Plusieurs réfugiés rohingyas aux États-Unis et au Royaume-Uni ont intenté une action en justice contre Facebook pour un montant de 150 milliards de dollars, accusant l’entreprise d’avoir permis la diffusion de discours haineux à leur encontre sur sa plateforme de médias sociaux, qui a été suivie de violences à grande échelle contre le groupe ethnique minoritaire au Myanmar.
Faits marquants
- Une action collective déposée en Californie allègue que l’incapacité de Facebook à contrôler le contenu de sa plate-forme a entraîné des violences réelles contre la minorité musulmane du Myanmar, rapporte Reuters.
- En coordination avec le dépôt de la plainte en Californie, un cabinet d’avocats du Royaume-Uni représentant les réfugiés a remis une lettre de notification au bureau de Facebook à Londres.
- Selon la BBC, la lettre britannique accuse en outre les algorithmes de Facebook d’amplifier les discours de haine contre les Rohingyas et de ne pas avoir investi dans des modérateurs et des vérificateurs de faits conscients de la situation au Myanmar.
- Les plaignants cherchent à appliquer les lois birmanes contre le géant des médias sociaux s’il invoque l’article 230 de la loi américaine comme moyen de défense, qui protège les plateformes de toute responsabilité concernant le contenu publié par ses utilisateurs.
- Selon l’agence Reuters, les tribunaux américains peuvent appliquer des lois étrangères dans les cas où l’activité d’une entreprise a causé un préjudice à l’étranger, mais il n’existe aucun précédent réussi connu de cette utilisation contre des plateformes de médias sociaux.
- L’entreprise Facebook a déclaré à Forbes qu’elle était consternée par les crimes commis contre le peuple Rohingya et a affirmé qu’elle avait pris plusieurs mesures pour lutter contre la désinformation sur sa plateforme au Myanmar, mais elle n’a fait aucun commentaire sur le procès lui-même.
Nombre important
730 000. C’est le nombre total de Rohingyas qui ont été contraints de fuir leur foyer dans l’État de Rakhine, au Myanmar, après que l’armée et les nationalistes purs et durs ont déclenché des violences contre la minorité musulmane, notamment des meurtres et des viols collectifs présumés.
Contexte clé
En 2018, les enquêteurs des droits de l’homme de l’ONU ont constaté que Facebook avait joué un « rôle déterminant » dans le génocide des Rohingyas. La plateforme a été critiquée pour avoir permis la diffusion de contenus islamophobes visant le peuple rohingya. Dans son rapport sur le génocide, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a qualifié la plateforme d’ « instrument utile pour ceux qui cherchent à propager la haine ». La même année, Facebook a également admis qu’il n’avait pas fait assez pour empêcher la diffusion de discours de haine et d’incitation à la violence sur sa plateforme contre les Rohingyas. La Gambie, en Afrique de l’Ouest, porte actuellement plainte contre Facebook pour avoir favorisé la violence contre les Rohingyas devant la Cour internationale de Justice (CIJ) de La Haye.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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