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La crise climatique déplace les idées de vacances vers le Royaume-Uni et l’Europe du Nord

Europe
Un membre de la garde forestière éteint le feu sous un olivier. La chaleur extrême, avec plus de 45 degrés, et le vent fort de Scirocco ont favorisé les incendies et ont rendu les opérations du corps forestier difficiles, à Trapani, en Italie. Getty Images

Alors que les vacanciers ont été évacués des incendies de forêt qui font rage sur les îles grecques de Rhodes et de Corfou la semaine dernière, les analystes de voyage parient sur le fait que les destinations britanniques et nord-européennes seront les gagnantes à court terme.

 

Comme le note Bloomberg, avec des milliers de touristes évacués sous la chaleur torride de l’Europe au plus fort de la haute saison, l’industrie touristique du sud de l’Europe, d’une valeur de 2 000 milliards de dollars (1 800 milliards d’euros), peut-elle survivre aux impacts du changement climatique ?

Kyriakos Mitsotakis, le premier ministre grec, a déclaré qu’il restait encore quelques jours et un été difficiles à venir, alors que le quotidien britannique The Times a rapporté que plus de 270 pompiers tentaient de gérer 82 incendies de forêt à travers la Grèce – 64 d’entre eux ayant débuté au cours de la seule journée de dimanche. Plus de 29 000 hectares ont brûlé ce mois-ci, soit 2,5 fois plus que la moyenne – c’est tout simplement le pire mois de juillet jamais enregistré pour les incendies en Grèce.

La Grèce n’est pas la seule destination du sud de l’Europe à souffrir de la chaleur – les températures à Rome ont dépassé les 40 degrés la semaine dernière et de nombreux pays connaissent des températures bien plus élevées que la moyenne – mais c’est un bon exemple de l’impact que peut avoir n’importe quel changement. En Grèce, en 2021, le tourisme a contribué à plus de 14 % du PIB du pays, de sorte que tout déplacement des voyageurs vers d’autres pays d’Europe plus septentrionale serait durement ressenti.

Au Royaume-Uni, les plages ont été protégées des vagues de chaleur européennes par le courant-jet, un courant d’air qui envoie des vents de l’Atlantique autour de la côte britannique et maintient les vacanciers sur les plages de Brighton à une température relativement douce de 22 degrés Celsius.

La European Travel Commission ayant annoncé que les réservations pour la région méditerranéenne avaient diminué de 10 % cet été, on peut s’attendre à ce que de nombreux vacanciers se dirigent vers les plages plus clémentes du Royaume-Uni, ainsi que vers d’autres pays du nord de l’Europe.

En effet, de nombreuses stations balnéaires de la côte sud de l’Angleterre ont connu un afflux considérable cette année. Bognor Regis, qui était autrefois la station préférée de George V, mais qui connaît un déclin considérable depuis les années 1930, a vu ses réservations augmenter de 100 %.

Bien que cela puisse sembler un avantage pour de nombreux pays d’Europe du Nord, un tel afflux de touristes pourrait entraîner de graves problèmes. Tout d’abord, les infrastructures peuvent-elles faire face, y a-t-il suffisamment d’hôtels, de trains et d’avions ? En outre, les nouvelles installations devraient être construites en tenant compte de l’environnement : au Royaume-Uni, le réseau d’égouts date de plusieurs centaines d’années et les trains ne peuvent actuellement pas fonctionner à plus de 27 degrés Celsius parce que les voies sont trop vieilles.

Si le vin anglais va sans aucun doute s’améliorer et attirer davantage de touristes – il s’améliore d’année en année grâce au changement climatique -, la hausse des températures va également entraîner de nouveaux problèmes de santé pour les touristes, tels que les moustiques porteurs du virus du Nil occidental et la menace accrue d’incendies et de sécheresses. Par ailleurs, la climatisation est très peu répandue dans de nombreux bâtiments au Royaume-Uni.

Il convient également de noter que les problèmes actuels qui touchent les touristes en Europe du Sud sont liés à un réchauffement de 1,2 degré par rapport aux niveaux observés avant la révolution industrielle – imaginez donc les conséquences si la température grimpe juste un peu plus haut.

L’accord de Paris sur le climat vise à empêcher les températures d’augmenter de deux degrés par rapport aux niveaux préindustriels, de sorte que l’industrie touristique sera sans aucun doute confrontée à d’autres problèmes si le thermomètre continue de grimper.

 

Article traduit de Forbes US – Auteure : Alex Ledsom

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