Mercredi 21 août, les autorités thaïlandaises ont déclaré avoir détecté un nouveau cas de Mpox dans le pays et enquêtent pour déterminer si le variant est le même que celui qui sévit en Afrique centrale. Parallèlement, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte les nations à s’unir pour lutter contre le virus, quelques jours après avoir tiré la sonnette d’alarme au sujet du nouveau variant à l’origine de l’épidémie en Afrique centrale.
Article de Robert Hart pour Forbes US – traduit par Flora Lucas
Chronologie
21 août – La Thaïlande a détecté un cas de Mpox chez un touriste européen arrivant d’Afrique la semaine dernière. Les autorités sanitaires ont déclaré qu’elles traitaient le cas comme s’il s’agissait du nouveau variant du virus, en attendant les résultats des tests pour déterminer la souche, qui devraient être disponibles dans quelques jours.
20 août – « Nous pouvons et nous devons lutter ensemble contre le Mpox », a déclaré Hans Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe, aux journalistes. « Alors, allons-nous choisir de mettre en place les systèmes nécessaires pour contrôler et éliminer le virus à l’échelle mondiale ? Ou entrerons-nous dans un nouveau cycle de panique et de négligence ? »
19 août – Les Philippines ont signalé leur premier cas de Mpox cette année chez un homme de 33 ans n’ayant jamais voyagé en dehors du pays, a déclaré le ministère de la Santé, ajoutant par la suite qu’il ne s’agissait pas de la même forme que le nouveau variant clade 1 à l’origine d’une épidémie croissante en Afrique centrale, mais du variant clade 2, plus bénin.
16 août – Le Pakistan a confirmé au moins un cas de Mpox chez un patient revenant d’un pays du Golfe non spécifié (plusieurs rapports mentionnent l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis), bien que les tests aient révélé par la suite qu’il ne s’agissait pas de la nouvelle souche clade 1b, mais du variant clade 2.
15 août – La Suède est le premier pays en dehors du continent africain à signaler un cas de Mpox causé par le variant clade 1, bien que les autorités aient déclaré que le patient avait été infecté lors d’un séjour en Afrique centrale et souligné que le risque pour la population générale lié au virus était « très faible ».
16 août – L’OMS déclare que l’épidémie de Mpox constitue une urgence de santé publique de portée internationale, ce qui correspond au niveau d’alerte le plus élevé prévu par le droit international.
13 août – Au moins 12 pays d’Afrique ont signalé des flambées de Mpox jusqu’à présent, ont indiqué les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies au moment de déclarer l’état d’urgence. Sur ces 12 pays, quatre (le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda) n’avaient jamais signalé de cas de Mpox auparavant.
13 août – La grande majorité des cas de Mpox ont été signalés en République démocratique du Congo (RDC), le territoire historique du virus depuis plus d’une décennie, et au moins 12 pays voisins, dont ceux énumérés ci-dessus, ont déclaré des cas ou sont considérés comme présentant un risque élevé en raison de leur frontière commune avec la RDC : la République du Congo, la République centrafricaine, le Rwanda, le Cameroun, le Gabon, l’Angola, le Sud-Soudan, la Tanzanie et la Zambie.
Citation principale
« Nous encourageons tous les pays à renforcer la surveillance, à partager les données et à travailler ensemble pour mieux comprendre la transmission du virus, à partager les outils tels que les vaccins et à appliquer les leçons tirées des précédentes urgences de santé publique de portée internationale pour faire face à l’épidémie actuelle », a déclaré le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Combien de cas ont été signalés ?
Les autorités africaines ont confirmé 2 863 cas de Mpox et 517 décès en 2024 jusqu’à présent, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, la plupart en RDC. Seule une fraction des infections suspectes fait l’objet d’un test génétique pour confirmer la présence du virus et déterminer le variant responsable. Les autorités ont déclaré que le nombre de cas suspects avait déjà dépassé les 17 000, soit bien plus que les 15 600 cas et 537 décès enregistrés l’année dernière. Ces chiffres ne sont que la partie émergée de l’iceberg, selon les experts, en raison des difficultés rencontrées dans le suivi et l’analyse des cas.
Qu’est-ce que la Mpox ?
La Mpox, anciennement connue sous le nom de « variole du singe », est une maladie virale causée à la suite d’une infection par le virus de la variole du singe. Ce virus appartient à une grande famille de maladies virales connues pour toucher à la fois l’homme et les animaux. Les infections sont généralement bénignes, mais elles peuvent être mortelles, des données suggérant que le variant clade 1 a un taux de mortalité pouvant atteindre 10 %. Les jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes dont le système immunitaire est affaibli sont les plus exposés au risque de décès. Les symptômes de l’infection comprennent la fièvre, le gonflement des ganglions lymphatiques et une éruption cutanée caractéristique remplie de pus. Le virus se propage principalement par contact étroit avec des personnes ou des animaux infectés ou avec du matériel contaminé, comme des serviettes.
Existe-t-il des vaccins contre la Mpox ?
Oui, le vaccin privilégié par les autorités sanitaires est celui à deux doses de Bavarian Nordic. Ce vaccin, vendu sous les noms de Jynneos, Imvamune et Imvanex, présente un profil de risque plus favorable que les autres vaccins disponibles et son utilisation contre le virus Mpox a été autorisée par les principales agences sanitaires du monde entier. L’entreprise affirme pouvoir fournir dix millions d’injections pour lutter contre l’épidémie d’ici fin 2025, dont deux millions d’ici la fin de l’année. Le vaccin antivariolique ACAM2000 d’Emergent BioSolutions se trouve en abondance dans les stocks du monde entier. Ce vaccin, conservé pour des raisons de sécurité nationale au cas où la variole, aujourd’hui éradiquée, referait surface ou serait utilisée comme arme, n’est généralement pas recommandé pour une utilisation généralisée en raison du risque plus élevé d’effets secondaires potentiellement graves qu’il présente, mais il pourrait être utilisé pour protéger contre la Mpox en cas de besoin. KM Biologics a obtenu l’homologation de son vaccin LC16 dans son pays d’origine, le Japon, lors de l’épidémie de 2022. Cependant, la société n’a pas cherché à faire approuver le vaccin à l’échelle mondiale et il n’est pas disponible dans le commerce. Le stock national du Japon contiendrait des quantités importantes de vaccins si Tokyo les mettait à disposition. Un autre vaccin antivariolique qui pourrait être utilisé contre la Mpox a également été approuvé en Russie. Ce vaccin, que l’OMS qualifie de « premier vaccin de quatrième génération contre la variole et les orthopoxvirus », n’est toutefois pas largement disponible et, compte tenu de l’agence qui l’a mis au point, on ignore si Moscou en partagerait les stocks à l’échelle internationale. Le vaccin a été mis au point et enregistré par l’institut russe Vector, siège historique du programme d’armes biologiques de l’Union soviétique et qui héberge l’un des deux dépôts autorisés pour la variole dans le monde.
Qui devrait être vacciné contre la Mpox ?
La plupart des pays considèrent que le risque d’épidémie de Mpox est très faible et n’ont pas approuvé une vaccination généralisée. Les Centers for Disease Control and Prevention aux États-Unis recommandent la vaccination contre la Mpox pour les groupes à risque identifiés lors de la dernière épidémie mondiale en 2022 et, bien que les cas aient diminué, le variant du virus Mpox circule toujours. Il s’agit notamment des homosexuels, bisexuels ou autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des transgenres, des personnes non binaires ou de sexe différent, en particulier ceux qui ont des partenaires sexuels multiples, qui ont des rapports sexuels dans des lieux commerciaux tels que des clubs ou des saunas et qui ont reçu un nouveau diagnostic d’infection sexuellement transmissible comme la chlamydia, la gonorrhée ou la syphilis au cours des six derniers mois. Il est également recommandé aux personnes présentant un risque professionnel d’exposition, comme les travailleurs de laboratoire ou de la santé, de se faire vacciner, ainsi qu’aux personnes ayant eu des rapports sexuels avec une personne atteinte par le virus ou ayant été exposées à une telle personne. L’agence recommande d’administrer deux doses de Jynneos à quatre semaines d’intervalle.
Qu’est-il arrivé au variant clade 2 du virus Mpox ?
Le variant clade 2 à l’origine de l’épidémie de 2022 est toujours en circulation. Les cas dans les pays occidentaux ont diminué à la suite des efforts de vaccination généralisés, mais plusieurs cas continuent d’apparaître et les autorités surveillent de près les mouvements du virus. Le variant est également toujours responsable de flambées en Afrique, principalement en Afrique de l’Ouest, où il a toujours circulé. Dans son rapport sur la flambée de clade 1, l’OMS a fait état d’une flambée de Mpox « distincte » en Côte d’Ivoire, liée au clade 2.
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