Longtemps considérée comme le parent pauvre du système de santé en France, la santé mentale est pourtant un sujet sanitaire majeur, mais également culturel, sociétal et économique. Avec ses confinements à répétition et ses restrictions sanitaires, la pandémie de la Covid-19 aura au moins eu l’effet positif de mettre en lumière l’importance de la santé mentale dans nos vies quotidiennes. Les Assises de la santé mentale et de la psychiatrie organisées en septembre dernier et les annonces qui en ont découlées (prise en charge des consultations post-partum, effort en matière de recherche, remboursement des consultations, etc.) marquent un pas en avant timide vers la démocratisation de la santé mentale, mais la route à parcourir est encore longue !
Pour Geoffroy Verzat, co-fondateur de teale, la première psytech française qui aide les entreprises à prendre soin de la santé mentale de leurs collaborateurs, la démocratisation de la santé mentale est un véritable enjeu et doit être une priorité pour le prochain gouvernement. La santé mentale est l’affaire de tous. Tout le monde doit pouvoir y avoir accès car nous avons tous une santé mentale et nous avons intérêt à en prendre soin. Dans ce processus de démocratisation, les élites, les dirigeants et les gouvernants ont un rôle particulier à jouer afin de casser définitivement les tabous qui entourent la santé mentale et qui produisent des effets désastreux sur la santé publique en générale.
Briser le mythe de la super-héroïne / super-héros
La santé mentale des dirigeants politiques est souvent mise à rude épreuve compte tenu de leurs responsabilités, de leur exposition médiatique et des tensions très fortes auxquelles ils doivent faire face. A l’instar des responsables d’entreprise, il est encore monnaie courante de penser qu’un dirigeant politique ne peut montrer aucune faille, aucune vulnérabilité, au prétexte que son rôle de leader et de décisionnaire lui imposerait d’être infaillible, voire sans émotion. C’est justement ce schéma de pensée archaïque contre lequel il faut lutter. Accepter ses failles, ses luttes émotionnelles, n’est pas synonyme de fragilité ou d’incapacité à prendre des décisions. Au contraire, prendre conscience et accepter ses propres vulnérabilités, sans en avoir peur ou les refouler, est essentiel pour s’épanouir et être performant. Nos vulnérabilités sont le signe de notre humanité et donc nous rattachent les uns aux autres, quel que soit notre rôle ou statut dans la société ou dans l’entreprise. Un des rôles du Président, du Premier ministre et du gouvernement est de protéger. Comment protéger au mieux le bien-être et la santé de sa population ? Par la force de l’exemple en les incitant à prendre soin de leur santé mentale, tout comme de leur santé physique, de façon décomplexée et sans tabou.
Dans cette optique, le prochain Président (ou Présidente) devrait s’engager avec son gouvernement dans cette démarche d’exemplarité en s’auto-imposant un « pass santé mentale ». A contrario du pass sanitaire dont l’objectif était de protéger contre la contagiosité d’un virus, le pass santé mentale est un engagement moral vis-à-vis des français et il permet de se donner les moyens d’agir chaque jour en adéquation avec ses valeurs et de façon consciente. Séances régulières avec un thérapeute, coaching mental ou en gestion des émotions, méditation, etc, sont autant de ressources et de solutions qui peuvent être mises en place pour chaque membre du gouvernement. La manière dont chaque personne se fait accompagner doit bien entendu rester confidentielle, mais c’est un devoir envers les Français de montrer que toutes les conditions sont réunies pour réaliser leurs missions de service public. De la même manière que dans le domaine sportif, se faire accompagner psychologiquement est une démarche qui se démocratise de plus en plus chez les sportifs de haut niveau afin d’optimiser leur bien-être et leur performance. A travers la mise en place de cet engagement moral, et par son rôle d’exemple, le pass santé mentale pourrait ainsi amener chaque personne à agir en prévention sur sa propre santé mentale et ainsi déconstruire les nombreux tabous qui l’entourent.
A la manière du célèbre “Manger bouger” pour la santé physique, la santé mentale doit continuer à se démocratiser et permettre à l’ensemble des Français de prendre soin de leur santé mentale
Par Geoffroy Verzat, co-fondateur de teale
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