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« Une menace planétaire » : Selon une nouvelle étude, la pollution est responsable de neuf millions de décès par an

Pollution
Selon une nouvelle étude, la pollution constitue une "menace existentielle" pour l'humanité. | Source : Getty Images

Selon une nouvelle étude publiée mardi 17 mai par Lancet Planetary Health, la pollution a causé plus de neuf millions de décès dans le monde en 2019, soit l’équivalent d’un décès sur six.

 

La pollution est un problème croissant qui, selon les chercheurs, constitue une « menace existentielle » pour l’humanité. Toutefois, cette problématique reçoit peu d’attention au niveau politique ou financier.

Selon les données sur la mortalité mondiale, la pollution de l’air, due par exemple à la combustion d’énergies fossiles, est à l’origine de la majorité de ces neuf millions de décès (près de 75 %) et a causé la mort de 6,67 millions d’individus, en contribuant notamment à augmenter les taux de cancers, de maladies cardiaques et respiratoires.

La pollution de l’eau ainsi que les produits chimiques toxiques, comme le plomb, sont également responsables de millions de décès : 1,36 million et 1,8 million, respectivement. Ces deux types de pollution entraînent des maladies dues à une eau insalubre, des dommages au système immunitaire ainsi qu’un mauvais développement du cerveau chez les enfants.

Le nombre de décès dus à des produits chimiques toxiques tels que les pesticides, l’arsenic, le mercure et le cadmium, qui peuvent contaminer les aliments, l’eau et une multitude de produits commerciaux, a augmenté de 66 % depuis 2000. Les chercheurs ont indiqué que les cas de métaux toxiques trouvés dans les aliments pour bébé et de curcuma contaminé au plomb au Bangladesh (et très probablement ailleurs dans le monde) étaient particulièrement préoccupants.

Ce taux de 66 % est très probablement sous-estimé, indiquent les chercheurs, car seul un nombre infime de produits chimiques manufacturés utilisés dans le commerce ont été testés de manière adéquate.

Alors que le nombre total de décès liés à la pollution était le même en 2019 et en 2015, moins d’individus meurent désormais après avoir été exposés à des sources de pollution plus traditionnelles comme l’eau insalubre et la pollution domestique due aux combustibles solides. Cela s’explique en grande partie par les progrès en matière d’assainissement ainsi que d’accès aux médicaments et aux combustibles plus propres.

Toutefois, cette réduction s’accompagne d’une augmentation des décès après une exposition à des polluants plus modernes, notamment la pollution de l’air due au trafic, les produits chimiques toxiques comme les pesticides, certains retardateurs de flamme et produits pharmaceutiques, ainsi que les produits chimiques qui s’infiltrent dans le sol à partir de déchets électroniques et de piles.

« La pollution reste la plus grande menace existentielle pour la santé humaine et planétaire. Elle met en péril la durabilité des sociétés modernes », déclare le professeur Philip Landrigan, coauteur de l’étude. Alors que la pollution a généralement été considérée comme un problème local ou parfois régional, il est « clair que la pollution est une menace planétaire » qui est étroitement liée au changement climatique et à la perte de biodiversité, affirme Rachael Kupka, coauteure de l’étude et directrice de la Global Alliance on Health and Pollution (Alliance mondiale sur la santé et la pollution). « Il est nécessaire d’agir au niveau mondial sur tous les principaux polluants modernes », ajoute Rachael Kupka.

En 2019, la pollution a été à l’origine d’une perte économique totale de 4600 milliards de dollars, soit environ 62 % de la production économique mondiale. Ce fardeau et le nombre de décès ne sont pas répartis uniformément dans le monde. Les pays à revenu faible ou intermédiaire paient un tribut bien plus lourd, puisqu’ils enregistrent 92 % des décès liés à la pollution, précisent les chercheurs.

La pollution est de loin la plus grande menace environnementale pour la santé et le bien-être de l’humanité. Plusieurs études révèlent qu’elle joue un rôle majeur dans l’accélération ou l’exacerbation des problèmes de santé. En effet, elle est à l’origine de graves problèmes de santé mentale, de naissances prématurées, d’un affaiblissement de l’intelligence cognitive, d’affections cutanées, de cas de diabète et d’une grande variété de cancers, de maladies cardiaques et respiratoires. En dépit du fardeau qu’elle représente, la pollution attire relativement peu de fonds ou d’attention à l’échelle mondiale, notamment par rapport à la crise climatique. Il y a eu « étonnamment peu d’efforts dans la plupart des pays » pour faire de la lutte contre la pollution une priorité. Les financements en faveur de cette lutte n’ont que très peu augmenté depuis 2015.

Aucune des 100 plus grandes villes du monde n’a réussi à respecter les directives de l’Organisation mondiale de la santé en matière de pollution atmosphérique.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart

<<< À lire également : La pollution atmosphérique serait à l’origine d’au moins 9 millions de naissances prématurées >>>

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