Avec les ravages auxquels nous assistons de par le monde, un concept s’impose désormais : l’industrialoterrorisme. Il s’agit de nommer sans concession une réalité accablante de notre époque et de décrire en un mot les impacts destructeurs des activités industrielles axées sur la seule rentabilité. Ce « délire de Midas« , cette débauche vulcanique du monde moderne, incarne la frénésie de profit qui transforme les ressources naturelles et humaines en instruments de productivité, sans considération pour les conséquences écologiques, sociales, et sanitaires. À l’image du roi mythique dont le don se retourne contre lui, ce modèle de croissance laisse dans son sillage une dégradation systématique de la planète et un fardeau toxique pour les générations futures. Les plages polluées, les animaux marins asphyxiés, gorgés de microplastiques et de carbures de toutes les industries, les sols pollués, les récoltes sous perfusion chimique…
Un modèle de rentabilité à tout prix
La recherche incessante de productivité et de profits record se traduit par des abus conjugués à de multiples négligences environnementales, notamment par le rejet massif de déchets toxiques dans l’eau, l’air et les sols, des émissions de gaz à effet de serre toujours croissantes, et une exploitation effrénée des ressources. Cette logique de profit court-termiste ne cesse de miner les écosystèmes, ébranlant leur capacité de régénération et engendrant une perte de biodiversité d’une ampleur sans précédent. Pourtant, les potentiels d’intelligence ne manquent pas. Parfois, ils se mobilisent, mais la violence industrielle supplante les actions favorables à la planète.
L’industrialoterrorisme incarne un sombre paradoxe : les entreprises qui, en quête de rentabilité, ignorent les conséquences de leurs actions, provoquent des catastrophes écologiques et sociales qui, à terme, menacent leur propre pérennité et celle de la société.
Les responsabilités sociétales à l’épreuve du plastique
Les entreprises de l’industrie lourde, de la chimie, des énergies fossiles et même des nouvelles technologies portent chacune la responsabilité dans la propagation de ce syndrome de Midas. Ce modèle productiviste dévore les ressources naturelles et impose des conditions de travail et de vie précaires, principalement dans les régions les plus vulnérables.
La régulation est insuffisante face à l’ampleur des dommages, car l’industrialoterrorisme ne connaît pas de frontières. Il menace les sources d’eau potable, les réserves de poissons, la qualité de l’air et la santé publique mondiale. Aujourd’hui, cette destruction s’insinue dans tous les aspects de la vie humaine, épuisant la sève d’un arbre généreux et mettant en péril notre capacité à garantir un avenir habitable aux générations futures.
Ne vous trompez pas de combat
Pour combattre l’industrialoterrorisme et ses effets dévastateurs, les représentants des gouvernements, des institutions internationales et les dirigeants d’entreprise doivent se mobiliser et réévaluer leurs priorités. Il ne suffit plus de parler de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou de précaution ; il est impératif de :
- instaurer des politiques strictes de régulation environnementale pour limiter les émissions, les déchets toxiques et encourager la durabilité.
- responsabiliser les entreprises quant aux externalités négatives qu’elles engendrent et encourager les pratiques écoresponsables.
- investir dans l’innovation durable, en mettant l’accent sur des technologies respectueuses de l’environnement, pour réduire les impacts industriels sur la planète.
- sensibiliser les citoyens et les consommateurs, car la prise de conscience collective est essentielle pour changer les pratiques de consommation et encourager les entreprises à adopter des pratiques éthiques.
Le modèle de « rentabilité à tout prix » doit être réformé. La pensée nécessite une éducation à l’usage actualisé de la conscience et de la raison pour construire une économie qui place l’humain et la nature au cœur de ses préoccupations.
Dans cette société qui peut être augmentée par l’intelligence humaine, il est désormais temps de rediriger la force collective vers la protection des plus vulnérables et de la planète elle-même. Une économie inversée : le fort au service du faible. Un dialogue qui défit les gens de la gouvernance contemporaine. Clairement, une question éthique s’impose aujourd’hui : l’industrie ne pourrait-elle pas être pour la civilisation ce que la gastronomie est pour le plaisir culinaire – un art d’équilibre qui contribue sans dénaturer, et profite sans excès ?
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