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« Si j’étais candidat …» | Elie-dan Mimouni (Medadom) : « J’abolirais la limite des 20% d’activité de la télémédecine pour plus d’accès aux soins ! »

télémédecine

Depuis une vingtaine d’années, la France fait face à un enjeu majeur d’accès aux soins et particulièrement de soins non programmés. Plus d’un Français sur dix (selon une étude de la Mutualité Française et de l’Association des Maires de France) vit dans un désert médical et il faut en moyenne 6 jours pour obtenir un rendez-vous chez un médecin généraliste (DREES, 2018).

 

Et que fait-on ? On bride des solutions, qui existent pourtant ! Sur la base du constat simple d’une pénurie de médecins sans précédent, et forts d’une volonté d’innovation, nous proposons une alternative digitale : de la téléconsultation au sein même des territoires, avec des bornes connectées ou une application, afin d’apporter le soin là où il est absent ou insuffisant.

 

Cependant, comment répondre correctement à la demande de soins quand la législation limite à 20% de l’activité totale d’un médecin, la part de télémédecine ? Mécaniquement, cette alternative n’est alors plus suffisante, alors même qu’elle pourrait constituer une majeure partie de la solution des problèmes d’accès aux soins en France. Médecins retraités, médecins volontaires, médecins hospitaliers à temps partiel … la réserve de temps médical, actuellement en sommeil, est en effet bien plus garnie qu’on ne l’imagine !

Pourtant, on en convient toutes et tous : il n’est plus question de laisser les Français sans prise en charge, c’est inconcevable dans notre société. Pensons à Julie, 34 ans, vivant à Mayotte, souffrant d’une infection urinaire, qui risque d’évoluer vers les reins si on ne lui prescrit pas d’antibiotiques ou encore à François, 61 ans, hypertendu, qui ne dispose plus de son traitement habituel car il n’a pas obtenu de rendez-vous avec son médecin traitant à temps.  

À bien des égards, la téléconsultation a éprouvé pléthore de bénéfices pour la santé des Français et le système de santé, ces deux dernières années. On sait par exemple que la prise en charge des soins non programmés permettrait un désengorgement des cabinets de ville et de nos urgences, saturées aujourd’hui, d’environ 10%. La téléconsultation est une solution immédiate, qui rassure le patient, et qualitative, grâce à sa facilité d’utilisation.

Le médecin n’est pas en reste, avec un gain en qualité de vie ainsi qu’un libre choix et une flexibilité de ses différentes activités. Par ailleurs, entre les déplacements évités, le non-recours aux urgences, ou encore les complications épargnées, avec la téléconsultation, la santé financière du pays nous dira merci : près d’un milliard d’euros pourraient être ainsi économisés, selon une étude de l’Institut économique Molinari, paru en janvier 2022. 

Il en va de la santé de tous les Français : il est aujourd’hui impératif de se libérer de cette limite des 20% du temps consacré à la télémédecine sur l’activité totale du médecin, en modifiant la réglementation en vigueur. Et ce, tout en maintenant un haut niveau de qualité des soins. En conséquence, un temps médical conséquent serait libéré, ce qui permettrait d’optimiser la répartition géographique de l’accès aux soins.

Toutefois, nous devons continuer à travailler de pair avec les acteurs du territoire et conserver des consultations physiques pour les cas, où un examen clinique plus approfondi, comme une palpation par exemple, est requis. En outre, cette levée de la limite de 20% devra s’accompagner d’un plan d’investissement pour une formation exhaustive des médecins et des soignants à l’usage de la télémédecine. 

 

Elie-dan Mimouni, cofondateur de Medadom


À propos de MEDADOM :
MEDADOM est un concept innovant désignant des dispositifs de téléconsultation (application, bornes et cabines connectées installées en pharmacies, collectivités territoriales, résidences pour seniors ou encore universités).

Aujourd’hui, ce sont 400 000 mises en relation et 1500 bornes et cabines implantées sur tout le territoire.

 

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