Percée dans la lutte contre la tuberculose grâce à un nouveau vaccin prometteur

Des chercheurs ont annoncé lundi des résultats prometteurs pour un vaccin contre la tuberculose qui peut être lyophilisé et conservé en toute sécurité à des températures plus élevées pendant des mois, saluant ainsi une avancée majeure dans la lutte contre l’une des maladies les plus meurtrières de l’humanité et un grand pas en avant pour surmonter l’un des principaux obstacles à la distribution de vaccins dans les régions les plus pauvres du monde.

Faits marquants

• Le vaccin stable à la température a été testé sur 45 adultes en bonne santé, dont la moitié a reçu une formule de vaccin différente qui n’est pas stable à des températures plus élevées et qui a été mise au point par des scientifiques de l’Access to Advanced Health Institute (AAHI) de Seattle (anciennement l’Infectious Disease Research Institute).
• La formule lyophilisée, stable à des températures proches de 37°C pendant trois mois, a été mélangée à de l’eau juste avant l’injection et les volontaires ont été suivis pendant six mois après avoir reçu deux injections à 56 jours d’intervalle.
• Selon les résultats de l’essai publiés dans Nature Communications, la nouvelle injection était sûre, bien tolérée et a réussi à susciter des réponses cellulaires et des anticorps mesurables.
• Le vaccin à température stable a également généré des niveaux d’anticorps plus élevés dans le sang – un signe, mais pas une preuve, de protection – par rapport à l’injection non stable, ont constaté les chercheurs, notant que les résultats ne sont pas suffisants pour déterminer lequel fournit la meilleure protection contre la tuberculose.
• Bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour tester le vaccin, les chercheurs ont déclaré que les résultats constituent une « preuve de concept » qu’un vaccin peut être lyophilisé et rendu stable à la température sans nuire à sa sécurité ou à sa capacité à provoquer une réponse immunitaire.
• Le vaccin pourrait un jour constituer une alternative au BCG, le seul vaccin homologué contre la tuberculose, qui est lyophilisé, sensible à la température, « facilement détruit par la lumière du soleil » et doit être reconstitué avec un liquide spécifique qui ne peut pas être congelé, conditions qui s’avèrent difficiles à maintenir dans de nombreuses régions du monde, souvent plus pauvres.

Nombre important

1,6 million de personnes. C’est le nombre de personnes décédées de la tuberculose en 2021, selon l’Organisation mondiale de la santé. La tuberculose a été pendant des années la première cause de mortalité infectieuse, après le VIH/sida, bien que le Covid-19 l’ait dépassée ces dernières années. On estime à 10,6 millions le nombre de personnes malades en 2021.

Contexte clé

La tuberculose est une infection bactérienne qui s’attaque souvent aux poumons. Elle se transmet d’une personne à l’autre par voie aérienne, par exemple lorsqu’une personne atteinte de tuberculose tousse ou éternue. Elle est attestée chez l’homme depuis des milliers d’années – bien que sous des noms différents tels que la phtisie et la peste blanche – et constitue l’une des principales causes de mortalité de l’humanité. Elle peut être soignée et évitée, bien que l’émergence d’une résistance aux antibiotiques puisse compromettre cette possibilité. Grâce à la vaccination et aux efforts de santé publique déployés dans les pays riches, la maladie touche aujourd’hui essentiellement les pays pauvres. Des organisations de santé telles que l’OMS et la Fondation Bill et Melinda Gates ont fait de la lutte contre la tuberculose une priorité majeure. Un seul vaccin est utilisé pour protéger contre la tuberculose, le vaccin bilié de Calmette et Guérin (BCG), et il est utilisé depuis plus de 100 ans.

Citation intéressante

Corey Casper, directeur général de l’AAHI, a déclaré que les difficultés rencontrées pour conserver les vaccins au froid dans le monde entier ont entravé les efforts visant à distribuer les vaccins de manière égale. Ce développement est « une avancée majeure dans notre mission qui consiste à apporter les vaccins aux personnes qui en ont le plus besoin, quelle que soit leur situation géographique », a ajouté M. Casper.

Ce que nous ignorons

L’étude, soutenue par les Instituts nationaux de la santé, est issue d’un essai clinique de phase 1. Les essais de phase 1 font partie des essais cliniques les plus préliminaires utilisés pour évaluer les nouveaux vaccins et médicaments ; ils n’impliquent généralement qu’un petit nombre de personnes et ne testent que la sécurité, et non l’efficacité. Des essais plus complets suivront pour tester l’efficacité de la piqûre dans la pratique et voir si d’autres problèmes apparaissent dans la pratique sur un groupe plus important de personnes. Ces essais peuvent prendre des années et la majorité des médicaments testés ne sont pas commercialisés.

À surveiller

D’autres études seront nécessaires pour s’assurer que le vaccin thermostable peut être mis à l’échelle de manière efficace et abordable afin d’en faire un concurrent viable pour les autres vaccins disponibles sur le marché, ont déclaré les chercheurs. Ceux-ci estiment que le vaccin thermostable coûtera environ 0,15 dollar (0,14 euro) de plus par dose que son équivalent instable. Toutefois, ce surcoût pourrait être compensé par les économies et la réduction du gaspillage résultant des exigences moins strictes en matière de stockage, et ils ont ajouté que la technique qui sous-tend sa production est déjà utilisée pour de nombreux autres vaccins déjà sur le marché.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart

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