Seulement 24h après son investiture en tant que 47ᵉ président de la première puissance économique mondiale, Donald Trump a tenu une conférence de presse à la Maison-Blanche ce mardi pour clarifier ses ambitions géopolitiques, sur fond de tensions commerciales entre Washington et Bruxelles.
Au sein des murs de la Maison-Blanche, le milliardaire a affirmé mardi que « l’Union européenne les (les États-Unis) traitent très, très mal », dénonçant le déficit de 350 milliards de dollars qu’ils subissent dans le cadre des relations commerciales avec le bloc des 27. « Ils n’achètent pas nos voitures, ils n’achètent pas nos produits agricoles, en réalité ils ne nous achètent vraiment pas grand-chose », estime-t-il tout en mettant en garde ses partenaires commerciaux européens : « (pour cela) ils vont se voir infliger des droits de douane plus élevés, seul moyen pour les États-Unis) d’être traités correctement ».
L’UE se veut « pragmatique » et « ferme »
Présente au Forum Économique Mondial de Davos ce mardi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’est empressée de répondre, évoquant des « rivalités géostratégiques impitoyables » et annonçant que l’Europe se montrerait « pragmatique » et « ferme » face aux décisions à venir du président américain. « Notre première priorité est d’entamer rapidement des discussions, sur nos intérêts communs et d’être prêts à négocier », avant de tout même rappeler que « nous resterons fermes sur nos principes : la défense de nos intérêts et le respect de nos valeurs. ».
Sans volonté de froisser, la représentante du bloc des 27 veut éviter la rupture de dialogue avec ses « alliés de longue date mais aussi avec tous les pays avec qui nous avons des intérêts communs », faisant référence à ses efforts pour apaiser les tensions commerciales en cours avec la Chine. En octobre, Pékin avait augmenté ses droits de douane, notamment jusqu’à 35 % sur les brandys européens, en réponse à décision de surtaxer les voitures électriques chinoises importées dans l’UE.
Exchanges between 🇪🇺🇺🇸 account for 30% of global trade.
A lot is at stake for both sides.
Our priority will be to engage early, discuss common interests, and be ready to negotiate.
We will be pragmatic, but we will always stand by our principles and values.
It is the European… pic.twitter.com/lGtPIW5xMX
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) January 21, 2025
« America First », again
Comme lors de son premier mandat, Donald Trump réutilise le leitmotiv « America First » avec la promesse d’un retour au protectionnisme et à l’unilatéralisme américain pour relancer l’économie nationale. « Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d’autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens. », lançait-il lors de son investiture. Ce dernier agite la carte des « barrières douanières » pour imposer sa politique étrangère et commerciale au reste du monde.
Dans le cas de TikTok, il a déclaré que les États-Unis pourraient mettre en place des droits de douane allant jusqu’à 100 % si la Chine bloquait un accord visant à vendre une partie de la plateforme à une entité américaine. « Parce que nous pourrions imposer des droits de douane à la Chine (…). Je ne dis pas que nous le ferions, mais nous pourrions certainement le faire. », a-t-il suggéré.
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