Une nouvelle étude a identité un groupe de patients touchés par le Covid-19 capables de guérir rapidement et de produire des anticorps pendant des mois après leur contamination initiale. Cette découverte va à l’encontre de nombreuses autres recherches montrant que les niveaux d’anticorps (et donc potentiellement l’immunité) déclinent rapidement après la contamination. Cela semble indiquer que certaines personnes ont un système immunitaire plus apte à combattre le virus.
Les chercheurs, dirigés par une équipe du Brigham and Women’s Hospital, ont découvert que près d’un patient sur cinq atteint du coronavirus maintient sa production d’anticorps pendant plusieurs mois après la contamination, contrairement aux autres patients qui connaissent une baisse rapide des niveaux d’anticorps.
Ces patients ont également tendance à se rétablir plus rapidement que les autres, réduisant leur temps de récupération d’environ un tiers. Des chercheurs ont annoncé dans Cell, une revue scientifique de premier plan, que cela montrait des différences entre deux types de cellules immunitaires qui jouent des rôles clés dans le système immunitaire.
Le Dr Duane Wesemann, professeur associé à la Harvard Medical School ayant participé à l’étude, a déclaré que la réponse immunitaire de ces personnes était comme une police d’assurance : « C’est comme ça que le système immunitaire ajoute une couche de protection potentielle contre de futures rencontres avec le virus ».
Il ajoute qu’il est possible que les résultats « indiquent un type de réponse immunitaire » qui soit meilleur pour traiter le Covid-19, ce qui pourrait s’avérer important dans la lutte contre le virus.
On ignore à ce jour si les résultats sont représentatifs de l’ensemble de la population, et les chercheurs eux-mêmes ont souligné que les futures enquêtes devaient aller au-delà de la petite population étudiée, la plupart des volontaires étant des femmes blanches adultes avec des symptômes légers.
Comprendre comment le système immunitaire réagit au Covid-19 dans le temps est un élément essentiel pour contrôler la pandémie, en étayant les mesures de santé publique, les traitements et la manière dont les vaccins sont développés et administrés. Les anticorps (des protéines produites par le système immunitaire qui peuvent se fixer sur le virus) ont fait l’objet de beaucoup d’attention au début de la pandémie, la recherche montrant généralement un déclin marqué après la contamination. Ces anticorps sont relativement faciles à étudier, mais ne donnent pas une image complète du système immunitaire de l’organisme.
On ignore encore beaucoup de choses sur le fonctionnement de l’immunité au Covid-19 et sur son évolution dans le temps. À ce jour, de nombreuses études montrent une forte baisse des niveaux d’anticorps dans les mois qui suivent la contamination, bien que les anticorps, ou leur absence, n’indiquent pas nécessairement une immunité à l’infection. Par ailleurs, des réinfections, certes rares, ont tout de même été signalées, certains rapports suggérant que la deuxième contamination serait pire que la première.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
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