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Robotisation Du Travail : Quel Candidat Pour Nous Envoyer Dans Le Futur ?

En mai 2016, un rapport de l’OCDE indiquait que la robotisation pourrait menacer jusqu’à 9% des emplois. Le cabinet Roland Berger, dans une étude intitulée « Des Robots et des Hommes » de 2016, annonce des chiffres oscillant entre 10% et jusqu’à 20% en fonction des secteurs d’activité. C’est dans ce contexte que Benoît Hamon a annoncé être favorable à l’introduction d’une “taxe sur les robots”, permettant de lutter contre une  “raréfaction du travail”.

 

Au-delà de l’effet d’annonce, la proposition invite à lire les programmes des candidats à la lumière des problématiques de robotisation et de digitalisation des tâches alors même que la France serait encore en retrait sur ce plan. A titre d’illustration et selon la Fédération Internationale de la Robotique, que l’industrie manufacturière française compte en 2016 127 robots pour 10 000 employés, contre 301 en Allemagne.

Qu’en disent les principaux protagonistes ?

 

Hamon, l’homme qui n’aimait pas les robots ?

Pas exactement. Benoît Hamon souhaite introduire une taxe sur les robots pour financer un revenu universel. La logique est simple : si une machine “remplace un homme et crée de la richesse, il est normal qu’elle cotise”. Il s’agit donc de taxer, non pas le travailleur, mais la richesse créée. Cette idée est directement inspirée des travaux de l’eurodéputée luxembourgeoise Mady Delvaux, qui a obtenu l’étude par le Parlement Européen d’une proposition de résolution actuellement en cours de discussion au Parlement.

Cette proposition européenne porte sur différents points liés à la robotique, comme la personnalité juridique des robots, et, notamment, la question de leur fiscalité. On ne pourrait, selon Mme Delvaux, “maintenir l’assiette fiscale actuelle” et il serait nécessaire que les entreprises communiquent les “économies réalisées en cotisations de sécurité sociale grâce à l’utilisation des robots”, préalable à leur taxation.

Bill Gates s’est prononcé il y a quelques jours en faveur de la « taxe robots » pour faire face à l’automatisation croissante de l’industrie et de secteurs de plus en plus nombreux. La vision de l’entrepreneur américain se distingue de celle de Benoît Hamon sur l’utilisation des recettes de la taxe. Le candidat compte utiliser la « taxe robots » pour financer en partie le revenu universel, fer de lance de son projet, tandis que Bill Gates appelle au ré-investissement pour développer la robotique dans de nouveaux secteurs.

 

Cyber-Macron, Fillon-tronic

Emmanuel Macron et François Fillon se disputent la place de champion de l’innovation. Pour Macron, il faut voir la robotisation “non pas comme une crainte, mais comme une opportunité, comme une chance” et donner à la France “la première place dans la digitalisation”. Plus de détails à venir lorsque son programme définitif sera dévoilé.

François Fillon, qui se présente comme “un vrai geek”, souhaite “faire de la France le leader mondial du numérique”, notamment via le Très-Haut débit partout en France. Fillon veut “encourager l’investissement dans les PME du numérique grâce à un mécanisme puissant de déduction fiscale”. Au final, le programme de François Fillon semble moins orienté vers la digitalisation, mais fait référence de manière plus floue au numérique en général.

 

Les candidats analogiques

D’autres candidats voient le phénomène de manière plus antagoniste. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, même s’il a un discours ambivalent et annonce vouloir lui aussi déployer le Très-Haut débit et promet la 4G sur 100 % du territoire sous dix ans. Son opposition au phénomène “d’ubérisation”, qu’il qualifie de “régression sociale” interroge sur sa volonté de mettre en place une véritable “révolution numérique”.

C’est le projet de Marine Le Pen qui semble être le moins sensible aux enjeux du numérique et de l’innovation, puisqu’ils ne figurent tout simplement pas dans son programme.

 

Les différents programmes sont finalement assez laconiques pour le moment. Quel sera donc le candidat du futur ? Probablement  celui qui saura accompagner les changements qui ont déjà lieu ou sont en cours – mobilités professionnelles, numérisation des tâches, nouvelles formes de travail, etc – en préservant notre modèle social et en faisant de la France l’un des leaders mondial de l’innovation.

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