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« Crimes contre l’humanité » : Un rapport de l’ONU accuse la Chine de violations des droits de l’homme au Xinjiang

Chine
Des Ouïghours et des organisations musulmanes britanniques se sont rassemblés en face de l'ambassade de Chine à Londres pour protester contre l'implication du gouvernement chinois dans les violations des droits de l'homme dont sont victimes les Ouïghours et d'autres minorités ethniques. Londres, Royaume-Uni, le 31/07/2022. Getty Images

La détention par la Chine de Ouïghours et d’autres groupes ethniques à prédominance musulmane dans la région du Xinjiang, dans le nord-ouest du pays, pourrait s’apparenter à des crimes internationaux, y compris des « crimes contre l’humanité », selon un rapport très attendu des Nations unies publié jeudi, qui a déjà déclenché la colère de Pékin.

 

Faits marquants

  • Dans son rapport, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a déclaré avoir constaté de « graves violations des droits de l’homme » dans les stratégies « antiterroristes » du gouvernement chinois visant les Ouïghours et autres musulmans du Xinjiang.
  • L’enquête a révélé que les lois « antiterroristes » de la Chine étaient « profondément problématiques » sur le plan des droits de l’homme, car elles conféraient des pouvoirs étendus aux responsables gouvernementaux, avec très peu de contrôle indépendant.
  • Le rapport soulève également des inquiétudes quant à la « torture ou aux mauvais traitements » dans les camps de détention – que la Chine appelle « centres d’éducation et de formation professionnelle » – mais le HCDH a déclaré qu’il n’était pas en mesure de tirer une conclusion ferme sur ces abus en raison de l’accès limité à ces installations.
  • Le rapport exhorte le gouvernement chinois à enquêter sur les violations présumées des droits de l’homme dans les camps de détention et à procéder à un examen complet de la portée de ses lois antiterroristes.
  • Le rapport exhorte également les entreprises à assumer leurs responsabilités en matière de droits de l’homme, une question controversée puisque les entreprises qui ont abordé les problèmes du Xinjiang ont fait l’objet de boycotts de la part des médias d’État en Chine.
  • Le rapport longtemps retardé de cette enquête, qui a débuté en 2017, a été publié juste avant que la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet ne termine son mandat de quatre ans.

 

Citation importante

« Pour la première fois, le chef des droits de l’homme de l’ONU met à nu les graves abus du gouvernement chinois et conclut qu’ils peuvent s’apparenter à des crimes contre l’humanité… Les victimes et leurs familles que le gouvernement chinois a longtemps vilipendées ont enfin vu leur persécution reconnue, et peuvent maintenant se tourner vers l’ONU et ses États membres pour qu’ils agissent afin de tenir les responsables pour responsables », a déclaré John Fisher, le directeur adjoint du plaidoyer mondial à Human Rights Watch, dans un communiqué.

 

Critique principale

Dans sa réponse officielle, la Chine a rejeté avec colère le rapport, affirmant qu’il était basé sur « de la désinformation et des mensonges fabriqués par des forces anti-chinoises ». S’élevant contre la « soi-disant évaluation » du HCDH, la réponse de la Chine affirme qu’elle ignore ses « réalisations en matière de droits de l’homme » au Xinjiang et les « dommages dévastateurs » causés à la région par « le terrorisme et l’extrémisme ». La réponse suggère également que le rapport – qui est conforme aux conclusions antérieures de chercheurs indépendants, de groupes de défense des droits de l’homme et de journalistes – « sape la crédibilité » de l’organe des Nations unies.

 

Contexte clé

Le retard dans la publication du rapport a donné lieu à d’intenses critiques à l’encontre de Mme Bachelet et de son bureau de la part de plusieurs gouvernements et groupes de défense des droits de l’homme qui l’ont accusée d’être indulgente envers la Chine. Le rapport cinglant de l’ONU ne qualifie toutefois pas les actions de la Chine au Xinjiang de génocide, ce que plusieurs gouvernements occidentaux, dont les États-Unis, ont allégué. Le gouvernement chinois a été accusé de détenir arbitrairement les groupes ethniques majoritairement musulmans du Xinjiang dans des camps où ils seraient soumis à la torture, au travail forcé et à des abus sexuels, selon des documents ayant fait l’objet de fuites et des images satellite. Ces découvertes ont incité plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne, à imposer des sanctions aux responsables et aux entreprises chinoises pour leur implication présumée dans les abus commis au Xinjiang.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Silatidya Ray

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