Le milliardaire Donald Trump n’a pas encore versé d’argent dans sa campagne de 2020, comptant plutôt sur l’argent de ses partisans. Au même moment, les entreprises privées de Donald Trump continuent de facturer sa campagne présidentielle pour les dépenses comme le loyer ou des services de conseils. Ce qui veut dire que, depuis le 20 janvier 2017, lorsque Trump a annoncé qu’il se présenterait pour un deuxième mandat, sa campagne a investi 1,9 million de dollars de l’argent des donateurs dans les entreprises privées du président..
« On parle d’un homme qui avait dit qu’il se présenteraient aux élections par ses propres moyens », déclare Karl Sandstorm, un démocrate qui a été membre de la Commission Électorale Fédérale (CEF) de 1998 à 2002. « Et maintenant il prend l’argent des autres pour le mettre dans sa poche. » Forbes avait déjà fait un rapport à ce propos il y a un an alors que Donald Trump avait déjà transféré 1,1 million de dollars de sa campagne à ses entreprises, et depuis, le montant n’a fait qu’augmenter.
L’entreprise qui a accepté le plus d’argent est Trump Tower Commercial LLC, une entité qui détient des bureaux et des commerces à l’intérieur du plus célèbre bâtiment du président à New York. Jusqu’ici, la campagne de réélection du président a payé près de 1,3 million de dollars à la Trump Tower Commercial, argent sur lequel Donald Trump détient 100 % des intérêt. Le Comité National Républicain (CNR), en coordination avec la campagne, a déboursé un total de 225 000 $ de plus, de septembre 2017 à janvier 2018. Par ailleurs, sur les 1,5 million de dollars reçu par la Trump Tower Commercial de la part de la campagne présidentielle et de la CNR, on compte 113 000 $ au cours des trois derniers mois de 2019.
Un organisme du nom de Trump Corp., propriété exclusive de Donald Trump, a reçu 259 000 $ des fonds de sa campagne depuis janvier 2017. Le dernier relevé financier du président de mai 2019 décrivait la Trump Corp comme une « entreprise de gestion ». Les rapports de la CEF ont révélé qu’elle facture la campagne pour les services de consultant juridique et technique. Pourtant il est difficile de définir exactement les services offerts par la Trump Corp. On ne sait pas non plus pourquoi la campagne de réélection du président compte apparemment sur l’aide d’une société de gestion pour les questions juridiques et technologiques.
Mais le troisième plus gros bénéficiaire est la Trump International Hotel à Washington D.C., la résidence secondaire du président sur Pennsylvania Avenue, qui a encaissé 126 000 $ grâce à la campagne de Trump selon la CEF, bien que les paiements semblent avoir diminué entre octobre et décembre 2019.
Ceci dit, la campagne a aussi déboursé 60 000 $ pour un organisme nommé la Trump Hotel Collection au cours des trois derniers mois de 2019. Ces fonds ont couvert les dépenses de locations de la campagne selon la CEF. Locaux dont nous n’avons aucune information spécifique. Les rapports financiers de Trump révèlent que Trump Hotel Collections fait partie d’un organisme appelé Trump International Hotels Management LLC qui travaille en coopération avec New York et Hawaii. Là aussi, le président détient 100 % des parts de l’organisme. D’autres contributeurs de la campagne se sont dirigés vers le Trump Plaza LLC, qui loue des garages, des locaux de vente à Manhattan. Jusqu’ici le Trump Plaza LLC, dont le président Trump détient tous les droits, a récolté 84 000 $. Sur le papier, ces dépenses sont classées comme des dépenses liées aux locations, bien qu’il ne soit pas spécifié la nature de ces locations. En novembre, un reporter de Forbes s’est tenu à l’extérieur de Trump Plaza pour demander aux visiteurs s’ils avaient pu voir des traces de la campagne dans ces locaux, aucun d’eux n’en avait vu.
De l’argent circule aussi vers une entreprise appelée Trump Restaurants LLC. Cet organisme détenu par le président Donald Trump à 100 % encaisse lui aussi des frais de locations pour un stand de souvenir à la Trump Tower. Chaque mois, la campagne paye 3 000 $ à Trump Restaurants LLC. À titre d’exemple, Gucci qui a un local plus grand dans la Trump Tower, paye 460 $ par an.
Tant que la campagne de Trump reste dans les prix du marché, leurs transactions semblent légales. Mais lorsque l’on demande à un représentant de la campagne de Donald Trump, il se contente d’éviter soigneusement certaines questions et de répondre de façon évasive : « Les frais de locations de la campagne sont adaptés aux prix du marché, et font l’objet de négociation, les autres services offerts par la campagne sont en accord avec la loi. La campagne est suivie de près par des conseillers pour s’en assurer. »
Mais tous ces paiements ne semblent pas choquer Bradley Smith, un républicain commissaire a CEF de 2000 à 2005. « Il n’y a pas de problème à faire des affaires avec soi-même, du moment qu’on ne s’octroie pas d’avantage trop favorable par rapport au public. » Même si la campagne était en infraction du règlement, il n’y a pas grand chose à faire.
La CEF ne peut prendre de mesures de sanction que si au moins quatre membres de la commission sur six votent dans ce sens. Depuis que Trump est président, trois de ces membres ont quitté leur postz et n’ont pas été remplacés. « Ils ne peuvent même pas se réunir à moins d’être quatre, c’est la règle. » À déclarer Ann Ravel, une démocrate qui a quitté son poste de commissaire en mars 2017. « Ils ne peuvent pas faire une demande d’investigation. Donc si une plainte est déposée, ils ne pourront rien faire. »
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