Rechercher

« Si j’étais candidat…» | « Je réduirais le préavis de trois mois à deux semaines »

Pour Ylan Richard, CEO de Cala, le premier restaurant de pâtes entièrement robotisé au monde, le curseur pour dynamiser le développement des start-up en France est à placer, en priorité, sur la mobilité professionnelle des employés. Il propose alors une réduction de la durée du préavis de 3 mois à 2 semaines si c’est l’employé qui souhaite quitter son poste.

 

Une start-up, qui se lance ou qui lève des fonds, considère la notion de temps avec la plus grande des importances. En effet, chaque décision doit être prise rapidement et de façon efficace. Si l’entreprise accélère, il en va de même pour les recrutements et ainsi, si un candidat est déjà en poste et a un préavis de 3 mois, cela peut vite devenir un point bloquant, voire déraisonnable. Trois mois, pour une jeune entreprise, représente une durée considérable. C’est parfois même le temps nécessaire pour qu’une solution soit complètement développée. Si le talent n’est pas en mesure de rejoindre l’entreprise durant cette période, c’est tout le business modèle qui s’en trouve ralenti.

 

Ce temps exceptionnellement long est propre aux lois françaises ; dans d’autres pays, il s’agit de quelques semaines. De fait, de plus en plus d’entreprises considèrent des candidats étrangers car ils arriveront plus vite. Avec un préavis de départ réduit à deux semaines, les entreprises, en forte croissance notamment, seraient en mesure de recruter plus facilement. Les talents, plus mobiles, dynamiseraient ainsi le marché du travail en France et les entreprises seraient en mesure d’accélérer en se dotant rapidement de profils motivés.

 

Un employé qui veut partir ne donne pas son maximum

Lorsqu’un employé décide de quitter son poste, la période de préavis est souvent délicate et peut paraître longue, d’autant plus lorsqu’il a reçu une promesse d’embauche dans sa prochaine entreprise. En effet, peu importe la raison du départ, la motivation peut disparaître, surtout durant le dernier mois de la période. C’est un terrible manque à gagner pour l’entreprise, en perte de productivité. Ce phénomène est visible, notamment dans le milieu de la restauration, avec des employés qui font le “strict minimum” mais ne sont plus engagés dans leurs missions quotidiennes. Car si le turn-over ne cessera jamais d’exister, il peut pour autant se transformer et être moins pénible pour toutes les parties prenantes. Ainsi, une fois de plus, avec une plus grande fluidité des talents, toutes les entreprises doivent revoir et améliorer leur management pour non plus contrer le turn over mais créer une expérience collaborateur qui donne envie de rester dans l’entreprise.

 

Recréer une relation de confiance entre employeur et employé

Dans une start-up, la rétention des employés est d’environ 1 an et 1 mois* : les talents, en quête permanente de connaissances, cherchent sans cesse à multiplier les expériences car rester trop longtemps dans une entreprise revient à effectuer des tâches répétitives, sans nouveauté ni transmission. Pour autant, l’écosystème des start-up est florissant car la volatilité des employés est compensée par la culture d’entreprise. Par exemple, Shopify, au Canada, retient en moyenne les employés pendant trois à quatre ans*, ce qui est très élevé pour l’écosystème Tech. Comment l’expliquer ? L’entreprise mise sur un management autour de l’expérience collaborateur amplifiée. Dès lors qu’un écosystème sain est créé dans l’entreprise, les employés sont moins volatiles et s’investissent plus longtemps dans leur poste.

Alors, si le curseur se replace sur le management et la désirabilité de l’entreprise, les pratiques managériales “à l’ancienne”, avec un préavis de 3 mois en attendant de recruter une nouvelle personne, n’ont plus lieu d’exister car les candidats seront plus nombreux. Le talent sur le départ utilise ses deux dernières semaines pour faire une passation et transmettre ses connaissances.

Cette mesure pousse tous les employeurs à créer une véritable relation de confiance avec leurs employés s’ils souhaitent que ceux-ci les tiennent informés en avance de leur désir de quitter l’entreprise.

En conclusion, il est nécessaire de supprimer les mesures visant à ralentir le mouvement des employés. A l’heure où le “future of work” est sur toutes les lèvres, il faut sortir de la stagnation et de la complaisance offertes jusqu’àlors par les lois du travail et amplifier la mobilité.

 


 

A propos de Ylan Richard, cofondateur et CEO de Cala

Passionné par la technologie et l’esprit d’entreprise, Ylan crée une entreprise de prototypage alors qu’il est encore en école d’ingénieurs, pour développer ses compétences techniques. En tant qu’étudiant, il trouve difficile de manger de la bonne nourriture avec un budget d’étudiant, et pense que la technologie détient la réponse. Il commence donc à prototyper une solution robotique, aux côtés de Julien Drago, cofondateur également, et arrête ses études pour se consacrer à Cala à plein temps, avec la vocation de transformer le monde de la restauration – LinkedIn

 

À propos de Cala
Cala est le premier restaurant de pâtes entièrement robotisé au monde. Établi à Paris, Cala s’est donné pour mission de produire une nourriture de qualité qui soit plus abordable et plus pratique, tout en étant savoureuse et responsable. Cala est noté 4.8/5 sur UberEats et 4.8/5 sur Google. Pour plus d’informations, rendez-vous sur eatcala.com

 

Article rédigé par Ylan Richard, CEO et co-fondateur de Cala

 

<<< À lire également : « Si j’étais candidat, je proposerais… »  | Pierre-Antoine Dusoulier “Une baisse des charges patronales de 10 à 15% sur les emplois qualifiés” >>>

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC