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Egalité Hommes – Femmes : Que Proposent Les Candidats À L’Élection Présidentielle ?

© Getty Images

En ce mercredi 8 mars, journée internationale des droits des femmes, tour d’horizon des propositions des principaux candidats à l’élection présidentielle en faveur de l’égalité hommes-femmes en entreprise ou en politique.

Emmanuel Macron, apôtre du « Name & Shame »

Le favori des sondages et candidat du mouvement En Marche! érige la thématique de l’égalité hommes-femmes au rang de priorité nationale, fustigeant notamment « une forme de comportement tacite qui s’est trop longtemps installé dans la société, qui s’est trop installé dans la vie professionnelle et qui s’est trop installé dans la vie politique ». Sur ce dernier point notamment, l’ancien ministre de l’Economie souhaite que les femmes s’engagent, lui qui déplorait seulement 15% de candidatures féminines après l’appel lancé par son mouvement en février dernier pour les élections législatives. Toutefois, l’objectif avoué est d’avoir, non pas 50% de femmes investies au sein des différentes circonscriptions, mais bien 50% de femmes élues, alors que la parité au sein des instances dirigeantes d’En Marche! (délégués nationaux, cadres territoriaux etc.) est scrupuleusement respectée.

En matière d’inégalité salariale, Emmanuel Macron propose d’opérer « une transformation sociale », opposant une fin de non-recevoir à ceux qui veulent légiférer sur la question. Pour ce faire, l’ancien conseiller de François Hollande veut démocratiser des pratiques en cours dans les pays anglo-saxons, notamment le « testing » à savoir que l’Etat contrôlera de manière inopinée les « comportements » au sein des entreprises. Si celles-ci se rendent coupables de « mauvaises pratiques », elles verront leurs noms rendus publics, ce que l’on appelle plus communément outre-Atlantique le « Name and Shame ».

François Fillon, télétravail mais rien de « concret » sur l’inégalité salariale

Là aussi, l’ancien Premier ministre promet de faire de la question de l’égalité hommes-femmes un « axe prioritaire ». « Je m’engage à mettre en œuvre toutes les actions concrètes pour les femmes que nous proposons, de la protection renforcée des femmes victimes de violences à la lutte contre le sexisme », souligne François Fillon. Mais en matière d’égalité salariale, en revanche, le candidat des Républicains n’annonce aucune proposition concrète, reconnaissant simplement qu’il faut « combler la différence et favoriser le rattrapage (25% d’écart de salaire mensuel entre les hommes et les femmes) car ce « n’est pas l’Etat qui peut décider seul ».

Le vainqueur de la primaire de la droite et du centre ne semble pas particulièrement « en pointe » sur cette thématique, et parmi ses autres propositions en la matière, François Fillon plaide pour la création de nouvelles places d’accueil pour les enfants et le déploiement massif du télétravail car « une mère peut difficilement participer à une réunion prévue à 17H quand elle doit aller chercher son enfant à la même heure ». Sur le plan sociétal en revanche, François Fillon se montre plus loquace – sans doute pour rassurer la frange la plus conservatrice de son électorat – comme en atteste son seul tweet sur la question (en fin de matinée) en cette journée internationale des droits des femmes et consacré à la gestation pour autrui. « La France doit être le fer de lance du combat de la GPA, marchandisation inacceptable du corps des femmes ».

Marine Le Pen, le « grand flou »

La seule femme en mesure de remporter la magistrature suprême se montre, à l’instar de François Fillon, particulièrement évasive en matière de lutte contre les inégalités salariales, se bornant à déclarer la mise en place, si elle venait à être élue, « d’un plan national de lutte contre les inégalités salariales », sans donner davantage de détails. Idem en ce qui concerne la précarité « professionnelle et sociale », sans, là aussi, s’appuyer sur des propositions concrètes et étayées.

En revanche, comme son concurrent des Républicains, la candidate du Front national est résolument plus offensive sur les questions sociétales et met en exergue la lutte contre le fondamentalisme islamiste. « Il y a un énorme problème dont personne ne parle, c’est le recul du droit des femmes lié au fondamentalisme islamique ».

Benoît Hamon, une « brigade des discriminations »

Le vainqueur de la primaire à gauche souhaite rendre obligatoire les 11 jours de congés paternité, « afin de soulager les mères » durant cette période délicate, avec la possibilité de l’étendre à trois semaines. A l’instar d’Emmanuel Macron, l’ancien ministre de l’éducation souhaite renforcer les contrôles en entreprises ainsi que les sanctions financières en cas de non-respect de la loi sur l’égalité salariale du 4 août 2014, et s’attaquer de front aux emplois précaires, au temps partiel subi ou encore aux petits salaires.

En outre, le candidat socialiste veut offrir davantage de marge de manœuvre au ministère du droit des femmes – maroquin revenu en grâce sous le quinquennat de François Hollande – en doublant son budget (27 millions d’euros en 2016) en cas d’accession à l’Elysée. Benoît Hamon souhaite également la création d’une brigade des discriminations couplée au lancement d’un grand plan contre le sexisme dans les médias, les publicités. Là-aussi, sans moult précisions (pour le moment ?).

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