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Whirlpool Acte 2 : Emmanuel Macron Face à François Ruffin

Fidèle à sa promesse de candidat, Emmanuel Macron est revenu ce mardi en terre picarde pour rencontrer, de nouveau, les salariés de Whirlpool, là où il fut particulièrement chahuté le 26 avril dernier, livrant un duel à distance avec Marine Le Pen pendant l’entre-deux-tours. Un nouveau passage pour un chef de l’Etat désireux de faire montre de pédagogie concernant sa politique économique et sociale.

Le choc des images est dévastateur…mais heureusement pour lui sans conséquences. Souvenez-vous, nous sommes le 26 avril dernier et la campagne de l’entre-deux-tours bat son plein, Emmanuel Macron décide de se rendre sur le site de l’usine de Whirlpool à Amiens – terre de naissance du candidat En Marche !-pour rendre visite aux salariés  en lutte pour la survie de leur usine.  Mais alors que l’ancien ministre de l’Economie est enfermé dans une salle avec des représentants syndicaux Marine Le Pen prend la pose, toutes dents dehors, au milieu des salariés fustigeant la politique de François Hollande…dont Emmanuel Macron fut, quoi qu’il en dise, l’un des principaux rouages.

Accueilli ensuite par ces mêmes salariés sous les sifflets, les insultes et les quolibets, Emmanuel Macron ne se démonte pas et déroule ses propositions pour revitaliser les zones désertées par les entreprises. Au terme d’un dialogue d’une heure trente, parfois houleux mais toujours empreint de franchise, le candidat d’En Marche!, critiqué pour sa passivité en ce début de campagne de second tour, repart sous les applaudissements, récoltant au passage les « félicitations » de François Ruffin pas encore « député insoumis » mais réalisateur du brûlot « Merci Patron! », saluant le courage de l’ancien conseiller de François Hollande d’être « venu au milieu de la mêlée ».

François Ruffin, opposant en chef

Six mois plus tard, c’est avec le costume de président de la République sur les épaules qu’Emmanuel Macron revient en terrain toujours aussi hostile, en dépit de l’accord de reprise signé le 12 septembre avec l’entreprise WN de l’industriel picard Nicolas Decayeux, qui doit permettre de préserver 277 postes sur les 290. Car si Marine Le Pen s’est noyée dans les turpitudes et des querelles de chapelles du Front national et a donc disparu des écrans radar de l’opposition, François Ruffin, lui, élu de la Somme est toujours là et bien là. Si les échanges entre le président et des salariés se sont déroulés dans une atmosphère dépassionnée, François Ruffin s’est montré davantage offensif, jouant parfaitement sa partition d’opposant à la politique impulsée par le chef de l’Etat et mise en œuvre par le gouvernement.

 « Des gens ont été oubliés, ce n’est pas un point de détail dans un coin du tableau, c’est la moitié des salariés », a asséné le parlementaire, fer de lance de la France Insoumise, au chef de l’Etat. François Ruffin a, en ce sens, demander à Emmanuel Macron un engagement clair des pouvoirs publics en faveur des intérimaires. La réponse du chef de l’Etat ne s’est pas faite attendre. « Je ne veux pas fragiliser le projet de reprise ici, parce que sinon, c’est tous les autres qui vont trinquer ». Avant que le président de la République affirme la situation du site était « exemplaire d’un dialogue social qui fonctionne ». Et de répondre directement à la requête de François Ruffin, promettant de regarder comment protéger les droits des intérimaires, sans pour autant mettre en péril l’ouverture de ce nouveau chapitre.

Climat apaisé

« Aujourd’hui, on vous accueille dans un climat beaucoup plus apaisé que lors de votre dernière visite », a abondé responsable de l’usine, Carlos Ramos, vantant le projet de reprise et l’engagement des pouvoirs publics. En effet, Selon l’Elysée, l’entreprise WN reprendra 236 salariés, les autres ayant fait le choix d’autres projets professionnels ou de départ à la retraite, et un objectif de 277 salariés doit être atteint à horizon 2020. Une « dynamique positive » que le chef de l’Etat, vêtu d’un gilet jaune comme les autres visiteurs dont le repreneur, souhaite préserver, ne voulant pas, comme évoqué plus haut, s’emparer dans l’immédiat du brûlant dossier des intérimaires mis en avant par François Ruffin. « Aller faire du contentieux aujourd’hui, alors que la priorité est de créer de l’emploi et de l’activité (…), non, je ne vais pas vous faire de la pipe, j’ai toujours dit la vérité. Donc, ça c’est une mauvaise idée », a souligné le président visiblement fier du devoir accompli.

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