Apparemment fâché par l’intransigeance chinoise en matière de négociations commerciales, le président Trump a choqué les marchés jeudi en annonçant une nouvelle taxe d’importation de 10 % sur 300 $ milliards d’importations chinoises.
La nouvelle taxe, entrant en vigueur le 1er septembre, fait suite à une apparente rupture des échanges avec le Secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin et le Représentant au Commerce américain Robert E. Lighthizer qui avaient quitté Pékin ce mercredi sans aucun signe de progression.
Bien que les deux parties aient qualifié les négociations de « constructives », Trump a suggéré mercredi qu’il était possible que la Chine attende en fait les résultats de l’élection de 2020 pour voir si un Démocrate serait élu président, avec lequel il serait plus aisé de parvenir à un accord.
« Je pense que la Chine va probablement dire ‘‘attendons un peu’’ », a confié Trump aux journalistes. « ‘‘Attendons de voir si l’une de ces personnes qui trahissent les États-Unis, attendons de voir si l’une d’entre elles pourrait être élue.’’ »
Les nouvelles taxes pourraient bien être la tentative de Trump de dissuader les Chinois de gagner du temps.
Trump a déjà imposé une taxe de 25 % sur 250 $ milliards de marchandises chinoises en direction des États-Unis, un geste politique qui a participé à ramener l’économie chinoise à son taux de croissance le plus faible en trois décennies.
Un des effets de ces taxes a été de pousser les entreprises américaines à revoir leurs chaînes d’approvisionnement, déplaçant la production de pièces et de composants hors de Chine vers d’autres pays d’Asie tels que le Vietnam où la main d’œuvre est également bon marché, mais où il n’y a aucune taxe d’importation en vigueur.
Les deux parties avaient eu l’air proches de conclure un accord en avril, mais la Chine avait soudainement rechigné aux conditions se rapportant aux subventions des entreprises détenues par l’État et aux dispositions légales autorisant les États-Unis à prendre des mesures si la Chine ne respectait pas ses engagements. Elle avait également exigé que les États-Unis lèvent les obstacles tarifaires en place durant la phase initiale.
Trump a en outre prétendu qu’en plus des démarches de la Chine pour réécrire les termes de l’accord, Pékin n’avait pas honoré sa promesse d’acheter de grandes quantités de produits agricoles et de mettre un terme à l’envoi illégal de fentanyl, un opioïde possédant les mêmes effets que l’héroïne.
« Les négociations continuent… Pendant celles-ci, les États-Unis commenceront, le 1er septembre, à appliquer une petite Taxe supplémentaire de 10 % sur les 300 Milliards de Dollars restant de marchandises et produits provenant de Chine et entrant dans notre Pays », a tweeté Trump jeudi.
Ce geste était totalement inattendu, et a conduit le Dow Jones Industrial Average à chuter de 500 points en l’espace d’une heure.
Les Chinois ont eux aussi été pris de court par cette annonce, et le Ministère du Commerce aurait indiqué jeudi que les deux parties « intensifieront les consultations commerciales au niveau opérationnel en août », selon l’agence de presse chinoise Xinhua.
Cette dernière avait cité le porte-parole du Ministère du Commerce, Gao Feng, affirmant que la Chine espérait que les États-Unis « feront des efforts positifs, montreront leur sincérité et leur bonne volonté, et créeront une atmosphère propice aux consultations. »
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