Entreprendre en 2023 : un défi sportif ?

L’entrepreneuriat n’a jamais été autant plébiscité et sous les projecteurs qu’aujourd’hui. Il se présente en effet comme une opportunité pour affronter le changement de paradigme que nous connaissons. D’ailleurs, il n’est pas rare qu’une analogie soit faite avec le sport, tant les qualités communes sont nombreuses notamment pour parvenir à surmonter les obstacles. Certains modèles émergeants, l’innovation comme fer de lance, en appellent même à cette comparaison.

L’entrepreneur, un sportif pas comme les autres

Transformation écologique, numérique, économique, réglementation et productivité… Les entreprises et leurs dirigeants vivent une ère en proie aux contraintes et aux nouvelles exigences avec une prise de conscience collective autour de l’urgence climatique et sociétale. RSE, ESG… De nombreux critères s’installent peu à peu dans leur paysage extra-financier, tandis qu’elles se retrouvent confrontées depuis la sortie du Covid à des difficultés nouvelles de recrutement. Les dirigeants doivent par conséquent s’armer de plus en plus pour faire face à cette crise du travail qui les assaille, se voyant aujourd’hui pour la plupart gérer leur entreprise comme des sportifs de haut vol. Car à certains égards, ils en sont. Pour parvenir à motiver leurs équipes et à les garder, ils doivent par-delà leur performance, être inspirants, et faire preuve de leadership. Mus par la passion de créer et un goût du challenge prononcé, ils savent prendre des risques mesurés pour faire avancer leur entreprise. À l’instar des sportifs, ils voient l’échec comme l’opportunité d’évoluer et de devenir plus forts. L’entrepreneur a d’ailleurs soif d’apprendre en permanence pour acquérir de nouvelles compétences en vue d’améliorer son expertise. Il sait s’adapter aux changements et trouver des alternatives. De fait, la notion d’agilité est devenue centrale dans sa manière de gérer au quotidien les projets et plus largement son activité.

Le renouvellement par la répétition : facteur clé de la réussite

Entreprendre demande de savoir identifier les obstacles et de les appréhender pour mieux rebondir. Les sportifs sont coutumiers de cette approche et d’ailleurs, un certain nombre d’entre eux utilisent cette compétence pour se reconvertir en entrepreneur, à l’image de Tony Parker qui a fondé la marque de vêtements urbanwear « Wap Two », ou de Taïg Khris, ancien champion du monde de rollers, aujourd’hui dirigeant d’une startup nommée Onoff. Si l’analogie avec le sport demeure si forte, c’est que l’entrepreneuriat invoque comme lui la répétition, devenue un nouvel angle d’attaque notamment pour les grands groupes soucieux de capitaliser sur une expertise. Ainsi, nous voyons émerger depuis dix ans le startup studio, un nouveau modèle qui pour objectif de créer des startups de façon répétée. En apportant des ressources humaines et financières mais également grâce à l’expérience accumulée, il en maximise les chances de succès. À la différence d’un simple incubateur, le studio est à la fois un véhicule d’investissement, un atelier de prototypage et un accélérateur. Il est d’autant plus utile qu’il permet d’entreprendre et d’innover avec un risque maîtrisé lorsque l’économie se contracte.

Si l’on compare de plus en plus un entrepreneur à un sportif, ce n’est pas sans raison. Face aux nombreux obstacles qui jalonnent son parcours, il est évident qu’il doit être doté d’un certain nombre de qualités qui suscitent à ne pas en douter l’inspiration, y compris celle des grands groupes. La notion de répétition d’ailleurs est à l’origine de l’émergence d’une tendance dont il est fort à parier qu’elle va continuer de se déployer : la start-up studio.

Tribune rédigée par Emmanuel Papadacci-Stephanopoli, Chief Revenue Officer à La Fabrique by CA

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