C’était une démarche attendue depuis de nombreuses années. Lundi 25 juillet, au nom de l’Église catholique, le pape François a demandé pardon aux peuples autochtones canadiens lors d’une visite sur le site d’un ancien pensionnat de l’horreur.
Le pape François a affirmé être « profondément désolé » de la façon dont l’Église a soutenu la « mentalité colonisatrice » qui a contribué à l’oppression des peuples autochtones au Canada. Le pape François a également présenté ses excuses pour la façon dont l’Église catholique a participé à « l’assimilation forcée » notamment par le biais des pensionnats autochtones.
Le pape était en visite à Maskwacis, en Alberta, lorsqu’il a prononcé son discours devant une foule d’autochtones qui ont accueilli les excuses de l’Église catholique comme un soulagement, une première étape vers la réconciliation.
Le pape François a également demandé des enquêtes plus approfondies sur le système des pensionnats autochtones, précisant que « demander pardon ne marque pas la fin de cette affaire. »
En avril, le pape avait déjà présenté ses excuses aux représentants de la communauté autochtone au Vatican. Il avait alors déclaré ressentir « de la peine et de la honte » quant au rôle de l’Église dans les abus dont les autochtones canadiens ont été victimes.
« Je demande humblement pardon pour le mal commis par tant de chrétiens contre les peuples autochtones », a déclaré le pape François, ajoutant qu’il est « nécessaire de se rappeler comment les politiques d’assimilation et d’émancipation, dont faisaient notamment partie les pensionnats autochtones, ont été dévastatrices pour les peuples de ces terres. »
À partir des années 1880 et pendant plus d’un siècle, plus de 150 000 enfants des Premières Nations ont été placés de force dans des pensionnats à travers le Canada, où ils ont été séparés de leur famille et forcés à s’assimiler à la société canadienne dominante. En 2015, le Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR) a qualifié ce système de « génocide culturel. » Selon le CNVR, les abus physiques et sexuels étaient également monnaie courante dans ces établissements. L’Église catholique gérait environ 70 % des pensionnats autochtones. D’après le gouvernement canadien, il y avait environ 139 établissements de ce type percevant une aide fédérale. Par ailleurs, le CNVR précise que plus de 4100 enfants sont morts dans ces pensionnats, le plus souvent à cause de maladie ou de malnutrition. Toutefois, certains responsables affirment que les registres d’inhumation des pensionnats, qui sont de mauvaise qualité, indiquent que le nombre de morts pourrait être beaucoup plus élevé. Les derniers pensionnats autochtones ont fermé leurs portes en 1997. L’année dernière, des preuves de l’existence de près de 1000 tombes anonymes ont été découvertes dans plusieurs anciens pensionnats.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Carlie Porterfield
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