Le terme de débat est devenu à la mode. Pas un jour qui passe sans entendre ce mot devenu culte. Est-ce réellement un débat ou des échanges polémiques à la française ? Polémiquer et débattre sont 2 choses différentes.
En France nous avons pris des mauvaises habitudes. Au lieu de créer un environnement de dialogue ou chacun expose son point de vue et de créer des échanges, chacun expose son point de vue et n’écoute de l’autre que ce qu’il en attend, non ce qu’il dit mais ce qu’on veut lui faire dire.
Comme Rousseau l’a bien défini, il s’agit de faire valoir ses idées, non pour convaincre l’autre mais pour séduire le tiers. Seul gagnante, toujours suivant Rousseau, est l’opinion publique.
Pour avoir un bon débat, il faut d’abord définir le sujet. Force est de constater que notre réflexe à la française de fuir les problèmes ne permet pas d’avancer. Si quelqu’un parle du sujet des soins dans nos hôpitaux, une autre personne ajoute que le problème est différent dans l’Education nationale, tuant ainsi chaque avancée. Si quelqu’un mentionne un problème dans une commune, quelqu’un d’autre ajoute un autre sujet dans une grande ville et le débat est clos.
Nos chaînes d’actualités en continu confirment nos mauvaises habitudes en sautant toutes les minutes sur un autre sujet évitant ainsi chaque avancée.
Un débat doit être là pour discuter autour des solutions à trouver pour palier à nos problèmes. Triste de constater que personne ne discute des solutions à mettre en place.
Par exemple, la Poste Belge devait faire des économies (le sujet) et plusieurs propositions ont été débattues dont, vu la quantité de courriers à distribuer à l’ère Internet, un passage du facteur une journée sur deux. Via un échange des différents points de vue, le sujet a été débattu en profondeur et a permis d’évaluer si cette proposition permettrait de résoudre le problème. D’autres sessions de recherche de solutions ont eu lieu pour l’éducation, la police, les hôpitaux… J’accorde que les débats étaient parfois stéréotypés, sans réponses concrètes mais au moins, ils ouvraient des avancées envers des solutions.
Mais en France… après 3 mois de gilets jaunes nous sommes toujours dans la phase du questionnement.
Pour que le Grand Débat ne devienne pas une débâcle, il est temps de démarrer le débat des solutions.
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