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Benchmark lève 425 millions de dollars pour se préparer à l’ère des start-up de l’IA

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Logo Benchmark. | Source : capture d'écran vidéo

La société de capital-risque Benchmark lève 425 millions de dollars pour Benchmark 1, son onzième fonds, selon une lettre envoyée à ses associés commanditaires, pour faire face à la nouvelle « ère technologique ».

Article d’Alex Konrad pour Forbes US – traduit par Flora Lucas

 

La société de capital-risque Benchmark lève 425 millions de dollars pour son onzième fonds, dans un contexte de boom de l’IA, selon une lettre envoyée aux associés commanditaires de la société obtenue par Forbes. Benchmark prévoit d’effectuer une trentaine d’investissements de démarrage à partir de ce fonds.

« Tout ce qui s’est passé jusqu’à maintenant n’était qu’un prélude. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère technologique », ont écrit les partenaires de Benchmark dans la lettre, qui a été envoyée aux associés commanditaires invités à investir dans le fonds à la mi-juin, a déclaré à Forbes proche du dossier. « Nous sommes une poignée de partenaires et nous partageons la même soif et ambition de construire quelque chose de grand. »

Qui sont les partenaires de Benchmark qui participent au fonds ? On retrouve Peter Fenton, Eric Vishria et Chetan Puttagunta, ainsi que Sarah Tavel et Victor Lazarte.

Par l’intermédiaire de son porte-parole, Benchmark a refusé de faire le moindre commentaire.

 

Les fonds de Benchmark

Benchmark continue de miser sur des fonds de même taille afin de « forcer la discipline et la responsabilité pour se concentrer sur ce qui est important », écrivent les partenaires dans la lettre. L’objectif est de « fournir les plus hauts niveaux de service » aux fondateurs et aux partenaires de la société.

Depuis 2013, avec la création du fonds Benchmark Capital Partners VIII, Benchmark ne cesse de privilégier les fonds de même taille, bien que le rythme des investissements pour ces fonds soit fluctuant. Le neuvième fonds a été créé en 2018, cinq ans plus tard, et le plus récent, le fonds X, a été créé deux ans plus tard, en 2020, comme l’a rapporté Reuters à l’époque. Benchmark a fini d’investir dans ce fonds « récemment », selon la lettre, ce qui signifie qu’il a fallu environ quatre ans pour le déployer.

Le nouveau fonds sera baptisé « Benchmark 1 » dans le cadre d’une réinitialisation pour l’ère de l’IA générative, ajoute la lettre. Tous les partenaires de la société devraient s’intéresser aux entreprises d’IA dans leurs domaines de concentration habituels, tels que les technologies grand public, l’informatique en nuage ou les cryptomonnaies, a déclaré à Forbes une source proche du dossier.

Benchmark a déjà réalisé un certain nombre d’investissements dans l’IA, notamment dans Sierra, la start-up d’agents d’IA dirigée par l’ancien co-PDG de Salesforce, Bret Taylor, dans 11x, la start-up de travailleurs automatisés, dans Quilter, le fabricant de circuits imprimés d’IA, dans Leya, le fabricant de logiciels juridiques et dansHeyGen, le générateur de vidéos pour lequel Lazarte a récemment mené un tour de table de 60 millions de dollars.

Bien que le montant de la levée de fonds soit quelque peu inédit, Benchmark disposera d’un peu plus de capital à déployer. Le montant symbolique de 425 millions dollars n’inclut pas la quantité considérable de capital que les partenaires de la société versent dans ses fonds, a déclaré la source proche du dossier. Si l’on tient compte des engagements des associés en nom, Benchmark aura effectivement plus de 500 millions de dollars à déployer.

 

Un modèle coûteux

Connue pour ses investissements précoces dans des entreprises telles qu’Uber et Twitter, la société de capital-risque Benchmark s’est longtemps distinguée dans la Silicon Valley par son approche personnalisée par rapport à ses rivales qui ont levé des fonds de plusieurs milliards de dollars et ont considérablement augmenté le nombre de leurs équipes d’investissement. Comme l’explique en détail un article paru dans Forbes en 2015, Benchmark renonce à une telle croissance au profit d’un partenariat restreint et soudé de quatre à six investisseurs.

Ce modèle est coûteux : tout investisseur débauché par Benchmark, même à mi-parcours d’un cycle de fonds, se retrouve du jour au lendemain avec une participation aux bénéfices considérable, aux dépens de ses autres partenaires. Cependant, il s’est également avéré très lucratif lorsqu’il fonctionne. Ne soutenant qu’une ou deux entreprises par an, les partenaires de Benchmark prennent généralement 20 % ou plus du capital d’une start-up, ainsi qu’un siège au conseil d’administration. Dans le cas d’une société comme l’application de covoiturage Uber, cela signifie qu’une participation initiale d’un peu plus de 10 millions de dollars s’est transformée en près de 7 milliards de dollars lors de son introduction en bourse en 2019.

« Nous ne pensons pas qu’il existe une autre entreprise capable de mettre en œuvre notre stratégie », affirment les partenaires de Benchmark dans la lettre.

Ce modèle a également incité Benchmark à porter une attention particulière à sa planification générationnelle. Des cinq partenaires mentionnés dans le profil Forbes de 2015, Peter Fenton et Eric Vishria restent. Les anciens investisseurs de la liste Midas, Matt Cohler et Mitch Lasky, se sont retirés en 2018, tandis que Bill Gurley, autre figure de la liste et principal investisseur Uber de la société, a cessé de faire des investissements pour l’entreprise en 2020. Sarah Tavel, quant à lui, a rejoint le cabinet en 2017 et Chetan Puttagunta l’année suivante. L’associé le plus récent de la société est l’entrepreneur brésilien Victor Lazarte, qui a rejoint la société en 2023.

Ils devaient être rejoints par l’investisseur Miles Grimshaw, qui a rejoint Thrive Capital de Josh Kushner en 2020. Cependant, en mars, Miles Grimshaw est retourné chez Thrive, en grande partie parce qu’il souhaitait investir de manière plus flexible dans les différentes étapes et tailles de contrôle, ce que ne lui permettait la structure rigide du portefeuille de Benchmark.

Quid de Peter Fenton ? À 51 ans, si Peter Fenton prenait sa retraite, la durabilité du partenariat avec Benchmark serait davantage mise à l’épreuve, selon les experts de l’industrie. Cependant, la lettre ne mentionne pas que Benchmark 1 sera le dernier fonds de Peter Fenton.

D’autres anciens associés, dont Matt Cohler et Bill Gurley, sont restés impliqués dans la société en siégeant au conseil d’administration et en prodiguant des conseils.

 


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