Brittney Griner condamnée par un tribunal russe à neuf ans de prison pour trafic de drogue

Un tribunal russe a condamné jeudi la star de la WNBA Brittney Griner à neuf ans de prison pour possession de drogue et contrebande, après que la Russie a répondu de « mauvaise foi » à une offre américaine d’échange de prisonniers, selon la Maison Blanche.

Principaux faits

Brittney Griner doit également payer une amende d’un million de roubles (16 000 euros).
Selon Reuters, le tribunal russe a déclaré que Brittney Griner avait commis son crime « délibérément ».
Au cours des plaidoiries, Brittney Griner a déclaré qu’elle voulait « s’excuser » auprès de ses coéquipières, de son club, des fans et de sa famille pour « l’erreur que j’ai commise », ajoutant qu’elle n’avait jamais eu l’intention d’enfreindre une quelconque loi ou de mettre la population russe « en danger ».
Cette décision intervient une semaine après que le secrétaire d’État, Antony Blinken, a fait pression sur le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, pour qu’il accepte un accord prévoyant l’échange de Brittney Griner et de Paul Whelan, un Américain détenu en Russie pour espionnage, contre le marchand d’armes russe Viktor Bout, un accord que la Russie aurait tenté de modifier pour y inclure un ancien colonel de l’agence d’espionnage nationale russe condamné pour meurtre.
Les avocats de Brittney Griner ont fait valoir qu’elle avait involontairement emballé les cartouches de vape alors qu’elle était pressée et qu’elle utilise le cannabis à des fins médicales.
L’agent de Brittney Griner, Lindsay Kagawa Colas, a tweeté que la condamnation était « sévère selon les normes juridiques russes », ce qui tend à prouver qu’elle est « utilisée comme un pion politique ».

Ce qu’il faut surveiller

Dans un communiqué, le président Joe Biden a déclaré que la sanction de la Russie était « inacceptable » et a appelé le pays à la libérer immédiatement, affirmant qu’il « continuera à travailler sans relâche et à poursuivre toutes les pistes possibles pour ramener Brittney Griner et Paul Whelan sains et saufs à la maison dès que possible ».

Citation importante

« J’ai commis une erreur involontaire et j’espère que le verdict ne mettra pas fin à ma vie ici », a déclaré Brittney Griner lors de sa plaidoirie. « Je sais que tout le monde parle de stratégie politique, mais j’espère que cela n’a pas sa place dans cette salle d’audience ».

Le contexte

Brittney Griner, double médaillée d’or olympique qui a été arrêtée à l’aéroport après que des cartouches de vape contenant de l’huile de cannabis auraient été trouvées dans ses bagages, a plaidé coupable à des accusations de drogue le 7 juillet. Ses avocats ont fait valoir qu’elle n’avait pas l’intention d’enfreindre la loi, arguant du fait que la joueuse utilisait le cannabis à des fins analgésiques, ce qui ne constitue pas un délit aux États-Unis. En Russie, en revanche, toute utilisation du cannabis est illégale. Brittney Griner a témoigné devant le tribunal pour la première fois la semaine dernière, affirmant qu’on ne lui a pas lu ses droits après son arrestation, qu’on ne lui a pas proposé d’avocat et qu’on l’a forcée à signer des documents sans traduction. Suite aux appels de Brittney Griner, de sa femme et d’autres personnalités, dont la star de la NBA Lebron James, les responsables américains ont annoncé la semaine dernière qu’ils avaient proposé un échange de prisonniers en échange de Brittney Griner. Ils auraient offert Viktor Bout – qui purge une peine de 25 ans de prison – en échange de Brittney Griner et de Paul Whelan, un ancien marine qui a été arrêté à Moscou en 2018. Viktor Bout, qui a été surnommé le « marchand de mort », a fourni des millions d’armes et de munitions de l’ère soviétique à des milices et des groupes terroristes dans le monde entier.

Critique importante

La semaine dernière, John Kirby, coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale, a qualifié la démarche de la Russie visant à essayer d’ajouter un autre prisonnier russe à l’échange de « tentative de mauvaise foi pour éviter une offre très sérieuse », sur CNN.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Madeline Halpert