Les talibans ont présenté la direction provisoire de leur gouvernement à Kaboul, selon de nombreux médias. Ils ont installé des figures familières, dont l’un des terroristes les plus recherchés par les États-Unis, donnant ainsi une forme officielle à la milice insurgée qui a renversé le gouvernement central soutenu par les États-Unis il y a moins d’un mois.
Faits marquants
- Le premier ministre du gouvernement provisoire sera le mollah Mohammad Hassan, qui était le vice-ministre des affaires étrangères du premier gouvernement des Talibans, de 1996 à 2001, selon la BBC.
- Le mollah Abdul Ghani Baradar, chef politique du groupe qui a négocié un accord de paix en 2020 avec les États-Unis et l’ancien gouvernement afghan, sera vice-premier ministre, selon Bloomberg.
- Le nouveau ministre de l’intérieur, Sirajuddin Haqqani, figure sur la liste des terroristes les plus recherchés par le FBI et dirige le réseau Haqqani, une division des talibans que les services de renseignement américains qualifient de « groupe d’insurgés le plus meurtrier et le plus sophistiqué » et que le département d’État considère comme une organisation terroriste étrangère depuis 2012.
- Le ministère de la Défense sera dirigé par le mollah Mohammad Yaqoob, le fils du mollah Mohammed Omar, chef du premier gouvernement taliban, a rapporté l’Agence France-Presse.
- Le cabinet, que le porte-parole des talibans a présenté comme diversifié sur le plan ethnique, ne comprend pas de femmes, a rapporté Bloomberg.
Citation clé
« Nous espérons que tous les pays du monde reconnaîtront la légitimité de notre gouvernement et de notre régime islamique », a déclaré le porte-parole Zabihullah Mujahid aux journalistes, selon Bloomberg.
Ce que nous ignorons
Le rôle officiel de Mawlawi Hibatullah Akhundzada, chef suprême des talibans depuis 2016, n’a pas été listé dans les annonces de mardi, rapporte la BBC, bien qu’il ait publié une déclaration disant que le nouveau gouvernement respecterait les lois internationales « qui ne sont pas en conflit avec la loi islamique et les valeurs nationales du pays ».
Contexte clé
Les talibans attendaient pour annoncer leur gouvernement, selon la BBC, d’avoir vaincu le Front national de résistance, le groupe rebelle basé dans la province du Panjshir. Les talibans ont affirmé lundi que leurs combattants avaient capturé Bazarak, la capitale provinciale, mais le Front national de résistance prévoit toujours de se battre, a rapporté la BBC lundi.
À surveiller
L’attachée de presse du gouvernement Biden, Jen Psaki, a déclaré mardi aux journalistes que les États-Unis n’étaient pas pressés de reconnaître le gouvernement des talibans, rapporte Bloomberg. Leur reconnaissance, a-t-elle dit, « dépend des mesures que prendront les talibans ». Le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré en août que les États-Unis pourraient reconnaître un gouvernement qui « respecte les droits fondamentaux de son peuple, y compris des femmes et des filles » et qui « n’héberge pas de terroristes ».
Fait surprenant
Le réseau Haqqani – fondé par le père de Sirajuddin, Jalaluddin, dans les années 1970 – a reçu de l’argent et des armes du gouvernement Reagan pour combattre l’Union soviétique, qui a occupé l’Afghanistan pendant la majeure partie des années 1980. Selon le Front national de résistance, Reagan a fait l’éloge de Haqqani et l’a qualifié de combattant de la liberté.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Graison Dangor
<<< À lire également : La nouvelle dictature des Talibans >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits