Les couteaux s’aiguisent dans l’arrière-cuisine de la majorité à deux ans de l’échéance électorale de 2020, date à laquelle le mandat d’Anne Hidalgo, maire de Paris, arrivera à échéance. Dès lors, qui, dans l’écurie présidentielle pour porter l’étendard de la République en Marche face à l’édile sortant ? La rumeur Xavier Niel a, selon Libération, pointé le bout de son nez avant d’être rapidement tuée dans l’œuf par le principal intéressé. Revue d’effectif.
LREM cherche candidat… désespérément ? Prévues en 2020, les élections municipales attisent déjà les convoitises, notamment au sein de la capitale où le parti présidentiel est encore à la recherche de la bonne formule pour ferrailler contre Anne Hidalgo. Et c’est le quotidien Libération qui révèle, dans son édition du jour, les forces en présence mais aussi et surtout les potentiels pistes de réflexion de l’entourage d’Emmanuel Macron. Et la palme de l’idée de candidature la plus « saugrenue » revient à Alain Minc, entremetteur en chef qui aurait soumis l’idée à… Xavier Niel de revêtir les couleurs de la République en Marche ! pour tenter de faire chuter Anne Hidaldgo de son trône. En effet, chantre de la « start-up nation » s’il en est, le fondateur de Free coche toutes les cases aux yeux du « conseiller de l’ombre », expert ès manœuvres. S’inspirant de l’exemple Michael Bloomberg, milliardaire américain ayant conquis de haute lutte la mairie de New York en 2001, Alain Minc espérait « transposer » cette trajectoire à l’échelle française et parisienne. « J’en parlerais au président », aurait ainsi déclaré Alain Minc à l’attention d’un Xavier Niel, visiblement décontenancé par tant d’audace.
Mais le fondateur d’Iliad, après quelques semaines de flottement, a fini par lui opposer une polie mais néanmoins définitive fin de non-recevoir, préférant se consacrer à ses affaires. « Son karma, c’est le business », relate Libération. Et surtout, laisser courir cette rumeur aurait pu mettre à mal la relation de confiance que l’entrepreneur entretient avec Anne Hidalgo, qui l’a accompagné lors du lancement du plus grand incubateur du monde Station F… aux côtés d’Emmanuel Macron. Il sollicitera d’ailleurs le concours de Jean-Louis Missika, proche d’Anne Hidalgo et figure de proue de la majorité municipale, afin que dernier rassure l’édile sur le fait que Xavier Niel n’avait aucunement l’intention de concourir. Le « dossier Niel » évacué, un autre scénario va émerger : celui d’une potentielle candidature d’Edouard Philippe, Premier ministre. Celui qui n’est pourtant toujours pas officiellement adhérent de la République en Marche ! aurait, selon certains observateurs, le profil idoine pour tenter de renverser Anne Hidalgo. Mais Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement et candidat de longue date à la candidature veille… et ne compte pas se laisser faire.
Griveaux ou Philippe ?
De plus, là aussi, les bonnes relations qu’entretiennent Anne Hidalgo et le locataire de Matignon mettent à mal la crédibilité d’une telle hypothèse. « Quel intérêt aurait l’ancien maire du Havre à se présenter à Paris ? », aurait appuyé l’entourage du porte-parole du gouvernement, toujours selon Libération. De plus, Edouard Philippe en personne aurait écarté l’éventualité de se lancer dans la capitale. Dès lors, la voie semble toute tracée pour Benjamin Griveaux, même si à l’Elysée on semble douter de sa capacité à « tenir la distance » face à une personnalité aussi expérimentée et emblématique qu’Anne Hidalgo… qui ne désespérait pas, début mars, toujours dans les colonnes de Libération, de faire « front commun » avec la République en marche ! « « Je suis une femme de gauche, social-démocrate, écolo et européenne », soulignait-t-elle. « Je ne suis pas connue pour être quelqu’un qui s’enferme dans une écurie ». Fin de citation.
Contrairement d’ailleurs au début de sa mandature et plus encore durant la campagne présidentielle, Anne Hidalgo a rangé ses critiques contre le chef de l’Etat, les deux personnalités pouvant d’ailleurs se targuer d’avoir gagné la nomination de Paris pour accueillir les Jeux Olympiques 2024. Ménager le président de la République et ainsi créer les conditions d’une candidature de coalition portée par la maire sortante ? C’est visiblement l’objectif. Mais Emmanuel Macron, en dépit des synergies développées avec la mairie de Paris dans le cadre du dossier olympique, estime que les différents couacs municipaux (Vélib, voies sur berge, conflit dans la gestion des migrants avec Gérard Collomb…) ont fragilisé sa position. En attendant de délivrer son onction présidentielle à Benjamin Griveaux ou un autre – la ministre de la santé Agnès Buzyn est également évoquée -, le chef de l’Etat joue la montre. Et compte les points.
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