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S’il est réélu, Emmanuel Macron promet 15 milliards de baisses d’impôts 

Emmanuel Macron
Le président français Emmanuel Macron fait l'objet de critiques de la part du Premier ministre polonais pour ses nombreux appels téléphoniques avec le président russe Vladimir Poutine. | Source : Getty Images

Après un premier quinquennat marqué par une baisse de 50 milliards pour les entreprises et les ménages, le président-candidat semble prendre la même orientation pour son second mandat.

Dans son viseur ? Les ménages et les entreprises, qu’il compte convaincre avec de nouvelles promesses en matière de fiscalité. Aux premiers, il garantit la suppression de la redevance audiovisuelle et un relèvement des plafonds d’abattement sur les successions.  Aux secondes, il promet un effort supplémentaire sur les impôts de production. Éclairage avec l’économiste Marc Touati.

 

Lors de sa conférence de presse du 17 mars dernier, Emmanuel Macron a fait part de son souhait de réduire encore la pression fiscale sur les entreprises. Est-ce pour vous une bonne chose ?

Marc Touati : Tout d’abord, précisons que si certains impôts ont diminué, d’autres ont augmenté, ce qui fait que d’un point du vue macro-économique, la France est toujours sur la première marche du podium des pays les plus fiscalisés. Il n’empêche que ces annonces sont une bonne nouvelle pour les entreprises, puisque toutes sont concernées par le paiement des impôts de production. 

 

Emmanuel Macron a notamment annoncé la suppression de la CVAE. En quoi consiste cet impôt ? 

Marc Touati : La Cotisation sur la Valeur Ajoutée (CVAE) constitue, avec la cotisation foncière des entreprises (CFE), la contribution économique territoriale (CET). La CVAE est due par les entreprises et les travailleurs indépendants à partir d’un certain chiffre d’affaires. Elle est calculée en fonction de la valeur ajoutée produite par l’entreprise. C’est en quelque sorte un impôt qui vient taxer le fonctionnement des entreprises, sans considération de leur capacité à générer des bénéfices. C’est en cela que les impôts de production sont pénalisants pour les acteurs économiques. 

 

Une suppression qui prive l’État, mais surtout les collectivités, de 7 milliards d’euros de recettes, et qu’il va falloir combler…

Marc Touati : D’un point de vue business, la baisse des impôts de production est un très bon argument pour convaincre les entreprises et les investisseurs de s’établir en France. C’est un argument de poids qui œuvre dans le sens de la réindustrialisation du pays, puisqu’au niveau européen, les impôts de production représentent un handicap pour nos entreprises tricolores par rapport à nos voisins allemands ou italiens. En revanche, il est certain que la suppression de la CVAE est un manque à gagner important pour le budget des régions. Une piste possible est la réduction et la simplification des échelons territoriaux pour créer des économies et gagner en efficience de gestion. Dans le contexte actuel de la remontée des taux, les baisses d’impôts doivent être compensées par des économies réelles, et non de la création de dettes, au risque de voir exploser notre déficit public. 

 

Par Marie-Caroline Selmer

 

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