Selon une étude récente, publiée mercredi 15 novembre dans la revue Proceedings of the Royal Society A, les comètes qui « rebondissent » de planète en planète pourraient avoir fourni plusieurs éléments constitutifs de la vie sur Terre. Cette découverte permet de mieux comprendre les origines potentielles de la vie sur Terre et sur d’autres exoplanètes en dehors du Système solaire.
L’émergence de la vie sur Terre a nécessité un ensemble d’éléments chimiques tels que des acides aminés et des protéines qui, selon les scientifiques, se sont développés naturellement à partir d’une « soupe primordiale » ou sont arrivés lors des corps célestes comme des comètes et des astéroïdes se sont écrasés sur Terre.
Bien que la question de savoir comme la vie est apparue sur Terre reste ouverte, plusieurs chercheurs de l’université de Cambridge ont déclaré que leurs travaux ont permis d’identifier un mécanisme par lequel les comètes pourraient potentiellement acheminer ces éléments chimiques constitutifs de la vie vers d’autres planètes de la galaxie.
Les molécules complexes nécessaires à la formation de la vie seraient normalement détruites dans l’environnement à haute énergie créé lorsqu’une comète pénètre dans l’atmosphère d’une planète et la percute, mais les chercheurs ont indiqué que les éléments chimiques pouvaient survivre si la comète se déplaçait suffisamment lentement.
Pour les planètes en orbite autour d’une étoile, comme le Soleil, les chercheurs ont indiqué que les modèles mathématiques montrent que ces collisions à faible vitesse (moins de 15 km/s) sont plus probables si plusieurs planètes sont regroupées sur des orbites proches.
Ces planètes pourraient faire rebondir une comète comme une boule de flipper cosmique grâce à leur attraction gravitationnelle et la ralentir suffisamment pour lui apporter une charge de précurseurs chimiques intacts nécessaires à la vie, selon les chercheurs.
L’auteur principal de l’étude, Richard Anslow, de l’Institut d’astronomie de Cambridge, a déclaré que cette découverte « passionnante » signifie que les scientifiques « peuvent désormais identifier le type de systèmes que nous pouvons utilisez pour tester différents » scénarios sur l’origine possible de la vie ailleurs dans l’univers.
La Terre est le seul endroit de l’univers connu pour abriter la vie et, malgré des années de recherche, les scientifiques n’ont aucune idée précise de la manière dont la vie est apparue, des conditions qu’elle requiert ou de son existence ailleurs dans l’univers. En outre, il n’existe aucun consensus scientifique sur la définition même de la vie et la communauté scientifique ignore si, dans l’hypothèse où la vie sera présente sur d’autres planètes, elle ressemblerait à celle sur Terre. Compte tenu du nombre de planètes qui existent, nombreux sont ceux qui s’interrogent, voire s’inquiètent, du silence pesant qui règne dans l’espace et de notre incapacité à trouver le moindre signe de vie intelligente, ce que l’on appelle le paradoxe de Fermi. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé : de nombreux experts et agences spatiales, dont la NASA, sont à la recherche de signes de vie et tentent de détecter des transmissions radio en provenance d’autres systèmes planétaires.
« Au sein de ces systèmes très rapprochés, chaque planète a une chance d’interagir avec une comète et de la piéger », a déclaré Richard Anslow, ajoutant qu’il « est possible que ce mécanisme soit à l’origine de l’arrivée de molécules prébiotiques sur les planètes », contrairement aux hypothèses précédentes selon lesquelles ces molécules étaient formées à la suite de réactions chimiques sur la planète. « C’est une façon différente d’envisager le travail considérable qui a déjà été réalisé sur Terre », a-t-il déclaré. « Quelles sont les voies moléculaires qui ont conduit à l’énorme variété de vie que nous voyons autour de nous ? Existe-t-il d’autres planètes où les mêmes voies existent ? Notre époque est passionnante : on peut combiner les progrès de l’astronomie et de la chimie pour étudier certaines des questions les plus fondamentales qui soient. »
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
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