Selon l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), depuis le début de l’invasion en Ukraine, la Russie a commis des crimes de guerre et des violations « évidentes » du droit humanitaire.
La Russie a enfreint le droit humanitaire international et commis des crimes de guerre en attaquant un hôpital et un théâtre dans la ville ukrainienne de Marioupol, selon un nouveau rapport de l’OSCE. En début de semaine, le président américain Joe Biden a accusé la Russie de commettre un génocide en Ukraine.
Dans ce rapport de 108 pages, qui porte sur les événements survenus entre le 24 février et le 1er avril, trois experts de l’OSCE ont constaté des « schémas clairs » de violations du droit humanitaire international par les forces russes.
Les « assassinats ciblés » et les « disparitions forcées ou enlèvements de civils », notamment de journalistes et de fonctionnaires locaux, perpétrés par la Russie sont également susceptibles de constituer des crimes contre l’humanité, ont conclu les experts dans le rapport publié mercredi 13 avril.
La publication de ce rapport intervient un mois après que la majorité des membres de l’OSCE, dont l’Ukraine, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et de nombreux États membres de l’Union européenne, ont demandé une enquête sur les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur les droits de l’homme.
Le groupe d’experts a estimé que l’attaque russe du 9 mars contre la maternité et l’hôpital pour enfants de Marioupol, qui a fait trois morts et 17 blessés, était « délibérée » et n’a donné lieu à « aucun avertissement efficace. »
Les experts de l’OCSE ont également réfuté les affirmations russes selon lesquelles un théâtre de Marioupol servant d’abri antiaérien a été dynamité par les troupes ukrainiennes, qualifiant le bombardement du 9 mars, qui a fait 300 morts, de « violation flagrante » du droit humanitaire international par la Russie et de crime de guerre.
« Pris dans son ensemble, le rapport documente les nombreuses actions inhumaines commises par les forces russes en Ukraine. Cela inclut des preuves de ciblage direct de civils, d’attaques contre des installations médicales, de viols, d’exécutions, de pillages et de déportations forcées de civils vers la Russie », a déclaré l’ambassadeur américain auprès de l’OSCE, Michael Carpenter, dans un discours prononcé mercredi.
Le 3 mars, 45 des 57 membres de l’OSCE ont voté pour utiliser le « mécanisme de Moscou » de l’organisation (du nom d’une conférence qui s’est tenue dans la ville en 1991). Ce mécanisme permet aux États membres de l’OSCE d’envoyer des missions d’experts pour enquêter sur une question « relative à la dimension humaine », afin d’examiner les éventuelles violations des droits de l’homme dans l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce mécanisme a été utilisé pour la dernière fois en 2020 pour enquêter sur des violations présumées des droits de l’homme en Biélorussie. Seule une douzaine d’États membres de l’OSCE ont voté contre la dernière enquête sur les actions de la Russie en Ukraine, dont la Russie et la Biélorussie.
Plus de 10 000 personnes ont été tuées dans la ville ukrainienne de Marioupol, principale cible du rapport de l’OSCE, depuis le début de l’invasion russe, a estimé cette semaine le maire de la ville. Le rapport intervient un jour après que Joe Biden a qualifié pour la première fois de génocide les actions de la Russie en Ukraine, déclarant qu’il est « de plus en plus clair que Vladimir Poutine essaie simplement d’effacer l’identité même ukrainienne. »
De nombreux pays s’efforcent de rassembler des preuves de crimes de guerre à Boutcha. Le rapport de l’OSCE n’inclut pas l’attaque contre les civils qui, selon les autorités ukrainiennes, a fait plus de 300 morts. Cependant, s’ils sont confirmés, les meurtres de Boutcha nécessitent « des enquêtes nationales et internationales sérieuses, sur place, avec des experts médico-légaux », ont déclaré les experts de l’OSCE. Selon le Wall Street Journal, l’Ukraine a envoyé plus de 1000 personnes pour enquêter sur les allégations de crimes de guerre dans la banlieue de Kiev.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Madeline Halpert
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