Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré lundi que Salman Rushdie était seul responsable de l’agression au couteau dont les blessures ont « bouleversé sa vie », selon de nombreux rapports de presse. Bien qu’ayant un jour émis l’ordre religieux d’exécuter toute personne impliquée dans la publication des Versets sataniques de Salman Rushdie, Téhéran nie toute implication dans l’attaque contre l’auteur.
Principaux faits
- Salman Rushdie et ses partisans sont les seuls à blâmer pour l’attaque dont a été l’objet l’auteur à New York vendredi, aurait déclaré Nasser Kanaani, porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, lors d’un point de presse lundi.
- L’auteur s’est exposé à une indignation générale après avoir franchi les « lignes rouges de 1,5 milliard de musulmans » avec la publication des Versets sataniques, a déclaré Nasser Kanaani.
- La liberté d’expression « ne justifie pas » les insultes de Salman Rushdie à l’égard de l’Islam, a ajouté Nasser Kanaani.
- Nasser Kanaani a également nié toute implication iranienne dans l’attentat et a déclaré que personne n’avait le droit d’accuser Téhéran d’avoir des liens avec l’incident.
- L’Iran n’a pas d’autres informations sur l’assaillant que celles qui ont été rapportées par les médias américains, a ajouté Nasser Kanaani.
- Salman Rushdie a été attaqué vendredi lors d’un événement où il était censé donner une conférence. Grièvement blessé, il a été transporté d’urgence à l’hôpital où il se trouve toujours dans un état critique. L’hôte, qui se trouvait à côté de Salman Rushdie, a été légèrement blessé. Zafar Rushdie, le fils de l’auteur, a qualifié les blessures de son père de « bouleversantes » dans une déclaration faite dimanche. Il a cependant ajouté que son père « était en voie de rétablissement » et qu’on lui avait retiré le respirateur artificiel. L’agresseur présumé de Salman Rushdie, Hadi Matar, 24 ans, a été inculpé de tentative de meurtre et d’agression. Hadi Matar a plaidé non coupable des accusations.
Le contexte
Le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Khomeini, a émis une fatwa, un édit religieux, appelant à l’exécution de Salman Rushdie et d’autres personnes impliquées dans les Versets sataniques. De nombreux musulmans ont interprété ce roman, publié en 1988, comme blasphématoire et se moquant de l’islam, suscitant ainsi une énorme controverse dans le monde entier. La fatwa, ainsi que le tollé général, ont contraint Salman Rushdie à se cacher pendant près de dix ans. De nombreuses autres personnes impliquées dans la publication du livre ont également été attaquées – un certain nombre ont été tuées – et des bombes ont été posées devant plusieurs librairies britanniques appartenant à l’éditeur.
Ce que nous ne savons pas
Il est difficile de déterminer s’il y a eu ou non une implication iranienne dans l’attaque contre Rushdie. Téhéran a l’habitude de nier toute implication ou connaissance des opérations extraterritoriales, y compris les attaques contre les dissidents, que les gouvernements et les procureurs occidentaux relient au régime en place.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
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