Rechercher

Les projets potentiels d’Elon Musk sous la présidence de Trump

Musk
Elon Musk s’exprime avant Donald Trump, lors d’un rassemblement de campagne au Madison Square Garden à New York, le dimanche 27 octobre 2024. Getty Images

La victoire de Donald Trump à la présidence ouvre la voie à un jeu d’influence pour l’un de ses soutiens les plus puissants : Elon Musk, l’homme le plus riche du monde. Si le rôle précis que Musk pourrait jouer dans la nouvelle administration reste flou, ses priorités, elles, sont déjà clairement définies.

Un article de Derek Saul pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Faits marquants

  • Lors de son discours de victoire de 25 minutes, Trump a consacré près de quatre minutes à Elon Musk, qualifiant le PDG de Tesla et de SpaceX de « super génie ». Il a salué les lancements de fusées et les programmes Internet par satellite de SpaceX, déclarant même : « Une étoile est née – Elon ! »
  • Sans entrer dans les détails concernant Elon Musk, qui a tout de même injecté plus de 130 millions de dollars dans sa campagne cette année, il apparaît évident que Trump et Musk partagent la vision d’un rôle de premier plan pour le milliardaire dans ce second mandat.
  • Après avoir confirmé son soutien à Trump en juillet, Elon Musk a rapidement adhéré à l’idée de diriger un département consacré à l’efficacité gouvernementale, visant à réduire le budget fédéral de 2 000 milliards de dollars ou plus, tandis que Trump a présenté Musk comme le « Secrétaire de la réduction des coûts ».
  • Tous deux ont toutefois indiqué qu’il était peu probable que Musk assume un rôle officiel, Trump affirmant que Musk « ne souhaite pas faire partie du cabinet », tandis que le PDG de SpaceX a déclaré qu’il n’avait besoin « ni de salaire, ni de titre, ni de reconnaissance » pour apporter son soutien.
  • Le PDG de Tesla a par ailleurs précisé qu’il ne comptait pas se retirer de la scène politique. Son America PAC « continuera d’agir après cette élection, en se préparant aux élections de mi-mandat et aux échéances futures ».
  • Lors d’une interview diffusée lundi soir dans le podcast « Joe Rogan Experience », Elon Musk a exprimé son souhait de « réduire la taille des agences fédérales », de garantir qu’elles « se concentrent sur leurs missions approuvées par le Congrès sans dispersion » et de « supprimer les réglementations superflues ». Il a ajouté : « Si notre équipe venait à éliminer une réglementation ou une agence nécessaire, nous pourrions la rétablir ».
 
Quel rôle Musk pourrait-il jouer dans la future administration Trump ?

Dans une série de messages publiés mardi et mercredi sur X, le réseau social dont il est propriétaire, Elon Musk a laissé planer le mystère sur son éventuelle implication publique. À une image générée par IA le montrant sur une plateforme fictive appelée « D.O.G.E. » (Department of Government Efficiency), il a simplement répondu « Je pense que oui ». Il a également partagé un visuel le qualifiant de « directeur de la technologie des États-Unis » et a réagi positivement à un message suggérant de « démanteler Washington tel que nous le connaissons ».

Les relations de Musk avec les régulateurs sous l’administration Biden sont souvent tendues. Sous la présidence de Lina Khan, la Federal Trade Commission (FTC) a infligé une amende de 150 millions de dollars à X (anciennement Twitter) et imposé des restrictions sur sa collecte de données publicitaires. De son côté, la Securities and Exchange Commission (SEC), dirigée par Gary Gensler, est en conflit avec Musk depuis un tweet de 2018 dans lequel il affirmait avoir le financement pour privatiser Tesla, ce qui a déclenché une longue bataille juridique.

 

De quelles opportunités Musk pourrait-il bénéficier sous la présidence de Trump ?

Elon Musk et ses entreprises font face à une série de poursuites et d’enquêtes gouvernementales, rendant un climat réglementaire assoupli, tel que proposé par Donald Trump, particulièrement favorable pour l’entrepreneur. Parmi les dossiers juridiques et réglementaires actuellement en cours, Musk doit notamment affronter un appel visant à restaurer une prime de 50 milliards de dollars en actions Tesla, annulée par un juge du Delaware en janvier, ainsi qu’une enquête de la National Highway Traffic Safety Administration concernant les systèmes de conduite autonome de Tesla. En parallèle, le département de la Justice des États-Unis a également émis un avertissement sur les primes d’un million de dollars offertes par l’America PAC à certains électeurs dans des États stratégiques. Tesla, qui constitue la principale source de la fortune de Musk, pourrait tirer parti des mesures économiques de Trump, qui pourraient pénaliser ses concurrents dans le secteur des véhicules électriques. Cette perspective a d’ailleurs propulsé l’action de Tesla à la hausse mercredi. 

 

À quel moment le milliardaire est-il devenu un allié de Trump ?

En 2016, Musk avait soutenu Hillary Clinton et déclaré qu’il voterait pour Joe Biden en 2020. Son virage à droite a coïncidé avec l’achat de Twitter en 2022, et il a déclaré en juin de cette année-là qu’il avait voté pour la première fois pour un candidat républicain, l’ancienne députée du Texas Mayra Flores. En novembre, Musk a déclaré qu’il soutiendrait le gouverneur de Floride Ron DeSantis lors de l’élection présidentielle, avant de soutenir Trump en juillet, à la suite de la tentative d’assassinat manquée dont il a été victime, et de rejoindre le républicain sur le chemin de la campagne au cours des mois qui ont suivi.

 

Critique

« Je ne sais pas trop comment ils sont arrivés à ce chiffre », a déclaré Scott Bessent, ancien gestionnaire de fonds spéculatifs devenu conseiller de Trump et candidat potentiel au poste de secrétaire au Trésor, dans un entretien avec Forbes avant l’élection. Il a ainsi remis en question l’objectif de Musk de réduire le budget annuel de l’État fédéral de 2 000 milliards de dollars. « Néanmoins, je constate qu’il gère ses entreprises de manière efficace », a-t-il ajouté.

 

Contexte clé

SpaceX et Tesla font toutes deux partie des entreprises les plus valorisées au monde, le géant de l’aérospatiale SpaceX étant la deuxième plus grande entreprise privée au monde avec une valorisation déclarée de 210 milliards de dollars et la société de véhicules électriques Tesla étant la dixième plus grande entreprise publique avec une capitalisation boursière de plus de 900 milliards de dollars. Musk détient 42 % des parts de SpaceX et 13 % des parts de Tesla, ainsi que des participations majoritaires dans X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter, et dans la start-up d’IA générative xAI. Originaire d’Afrique du Sud, Elon Musk est actuellement la personne la plus riche du monde, avec une fortune estimée à environ 280 milliards de dollars, surpassant de plus de 60 milliards celle de Jeff Bezos, fondateur d’Amazon et deuxième plus grande fortune mondiale.

 

Tangente

Les avantages financiers que Musk pourrait tirer de l’administration Trump ont été mis en évidence mercredi, lorsque les actions de Tesla ont bondi de 14 %, atteignant leur plus haut niveau depuis juillet dernier, et augmentant la fortune de Musk de 20 milliards de dollars. « Le pari stratégique de Musk sur Trump est un véritable coup de pouce pour Tesla », a déclaré Dan Ives, analyste chez Wedbush. La proposition de Trump de supprimer les crédits d’impôt fédéraux pour les véhicules électriques « pourrait offrir à Musk et à Tesla un avantage concurrentiel significatif dans un marché sans subventions pour les véhicules électriques », a-t-il écrit à ses clients, ajoutant que des droits de douane élevés sur les importations chinoises « continueraient à limiter l’entrée d’acteurs chinois à bas coût sur le marché américain des véhicules électriques dans les années à venir ».


À lire également : Donald Trump élu président, Elon Musk voit sa fortune nette augmenter de 20 milliards de dollars

Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook

Newsletter quotidienne Forbes

Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.

Abonnez-vous au magazine papier

et découvrez chaque trimestre :

1 an, 4 numéros : 30 € TTC au lieu de 36 € TTC