Les dirigeants du Royaume-Uni, du Canada et d’autres pays se sont exprimés contre la décision de la Cour suprême des États-Unis d’annuler l’arrêt Roe v. Wade, une décision qui limitera le droit à l’avortement aux États-Unis alors que d’autres pays élargissent ce droit.
Principaux faits
- Le Premier ministre britannique Boris Johnson a déclaré que la décision de la Cour suprême était un « grand pas en arrière », ajoutant qu’il avait « toujours cru au droit des femmes de choisir ».
- Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a qualifié la décision d’ « attaque contre la liberté des femmes » et « très franchement… d’attaque contre la liberté de chacun ».
- Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a tweeté : « Nous ne pouvons considérer aucun droit comme acquis » et « les femmes doivent pouvoir décider librement de leur vie ».
- Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a qualifié la décision de « sérieux pas en arrière pour les droits des femmes » dans un tweet traduit en anglais.
- Le Premier ministre belge Alexander De Croo s‘est dit préoccupé par « le signal que [cette décision] envoie au monde », et a ajouté : « Interdire l’avortement ne conduit jamais à moins d’avortements, seulement à plus d’avortements dangereux ».
- Le président français Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité envers les femmes américaines dans un tweet qui a qualifié l’avortement de « droit fondamental pour toutes les femmes ».
- La Première ministre danoise Mette Frederiksen a qualifié la décision d’ « énorme revers » dans un post Facebook, ajoutant que son « cœur pleure pour les filles et les femmes aux États-Unis ».
- Arturo Zaldívar, président de la Cour suprême du Mexique, a écrit sur Twitter : « J’ai rarement été aussi fier de faire partie de la Cour suprême du Mexique qu’aujourd’hui », en référence à la décision de la Cour de dépénaliser l’avortement en septembre dernier.
- La première ministre écossaise Nicola Sturgeon a qualifié vendredi de « l’un des jours les plus sombres de ma vie concernant les droits des femmes » dans un tweet.
Le contexte
Vendredi, une majorité de la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade, la décision vieille de 49 ans qui donnait aux femmes le droit constitutionnel à l’avortement, ouvrant la voie à l’interdiction de la procédure par les États. Bien que de nombreux pays interdisent encore l’avortement, on observe une tendance mondiale à accorder aux femmes une plus grande liberté en matière de procréation. Selon Foreign Policy, au moins 59 pays ont élargi l’accès à l’avortement au cours des trois dernières décennies, dont l’Irlande, le Mexique, l’Argentine et la Colombie ces dernières années. En février, la France a étendu le droit à l’avortement de 12 à 14 semaines, alignant ses règles en la matière sur celles de l’Espagne voisine, tandis que la Suède autorise l’avortement jusqu’à 18 semaines et les Pays-Bas jusqu’à 24 semaines. En 2018, l’Irlande a légalisé l’avortement avant 12 semaines, un changement majeur pour un pays qui avait auparavant l’une des interdictions d’avortement les plus strictes. La Pologne, quant à elle, a certaines des lois sur l’avortement les plus strictes d’Europe, n’autorisant les femmes à interrompre leur grossesse qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Le Honduras a interdit l’avortement pour quelque raison que ce soit depuis 1985.
Critique importante
Certains défenseurs des droits de l’homme craignent que la décision de la Cour suprême ait un impact négatif sur les droits reproductifs dans le monde entier. Après la divulgation d’un projet de décision le mois dernier, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, avait déclaré dans un communiqué que l’annulation de l’arrêt Roe pourrait nuire à la manière dont les États-Unis seront perçus dans le monde et « constituer un exemple terrible dont d’autres gouvernements et groupes anti-droits pourraient s’emparer dans le monde entier pour tenter de nier les droits des femmes, des jeunes filles et des autres personnes susceptibles de tomber enceintes ».
La décision de vendredi amènera 13 États ayant des « trigger bans » à interdire l’avortement dans les 30 prochains jours. Dans certains États, cette interdiction entrera en vigueur presque immédiatement, notamment dans le Dakota du Sud, le Kentucky et la Louisiane, tandis que dans d’autres, il faudra attendre que le gouvernement de l’État concerné certifie le jugement. Certains États qui n’ont pas de « trigger laws » – littéralement « lois de déclenchement » – sont susceptibles d’adopter des interdictions de l’avortement ou des restrictions plus strictes dans les semaines ou les mois suivant l’annulation de l’arrêt Roe V. Wade.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Julie Coleman
<<< À lire également : L’Espagne envisage un projet de loi visant à renforcer le droit à l’avortement et à accorder des congés menstruels >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits