Facebook fait l'objet d'une plainte pénale de la part d'un milliardaire australien

Le milliardaire australien Andrew Forrest a intenté une action pénale contre Facebook, alléguant que le géant des médias sociaux n’a pas empêché la diffusion de publicités frauduleuses sur les crypto-monnaies où figurait son image. Cette démarche intervient alors que des efforts législatifs sont déployés en Australie pour tenter de réduire les protections offertes aux entreprises de médias sociaux.

Faits marquants

Forrest, le milliardaire fondateur et président du géant minier Fortescue Metals, affirme que Facebook a enfreint les lois australiennes contre le blanchiment d’argent en ne prenant aucune mesure contre les annonces frauduleuses de crypto-monnaies diffusées sur sa plateforme et mettant en scène des célébrités, dont lui-même, rapporte le Sydney Morning Herald.
Le procès de Forrest allègue que Facebook n’a pas mis en place les systèmes appropriés ou une culture qui empêcherait l’utilisation de la plateforme sociale pour réaliser de telles escroqueries.
Le milliardaire et son équipe juridique ont déclaré qu’ils pensaient que ce serait la première fois que Facebook ferait l’objet d’une accusation pénale dans le monde. Cependant, la société a fait l’objet d’une enquête pénale aux États-Unis en 2019 pour ses pratiques de traitement des données.
La Cour des magistrats de l’Australie-Occidentale commencera à entendre l’affaire à partir du 29 mars et si Facebook est reconnu coupable, l’entreprise pourrait être condamnée à des amendes et être contrainte de modifier sa gestion des publicités tierces.
Le rapport ajoute que Forrest a également intenté une action civile contre Facebook en Californie, où la société a son siège.
Selon le système de suivi en temps réel de Forbes, la valeur nette actuelle de Forrest s’élève à 18,2 milliards de dollars.

Nombre important

940 000 dollars australiens (580 000 euros). C’est la somme d’argent qu’une victime de l’escroquerie en Australie aurait perdue à cause d’un faux soutien de Forrest, selon l’action en justice, selon The Australian.

Citation clé

Dans une déclaration aux médias, Forrest a déclaré : « Cette action est entreprise au nom des Australiens de tous les jours – mères et pères, grands-parents – qui travaillent toute leur vie pour rassembler leurs économies et pour s’assurer que ces économies ne sont pas volées par des escrocs. J’agis ici pour les Australiens, mais cela se passe partout dans le monde ».

Contexte clé

En 2019, Forrest a publiquement critiqué Facebook pour avoir laissé proliférer les arnaques aux crypto-monnaies et a partagé une lettre qu’il avait envoyée à l’équipe dirigeante du géant des médias sociaux. Dans cette lettre, Forrest a averti que des personnes innocentes perdaient leurs économies de toute une vie après avoir été trompées par des publicités d’investissement en crypto-monnaies qui utilisaient faussement son approbation et ses images. L’action en justice du milliardaire pourrait être une autre mauvaise nouvelle pour l’entreprise, qui fait face à une série de controverses et d’enquêtes réglementaires à travers le monde. Alors que Facebook pourrait invoquer les protections de la sphère de sécurité – qui garantissent qu’ils ne sont pas responsables du contenu publié par leurs utilisateurs – il n’est pas certain qu’une telle stratégie soit efficace, car l’Australie tente de réduire certaines de ces protections. L’année dernière, le Premier ministre australien Scott Morrison a prévenu qu’il était prêt à rendre des entreprises comme Facebook et Twitter responsables des commentaires diffamatoires publiés par leurs utilisateurs.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray