Alors que la réforme des retraites bat son plein, le Premier ministre s’est dit « ouvert » à la négociation avec les syndicats. Portrait en chiffres de la réforme des retraites en France pour en comprendre les enjeux.
63 ans
C’est l’âge moyen de départ en retraite en France en 2019, tous genres confondus. En 2018, il était de 62 ans, 8 mois et deux semaines. Soit une légère hausse par rapport à 2017 (deux mois et demi). Globalement, on constate que l’âge de la retraite recule au fil des années. Pour rappel, l’âge légal de la retraite est fixé à 62 ans pour tous les actifs nés après 1955, depuis 2010. Si les Français partent plus tard en retraite, c’est d’une part du fait des réformes successives qui ont repoussé l’âge légal, mais surtout pour s’éviter une décote trop forte sur leur pension. Ce mécanisme, qui se présente comme un coefficient de minoration, s’applique dès lors que le nombre de trimestres nécessaires n’est pas validé. Il est compris entre 168 (42 ans) et 172 (43 ans).
Ce que prévoit la réforme des retraites : supprimer tout bonnement l’âge du taux plein (67 ans) et instaurer un âge pivot, fixé à 64 ans. Un système calqué sur le modèle du « bonus/malus » de l’Agirc-Arrco, qui aurait pour conséquence de réduire les pensions des actifs qui prennent leur retraite avant 64 ans. A contrario, ceux qui choisissent de travailler plus tard verraient leur pension augmentée d’un bonus.
1399 €
Les retraités installés en métropole percevaient en moyenne 1 399 € net par mois en 2018. Les expatriés, qui passent leur retraite hors des frontières, sont légèrement moins bien lotis : 1 331 € net en moyenne. En incluant les réversions (la fraction de pension versée à un retraité à la mort de son conjoint), la moyenne s’élève pour les retraités en France à 1547 € net. Des montants trop faibles, estiment les principaux intéressés, pour vivre décemment. Dans l’idéal, il faudrait porter la pension à 1 768 € par mois pour un couple de retraités-propriétaires, révèle une étude de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (INPES).
42 %
Si les statistiques prouvent que les femmes sont davantage préoccupées par le sujet de la retraite, et qu’elles commencent à épargner plus tôt, ces dernières n’en sont pas moins pénalisées lors du départ en retraite. En moyenne, leur pension s’élève à 1123 € bruts, soit 41,9 % de moins que les hommes qui eux touchent 1933 €. Un écart significatif, qui se maintient au fil des années (il était de 42,3 % en 2016). Si leurs pensions sont beaucoup plus faibles, les femmes sont les premières bénéficiaires des pensions de réversion. En incluant ces pensions, la retraite des veuves passe à 1 388 € (contre 1 955 € pour les veufs), ce qui ramène la différence entre hommes et femmes à 29 %. Un chiffre qui reste élevé.
26,5 ans
C’est la durée moyenne passée en retraite, pour les personnes de la génération 1951, tous genres confondus. Soit presque un quart de siècle. Là encore, les chiffres font état d’une différence importante entre les hommes et les femmes. Les premiers restent 24 ans et 7 mois en retraite en moyenne, contre 28 ans et 5 mois pour les femmes. Un écart de presque 4 ans, révélateur d’une espérance plus vie plus longue pour la gent féminine : 85,4 ans en 2018, contre 79,5 ans pour les hommes, d’après les statistiques de l’INSEE. Notez que, du fait qu’elles vivent plus longtemps et sont souvent plus jeunes que leurs époux (à 56 %), les femmes représentent 88 % des bénéficiaires de pensions de réversion.
9/10
C’est la moyenne des retraités qui touchent un ou plusieurs dispositifs de solidarité. Soulignons qu’en France, 25 % des seniors touchent une pension de retraite inférieure à 680 €. Ces dispositifs, qui visent à compenser le manque de ressources, représentent pour eux 49,3 % du montant des retraites. Parmi les dispositifs les plus couramment versés se trouvent :
- La majoration de pension pour famille nombreuse,
- les départs anticipés des régimes spéciaux et fonctionnaires actifs,
- les avantages accordés aux personnes handicapées,
- les minima de pension,
- les trimestres pour enfants,
- les trimestres assimilés pour chômage, maladie ou autres motifs.72 %
72%
C’est le pourcentage de Français qui juge que le système de retraite tel qu’il existe actuellement ne permet pas de bénéficier d’une pension suffisante pour vivre décemment. 79 % d’entre eux trouvent le système « injuste », « trop complexe » (68 %) et « mal adapté » aux parcours professionnels des actifs (74 %). C’est ce que révèle un sondage mené par l’entreprise Odoxa. Non content de ne pas convenir à ses bénéficiaires actuels, le système de retraite inquiète surtout les futur(e)s retraité(e)s, qui craignent de devoir travailler plus pour gagner moins à la retraite.
67 %
C’est la proportion de Français qui pensent que le gouvernement n’est pas à même de mener une réforme d’envergure. Le doute persiste quant à la capacité de l’exécutif à mener de front un projet aussi explosif. La preuve en est avec l’annonce de la grève « illimitée » à partir du 5 décembre, qui devrait paralyser une bonne partie du pays. Les seuls à affirmer leur espoir dans la réforme sont les partisans de LaREM : 76 % d’entre eux se disent « confiants ».
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits