La Corée du Nord a procédé jeudi à deux tirs de missiles balistiques présumés. Il s’agit du sixième essai d’armement effectué par le pays depuis le début de l’année, ce qui risque d’accroître encore les tensions dans la péninsule coréenne alors que les négociations sur le désarmement entre Pyongyang, Séoul et Washington sont toujours dans l’impasse.
Faits marquants
- L’armée sud-coréenne a déclaré avoir détecté deux projectiles – vraisemblablement des missiles balistiques de courte portée – qui ont été lancés à cinq minutes d’intervalle depuis la côte orientale de la Corée du Nord.
- Le lancement a également été reconnu par le commandement indo-pacifique de l’armée américaine, qui a souligné « l’impact déstabilisant » du programme d’armement de la Corée du Nord, mais a ajouté qu’il ne constituait pas une « menace immédiate » pour le personnel ou le territoire des États-Unis.
- Dans une déclaration partagée avec Reuters, le département d’État américain a également condamné les essais, notant qu’ils violaient plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
- Dans un discours prononcé mardi à la Conférence sur le désarmement parrainée par l’ONU, l’envoyé nord-coréen Han Tae Song a déclaré que les récents essais de son pays faisaient partie d’un plan à long terme pour le « développement de la science nationale » et ne constituaient pas une menace pour les États voisins.
Fait surprenant
Malgré les inquiétudes suscitées par ses programmes d’armement, la Corée du Nord est prête à présider la Conférence des Nations unies sur le désarmement dans le cadre de sa présidence d’un mois du forum, du 30 mai au 24 juin. Le forum, qui compte 65 États membres, permet une rotation de sa présidence entre ses États membres.
Tangente
La Corée du Nord a l’interdiction de procéder à des essais de missiles balistiques dans le cadre d’une série de résolutions adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU). Pyongyang n’a toutefois pas fait grand cas de cette interdiction, puisqu’elle a procédé à plusieurs essais de missiles balistiques l’année dernière et en janvier. Les efforts du gouvernement Biden pour imposer des sanctions de l’ONU à la Corée du Nord pour cette violation ont été retardés par la Chine et la Russie.
Contexte clé
La semaine dernière, une réunion des dirigeants nord-coréens dirigée par Kim Jong-un a laissé entendre que Pyongyang pourrait mettre fin à la pause qu’elle s’était imposée dans les essais d’armes nucléaires et de missiles à longue portée afin de renforcer ses défenses contre des États-Unis « hostiles ». Dans une déclaration diffusée par les médias d’État, le Politburo nord-coréen s’est insurgé contre les récentes sanctions prises par le gouvernement américain à son encontre et a déclaré que ses essais de missiles étaient un exercice de souveraineté. Les dirigeants nord-coréens ont ensuite noté qu’ils reconnaissaient la nécessité de se préparer à une « confrontation à long terme » avec les États-Unis. Les récents essais de missiles de la Corée du Nord – y compris celui signalé jeudi – concernent tous des armes à courte portée, car le pays n’a procédé à aucun essai d’arme nucléaire ou de missile balistique intercontinental (ICBM) à longue portée depuis 2017. Ce moratoire auto-imposé a été mis en place par Kim à un moment où il espérait que sa relation personnelle croissante avec l’ancien président Donald Trump conduirait les États-Unis à lever les sanctions contre la Corée du Nord. Cependant, les pourparlers entre les deux nations sont au point mort depuis qu’un sommet entre Kim et Trump s’est effondré en 2019. Plus récemment, le gouvernement Biden a réagi aux essais de missiles en sanctionnant cinq Nord-Coréens pour leur rôle dans l’obtention d’équipements et de technologies pour les programmes de missiles du pays. Selon l’Associated Press, ces sanctions ont eu un impact paralysant sur l’économie du Nord, déjà mise à mal par la pandémie.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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