Les pourparlers visant à imposer une interdiction totale des importations de pétrole russe dans l’Union européenne semblent s’essouffler, le bloc discutant encore d’exceptions qui pourraient effectivement exempter des pays comme la Hongrie, ont rapporté plusieurs médias lundi. L’UE cherche à punir la Russie pour son invasion de l’Ukraine tout en limitant les conséquences économiques sur son territoire.
Faits marquants
- La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, aurait déclaré qu’elle ne s’attendait pas à ce que l’UE se mette d’accord sur un embargo pétrolier russe avant la fin du sommet des dirigeants européens qui a débuté lundi à Bruxelles, mais qu’un accord pourrait être trouvé plus tard.
- Avant le sommet de deux jours, les émissaires des pays de l’UE ont discuté d’un compromis qui interdirait le transport du pétrole russe vers l’Europe par bateau, mais permettrait temporairement au pétrole de continuer à circuler dans les oléoducs, selon Reuters et Politico.
- Ce compromis pourrait contribuer à apaiser des pays européens enclavés comme la Hongrie, qui dépend de la Russie pour la majeure partie de son pétrole et qui est dirigée par le président Viktor Orban, un populiste qui entretient des liens plus étroits avec la Russie que pratiquement tout autre dirigeant de l’UE.
- Toutefois, à son arrivée au sommet de Bruxelles, M. Orban a indiqué aux journalistes qu’il n’avait toujours pas conclu d’accord, notamment parce qu’il souhaite disposer d’une certaine souplesse pour se procurer du pétrole russe si les importations de son pays par oléoduc sont interrompues pour une raison quelconque.
Fait surprenant
La plupart du pétrole russe arrive dans l’Union européenne par bateau. Un embargo à l’échelle du bloc qui ne s’appliquerait qu’aux importations maritimes risquerait donc de couper la plupart des expéditions de pétrole russe. Toutefois, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque – trois pays enclavés – sont davantage tributaires du pétrole transporté par voie terrestre via l’oléoduc Droujba.
Tangente
L’Allemagne, qui est la plus grande économie de l’UE, a l’intention de se couper du pétrole russe dans le courant de l’année. Bloomberg a rapporté ce mois-ci que les autorités allemandes prévoient d’aller jusqu’au bout, que le reste de l’Europe suive ou non. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Allemagne a rapidement réduit ses importations de pétrole et de gaz naturel via les pipelines russes, alors qu’elle dépendait auparavant fortement de la Russie pour son énergie.
Contexte clé
Dans les mois qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine, les 27 membres de l’UE ont sanctionné les institutions financières, les élites et les industries clés russes. Au début du mois, Mme von der Leyen a proposé d’interdire l’accès de l’UE à tout le pétrole russe dans les six mois, un embargo général qui fait suite à un plan de l’UE visant à bloquer les importations de charbon russe. La restriction des exportations de pétrole vers l’UE priverait la Russie d’une source de revenus essentielle, mais elle obligerait de nombreux pays européens qui dépendent historiquement du pétrole russe à chercher rapidement d’autres sources d’énergie.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Joe Walsh
<<< À lire également : Guerre en Ukraine : il existe un risque de génocide, selon plusieurs experts >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits