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Sortie Du Nucléaire : Une Facture À 217 Milliards D’Euros

© Getty Images

Selon une étude publiée ce lundi par l’institut Montaigne, l’abandon total du nucléaire coûterait à la France – outre le risque sur la sécurité d’approvisionnement énergétique – la bagatelle de 217 milliards d’euros à l’horizon 2035.

Résolument absente des thématiques et autres sujets de débat de l’élection présidentielle, la question du nucléaire a « pointé le bout de son nez » ce lundi par l’intermédiaire d’une étude publiée par l’institut Montaigne et qui met en branle le scénario privilégié par Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon : l’abandon total du nucléaire d’ici à 2035. Dans le détail, l’abandon de cette énergie pourrait représenter un coût de 10,1 milliards d’euros par an d’ici 2025 puis 13,6 milliards annuels de 2026 à 2035.

Une étude qui, hormis l’aspect purement financier, n’est évidemment pas en mesure de prédire l’impact que ce soit en matière de perte de compétitivité des entreprises ou de l’image même de la filière. « Les coûts indirects tels que la perte de compétitivité des entreprises françaises et la perte d’image de la filière nucléaire ne peuvent être estimés finement dans le cadre de cet exercice », déclare l’organisme de réflexion.

Hamon et Mélenchon, pourfendeurs en chef du nucléaire

Comme évoqué en préambule, si cette question de la sortie du nucléaire fait office d’étoile filante dans la galaxie de la campagne présidentielle, deux candidats s’érigent pourtant en pourfendeur de la filière, en l’occurrence le vainqueur de la primaire à gauche, Benoît Hamon, et son concurrent, le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Le premier, ayant réussi à rallier à sa cause le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot, prône « une sortie progressive et intégrale du nucléaire à l’horizon d’une génération, soit 25 ans » dans son programme élaboré – sur ce point – de concert avec EELV.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon – dont la méthodologie est jugée « plus brutale » par l’institut Montaigne – se fixe un objectif « de 100% d’énergies renouvelables en 2050 » avec, pour ce faire, trois axes principaux : la fermeture immédiate de Fessenheim en garantissant l’emploi des salariés et leur formation pour en faire un site pilote du démantèlement ; l’abandon de l’opération du grand carénage visant à prolonger la vie des centrales nucléaires au-delà de quarante ans et, enfin, l’annulation pure et simple des projets d’EPR (Flamanville et Hinkley Point) et d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Un dernier point également préconisé par Benoît Hamon.

Quel calendrier ?

Si l’institut Montaigne relaie les positions des deux candidats, l’organisme déplore le manque de précisions concernant la mise en œuvre. « Le chiffrage de la sortie du nucléaire est un exercice compliqué qui doit prendre en compte un très grand nombre de paramètres et de données, qui ne sont pas toutes publiques », soulignent les chercheurs ayant participé à cette étude. « Or, L’une des premières hypothèses structurantes concerne le calendrier de sortie du nucléaire, et les propositions des candidats ne sont pas assez documentées sur ce point », poursuit l’institut.

Ce dernier met d’ailleurs en exergue une série de coûts engendrés par la fin du nucléaire comme les coûts de restructuration / reconversion de la filière existante, qui constitue encore aujourd’hui la troisième filière industrielle française, ou citons pêle-mêle, les coûts liés à l’avancement des opérations de démantèlement ainsi que les pertes d’opportunité à l’export, et des impacts sur la balance commerciale du pays. Pour rappel, la loi de transition pour une croissance verte votée sous le quinquennat de François Hollande prévoit une réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité d’ici 2025.

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