la prévention des troubles psychologiques et la promotion d’une vie équilibrée.
Cette approche est d’autant plus importante lorsqu’il s’agit des jeunes. Les enfants et les adolescents traversent des périodes de développement cruciales, où les bases de leur équilibre émotionnel et de leurs compétences psychosociales se forment. Il est de notre responsabilité de les accompagner dans cet apprentissage. Leur apprendre à accueillir leurs émotions, à se recentrer, à comprendre et à exprimer leurs besoins émotionnels, c’est leur donner les clés pour avancer sereinement dans un monde de plus en plus complexe et exigeant.
Il est temps de reconnaître que la santé mentale est importante comme l’est la santé physique. Un esprit sain est essentiel pour une vie épanouie, tout comme un corps en bonne santé. Les deux sont intimement liés, et l’un ne peut être négligé au détriment de l’autre. Nous devons plaider pour un système de santé qui prenne en compte cette réalité, qui offre des parcours de soin holistiques, intégrant la santé physique, mentale et émotionnelle.
Pour que cette cause devienne vraiment nationale, il est crucial d’impliquer tous les acteurs de la société. Les entreprises, les écoles, les institutions publiques et les associations ont un rôle à jouer. Créer des environnements de travail qui prennent en compte le bien-être psychologique, former les enseignants à la détection et à la gestion des problèmes de santé mentale chez les jeunes, sensibiliser les managers à l’importance de l’équilibre émotionnel de leurs équipes, soutenir les familles touchées par des troubles mentaux… Ce sont autant de leviers à actionner pour construire une société bienveillante et plus résiliante… pour faire société ?
Nous devons aussi encourager la parole. Chaque témoignage, chaque partage d’expérience contribue à briser le silence et à réduire la stigmatisation. Celles et ceux qui ont le courage de parler publiquement de leurs propres difficultés montrent la voie. Nous pouvons remercier les sportifs ayant pris la parole pendant nos beaux JO, leurs contributions ont été précieuses. Ils rappellent que personne n’est à l’abri de ces défis, mais que des solutions existent. Nous devons les écouter, les soutenir et, à notre tour, faire preuve de solidarité et de compréhension envers ceux qui souffrent.
Faire de la santé mentale une grande cause nationale est donc plus qu’un geste symbolique.
C’est un engagement à repenser nos priorités, à mettre l’humain au cœur de nos préoccupations. C’est reconnaître que le bien-être de chacun est la base d’une société juste et prospère.
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