Poutine « calme » après l’annonce de l’intention d’adhésion de la Finlande à l’OTAN, selon le président finlandais

La Finlande va demander à adhérer à l’OTAN, ont confirmé dimanche les dirigeants du pays, mettant ainsi fin à des décennies de neutralité dans une démarche que la Russie a condamnée comme étant « mauvaise » – mais le président russe Vladimir Poutine a semblé prendre la nouvelle avec calme, a déclaré le président finlandais Sauli Niinistö.

Faits marquants

• M. Niinistö et d’autres responsables ont préparé un rapport sur le projet de candidature de la Finlande à l’OTAN que le pays a l’intention de soumettre après l’avoir fait passer devant le Parlement.
• La Finlande est restée neutre dans les conflits entre grandes nations depuis 1948, date à laquelle elle a signé un traité avec l’Union soviétique interdisant à l’un des deux pays de rejoindre une alliance militaire contre l’autre.
• Lors d’un appel téléphonique samedi avec M. Niinistö, Poutine a prévenu que la demande d’adhésion à l’OTAN serait « une erreur » car « il n’y a pas de menaces pour la sécurité de la Finlande » et que cette démarche pourrait nuire aux relations entre les deux pays, selon le Kremlin.
• Niinistö a déclaré dimanche à l’émission State of the Union de CNN que Poutine avait semblé étonnamment « calme » au cours de la conversation, et qu’il n’avait pas répété ses précédentes menaces de représailles.
• Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que les États-Unis soutiendraient « fermement » la candidature de la Finlande à l’OTAN.

À surveiller

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré vendredi qu’il s’opposait à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN, invoquant leur soutien aux groupes kurdes. L’opposition d’Erdogan pourrait entraver la candidature de la Finlande, car les 30 membres actuels de l’OTAN doivent approuver les nouveaux membres. Toutefois, un porte-parole d’Erdogan a déclaré samedi à Reuters que le pays « ne ferme pas la porte » à l’adhésion des deux pays scandinaves à l’alliance.

Contexte clé

Formée en 1949, l’OTAN est une alliance qui oblige les États membres à fournir une aide militaire si un autre membre est attaqué. L’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014 a renforcé le désir du public ukrainien de rejoindre l’OTAN. En 2017, 69 % des Ukrainiens étaient favorables à l’adhésion à l’alliance, selon un sondage de la Democratic Initiatives Foundation, un groupe de réflexion ukrainien. À l’approche de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, cette dernière a exigé que l’Ukraine soit exclue de l’OTAN, ce que l’OTAN a rejeté. Toutefois, après l’invasion, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que l’Ukraine ne rejoindrait pas l’OTAN dans l’immédiat, même si l’alliance a promis d’admettre l’Ukraine en 2008. L’invasion a incité des pays européens historiquement neutres – dont la Finlande et la Suède – à envisager de demander leur adhésion à l’OTAN, ce qui leur garantirait l’aide directe des autres membres de l’Alliance s’ils étaient menacés par la Russie. Mercredi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que son pays avait signé un accord de sécurité distinct avec la Suède et la Finlande.

Citation clé

« L’Europe, le monde, est plus divisé », a déclaré M. Niinistö à CNN dimanche. « Il n’y a pas beaucoup de place pour un pays non aligné, entre les deux. »

Tangente

La Finlande a déclaré son indépendance de la Russie – avec laquelle elle partage une longue frontière – en 1917, dans le chaos qui a suivi la révolution d’octobre et la guerre civile russe qui a suivi. En 1939, l’Union soviétique a déclenché la brève guerre d’hiver, au cours de laquelle l’Armée rouge soviétique a subi de lourdes pertes face à l’armée finlandaise, beaucoup plus petite, portant ainsi un coup au prestige militaire soviétique. En 1941, l’Union soviétique envahit à nouveau la Finlande, et celle-ci commence à coopérer avec l’Allemagne nazie afin de renforcer ses défenses. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la Finlande cède et loue de grandes parties de son territoire à l’Union soviétique et lui verse 300 millions de dollars de réparations.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Zachary Snowdon Smith

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