Zelensky remercie les États-Unis dans un discours au Congrès et demande une aide supplémentaire pour l’Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que son pays était « vivant et en pleine forme » malgré l’invasion brutale de la Russie qui dure depuis dix mois, lors d’un discours devant le Congrès des Etats-Unis mercredi. Il a profité de sa première visite à Washington depuis le début de la guerre pour remercier les législateurs américains d’avoir envoyé un soutien militaire à l’Ukraine, tout en plaidant pour une aide occidentale accrue.

Faits marquants

• Dans un discours en anglais ponctué d’applaudissements bipartites, M. Zelensky a félicité les troupes ukrainiennes pour avoir repoussé l’invasion des forces russes, mais a prévenu que la guerre pourrait atteindre un « tournant » l’année prochaine, l’Ukraine cherchant à vaincre complètement la Russie.
• Le président ukrainien a remercié les États-Unis pour l’envoi d’artillerie, mais a déclaré que son armée avait besoin de plus de canons et d’obus afin de repousser les forces russes plutôt que de simplement empêcher de nouvelles avancées : « Est-ce suffisant ? Honnêtement, pas vraiment », a déclaré M. Zelensky.
• Le président ukrainien a également demandé l’aide des États-Unis pour empêcher la Russie d’utiliser des drones fournis par l’Iran, avertissant que ce n’est « qu’une question de temps avant qu’ils ne frappent vos autres alliés », et a déclaré que les systèmes de missiles Patriot avancés – que les États-Unis ont proposé de commencer à envoyer à l’Ukraine cette semaine – aideront à dévier les attaques aériennes russes sur les villes ukrainiennes.
• Il a déclaré que l’Ukraine ne s’attendait pas à ce que les États-Unis déploient leurs propres forces pour combattre la Russie, mais a promis que les Ukrainiens pourraient utiliser eux-mêmes des avions et des chars de fabrication américaine (le gouvernement américain a envoyé des chars à l’Ukraine).
• Zelensky a invoqué à plusieurs reprises l’histoire des États-Unis pendant son discours. Il a comparé les récents combats des forces ukrainiennes aux batailles de Saratoga, pendant la guerre d’indépendance, et à la bataille des Ardennes, pendant la Seconde Guerre mondiale, et il a cité le président Franklin Delano Roosevelt.
• Vers la fin de son discours, Zelensky a présenté au Congrès des Etats-Unis un drapeau ukrainien signé par des militaires de la ville de Bakhmout, située sur la ligne de front de l’Ukraine orientale, un « symbole de notre victoire » qu’il a remis à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi.

Citation intéressante

« Votre argent n’est pas de la charité », a déclaré Zelensky aux membres du Congrès. « C’est un investissement dans la sécurité mondiale et la démocratie. »

Tangente

Plus tôt mercredi, Zelensky s’est rendu à la Maison Blanche pour rencontrer le président Joe Biden. Dans ses remarques aux journalistes, M. Biden a condamné la Russie et a promis de soutenir l’Ukraine « aussi longtemps qu’il le faudra ».

Contexte clé

La visite de M. Zelensky à Washington, D.C., constitue son premier voyage à l’étranger connu depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie fin février, bien qu’il se soit adressé virtuellement au Congrès des Etats-Unis en mars et qu’il ait rencontré des législateurs américains lors d’une série de voyages du Congrès à Kiev. Les États-Unis ont offert un soutien important à l’armée ukrainienne depuis le début de la guerre, allant d’armes antichars à des lance-roquettes à longue portée et des systèmes de défense aérienne plus sophistiqués. M. Zelensky a reconnu que l’aide américaine a permis à l’Ukraine d’étouffer les ambitions de la Russie, le pays ayant repoussé une tentative de prise de contrôle de Kiev par la Russie et s’étant opposé à l’occupation de l’est de l’Ukraine par la Russie. Mais M. Zelensky a régulièrement demandé à M. Biden et aux législateurs américains une aide supplémentaire, et certains responsables militaires ukrainiens préviennent que la Russie pourrait redoubler d’efforts pour s’emparer de larges pans de l’Ukraine, voire organiser une deuxième invasion du pays l’année prochaine. L’Ukraine fait également pression sur les États-Unis et leurs alliés pour qu’ils renforcent leurs sanctions déjà sévères à l’encontre du gouvernement et de l’économie russes. M. Zelensky a qualifié de « faible » la mesure de plafonnement du prix du pétrole russe.

Nombre important

21,2 milliards de dollars. C’est le montant de l’assistance sécuritaire que les États-Unis ont accordé à l’Ukraine depuis le début de la guerre, selon le ministère de la défense, en plus de l’aide humanitaire et des subventions au gouvernement ukrainien. Plus récemment, le Pentagone a dévoilé cette semaine un programme d’aide de 1,85 milliard de dollars comprenant un système de défense aérienne Patriot, recherché depuis longtemps, ce qui a amené Zelensky à déclarer mercredi qu’il rentrerait chez lui avec de « bonnes nouvelles ».

À surveiller

Dans les prochains jours, le Congrès pourrait approuver un autre financement de 44,9 milliards de dollars lié à l’Ukraine dans le cadre de son paquet de dépenses pour l’année fiscale 2023. Le projet de loi comprend 9 milliards de dollars d’aide militaire à l’Ukraine, ainsi que de l’aide humanitaire, de l’aide aux réfugiés et des fonds pour soutenir la présence militaire des États-Unis en Europe, selon les législateurs.

Contra

La plupart des chefs de file du Congrès, dont les principaux démocrates et le chef de la minorité du Sénat, Mitch McConnell, se sont prononcés en faveur d’une aide militaire à l’Ukraine, mais une poignée de législateurs sont plus sceptiques. Le leader du GOP de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy – qui cherche à devenir président de la Chambre lorsque les républicains prendront le contrôle de la chambre le mois prochain – a déclaré en octobre qu’il ne soutiendrait pas l’octroi d’un « chèque en blanc » à l’Ukraine, et un groupe de progressistes de la Chambre a signé une lettre il y a deux mois appelant à des pourparlers avec la Russie, un message qu’ils ont rapidement retiré.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Joe Walsh

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