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D’où vient le slogan « All eyes on Rafah » devenu viral sur les réseaux sociaux ?

Rafah
Un manifestant pro-palestinien brandit une pancarte portant l'inscription « All eyes on Rafah » lors d'une manifestation « Hands Off Rafah » devant Downing Street le 7 mai 2024 à Londres, au Royaume-Uni. Getty Images

Alors que les troupes israéliennes poursuivent leur offensive terrestre sur la ville très peuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, une campagne lancée il y a plusieurs mois sous le slogan « All eyes on Rafah » prend de plus en plus d’ampleur, en particulier en Europe occidentale, en Australie et en Inde. L’initiative des militants et des groupes humanitaires vise à éclairer l’opinion publique sur la guerre en cours, dans le but de susciter une prise de conscience.

Un article de Mary Whitfill Roeloffs pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Faits marquants

  • Le slogan « All eyes on Rafah » semble être né d’un commentaire de Rick Peeperkorn, directeur du bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les territoires palestiniens occupés. En février, il a prononcé cette phrase, soulignant ainsi l’importance de Rafah, juste après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ordonné l’élaboration d’un plan d’évacuation pour la ville. Cette décision a été prise en prévision des attaques visant à éliminer ce que le Premier ministre israélien qualifie de « derniers bastions du groupe militant Hamas».
  • Cette phrase exhorte la population à garder un œil attentif sur les événements se déroulant à Rafah. Elle rappelle que 1,4 million de personnes se sont réfugiées là-bas pour échapper aux violents affrontements ailleurs dans la bande de Gaza. Malgré la présence d’une importante population civile, Israël continue son offensive.
  • Par la suite, des organisations et des groupes de pression tels que Save the Children, Oxfam, Americans for Justice in Palestine Action, Jewish Voice for Peace et Palestine Solidarity Campaign ont adopté le slogan. Celui-ci est devenu un cri de ralliement lors de manifestations à Paris, Londres, aux Pays-Bas, à New York, à Los Angeles et dans d’autres villes.
  • Un certain nombre de célébrités indiennes, dont les acteurs Varun Dhawan, Aly Goni, Samantha Ruth Prabhu et Tripti Dimri, ont posté mardi des images identiques « All eyes on Rafah » sur leurs stories Instagram, et d’autres célébrités se sont exprimées, notamment le joueur de cricket australien Travis Head, la chanteuse britannique Leigh-Anne Pinnock, la mannequin Bella Hadid et les actrices Saoirse-Monica Jackson et Susan Sarandon.
  • Le hashtag #AllEyesOnRafah a fait l’objet de plus de 195 000 messages et de millions de vues sur TikTok, et le sujet était très populaire sur Instagram mardi, où près de 100 000 autres messages ont été postés.
  • Les vidéos les plus populaires sur TikTok sont celles du chanteur pop américain d’origine palestinienne Zach Matari, dont les messages avec le slogan ont été vus des millions de fois ce mois-ci. D’autres créateurs pro-palestiniens, comme Lubna Alhilo, Liz Kuhn et Reema Bassoumi, sont également à l’origine de certaines des vidéos les plus populaires.

 

Trame

Israël est confronté à l’indignation internationale depuis qu’une frappe qui visait dimanche un complexe du Hamas a fini par tuer des dizaines de personnes à Rafah, y compris des civils. Lundi, Netanyahu a déclaré que la mort des civils était un « accident tragique », mais les attaques se sont poursuivies mardi, selon le New York Times. Selon l’AFP, 21 autres personnes auraient été tuées après une frappe aérienne sur une « zone humanitaire » à l’ouest de Rafah, bien que l’armée israélienne ait nié toute implication.

 

Contexte clé

Depuis des mois, l’éventualité de pertes massives à Rafah est envisagée, alors qu’Israël s’acharne à éliminer les derniers bastions du Hamas, le groupe militant qui a attaqué le pays en octobre dernier et déclenché une guerre sanglante au Moyen-Orient. En février, des responsables israéliens ont affirmé que Rafah était le dernier bastion du Hamas dans la bande de Gaza et ont annoncé leur intention de poursuivre les attaques. Des mois de pourparlers ont suivi entre les deux parties, avec des délégués du Hamas et d’Israël se rencontrant en Égypte pour des discussions de cessez-le-feu, espérant mettre fin à la guerre. Après l’attaque de Rafah dimanche, un responsable du Hamas a déclaré à Al Jazeera que le groupe ne participerait pas à de nouveaux pourparlers de trêve à Gaza. L’armée israélienne a ordonné l’évacuation des zones à l’est du centre-ville, près de la frontière entre Gaza et Israël, avant l’offensive de Rafah. Le quartier de Tal Al-Sultan, qui a été bombardé par la suite, était considéré comme une zone sûre.

 

Critiques principales

Des dirigeants mondiaux, dont le président américain Joe Biden, ont critiqué Israël pour ses attaques continues à Rafah, où vivent actuellement plus d’un million de civils. Le mois dernier, Joe Biden a déclaré à CNN que les États-Unis fourniraient des armes défensives à Israël, mais qu’ils ne fourniraient pas les armes et les obus d’artillerie utilisés pour une attaque à Rafah. La Cour pénale internationale a confirmé la semaine dernière qu’elle cherchait à obtenir des mandats d’arrêt contre le Hamas et des responsables israéliens, y compris Netanyahu, pour des crimes de guerre présumés. Cependant, la Cour n’a aucun moyen d’exécuter ces mandats, même après leur délivrance.


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