Un diplomate russe en poste à Genève a déclaré qu’il avait démissionné de son poste, affirmant qu’en 20 ans de service, il n’avait jamais eu « autant honte » de son pays que de sa « guerre agressive » en Ukraine, marquant ainsi l’un des rejets les plus médiatisés de l’invasion russe au sein du gouvernement à ce jour.
Faits marquants
- Dans une lettre envoyée à des collègues et publiée sur sa page LinkedIn, Boris Bondarev – qui a occupé le poste de conseiller à la Mission permanente de la Fédération de Russie auprès des Nations unies à Genève – écrit que ceux qui ont « conçu » la guerre en Ukraine ne veulent « qu’une chose » : « rester au pouvoir pour toujours, vivre dans des palais pompeux et de mauvais goût » et jouir d’une « impunité totale ».
- Le diplomate russe a qualifié le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, de « bonne illustration » de la dégradation du gouvernement, affirmant qu’il est passé d’un « intellectuel professionnel et instruit » à une « personne qui diffuse constamment des déclarations contradictoires et menace le monde ».
- Bondarev a ajouté qu’il ne pouvait plus « partager cette ignominie sanglante, sans esprit et absolument inutile ».
- Il n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Forbes, mais a confirmé sa lettre de démission à l’Associated Press.
- La mission de la Russie auprès de l’ONU à Genève s’est refusée à tout commentaire, mais a indiqué qu’elle publierait bientôt une déclaration.
Citation importante
« La guerre agressive déclenchée par Poutine contre l’Ukraine, et en fait contre l’ensemble du monde occidental, n’est pas seulement un crime contre le peuple ukrainien, mais aussi, peut-être, le crime le plus grave contre le peuple de Russie, effaçant tous les espoirs et les perspectives d’une société libre et prospère dans notre pays », a écrit Bondarev.
Contexte clé
Cette lettre constitue l’une des critiques les plus sévères des efforts de guerre de la Russie au sein de son gouvernement depuis que le pays a commencé son invasion de l’Ukraine en février. L’ancien envoyé russe pour le climat, Anatoly Chubais, est devenu le plus haut fonctionnaire à quitter son poste en mars, des rapports suggérant qu’il a fui le pays en raison de son opposition à la guerre. Selon le New York Times, le diplomate a déclaré qu’il aurait dû démissionner au début de l’invasion russe, mais qu’il avait retardé sa décision pour « rassembler sa détermination » et s’occuper de questions familiales. Dans sa lettre, M. Bondarev a déclaré avoir été témoin d’une augmentation des « mensonges et du manque de professionnalisme » au sein du ministère russe des affaires étrangères au cours de ses 20 années de service, qualifiant les dernières années de « tout simplement catastrophiques ». Cette démission intervient alors que la semaine dernière, la Russie a annoncé qu’elle réduisait sa mission en Ukraine, bien qu’elle ait initialement affirmé qu’elle le ferait en mars. Les opérations offensives russes, y compris les unités d’attaque, diminuent en taille, ce qui suggère que le pays pourrait revoir ses objectifs à la baisse, a déclaré un responsable du ministère de la Défense aux journalistes la semaine dernière.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Madeline Halpert
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