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Les États-Unis et l’UE durcissent les sanctions contre la Russie

États-Unis
Les États-Unis et l'UE ont annoncé une nouvelle série de sanctions contre la Russie. | Source : Getty Images

Face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les États-Unis et l’UE ont annoncé une série de mesures supplémentaires contre Moscou.

 

« Des sanctions financières radicales et des contrôles stricts des exportations »

Selon une fiche d’information de la Maison-Blanche, « les États-Unis, avec leurs alliés et partenaires, imposent des sanctions économiques sévères et immédiates à la Russie en réponse à la guerre préméditée menée par Vladimir Poutine contre l’Ukraine. Les mesures prises aujourd’hui comprennent des sanctions financières radicales et des contrôles stricts des exportations qui auront un impact profond sur l’économie, le système financier et l’accès aux technologies de pointe de la Russie. »

Toujours selon cette même fiche, « les sanctions auront d’importantes répercussions sur les plus grandes institutions financières russes et isoleront davantage la Russie du système financier mondial. Avec les sanctions financières décidées ce jour, nous avons maintenant ciblé les dix plus grandes institutions financières de la Russie. Nous avons pris des sanctions à l’encontre d’institutions détenant près de 80 % des actions du secteur bancaire russe, notamment en imposant un blocage complet et des sanctions sur les comptes de correspondant et de transit, ainsi que des restrictions sur les dettes et les capitaux propres. »

Enfin, « les mesures de contrôle des exportations sans précédent couperont plus de la moitié des importations de haute technologie de la Russie, restreignant l’accès de la Russie à des technologies vitales, atrophiant sa base industrielle et sapant les ambitions stratégiques de la Russie pour exercer une influence sur la scène mondiale. »

 

Quelles conséquences ?

D’après la Maison-Blanche, « les répercussions de ces mesures seront considérablement amplifiées en raison de la coopération multilatérale historique avec un large éventail d’alliés et de partenaires qui reflètent nos actions, inhibant l’ambition de Vladimir Poutine de diversifier l’économie fragile et unidimensionnelle de la Russie. L’ampleur de l’agression de Vladimir Poutine et la menace qu’elle représente pour l’ordre international exigent une réponse résolue, et nous continuerons d’imposer des coûts sévères s’il ne change pas de cap. »

La Maison-Blanche ajoute que « les actions menaçantes de Vladimir Poutine et maintenant son agression non provoquée contre l’Ukraine font l’objet d’un niveau sans précédent de coopération multilatérale. Les États-Unis se félicitent de l’engagement pris par l’Australie, le Canada, l’Union européenne (UE), le Japon et le Royaume-Uni de prendre des mesures tout aussi énergiques pour demander des comptes à la Russie, ce qui démontre la force de nos partenariats et renforce l’impact sur la Russie plus que toute action que nous aurions pu entreprendre seuls. […] Tout cela fait suite à notre action conjointe en début de semaine pour imposer une première tranche de sanctions sévères à la Russie. »

Les nouvelles sanctions et mesures sont les suivantes :

 

  • Les institutions financières russes

Coupure de la connexion au système financier américain de la plus grande institution financière de Russie, Sberbank, y compris ses 25 filiales, en imposant des sanctions sur les comptes correspondants et les comptes de transit.

Cette action limitera l’accès de Sberbank aux transactions effectuées en dollars. Sberbank est la plus grande banque de Russie, elle détient près d’un tiers des actifs de l’ensemble du secteur bancaire russe, elle est fortement connectée au système financier mondial et elle est essentielle au système financier russe.

Blocage complet de la deuxième plus grande institution financière de Russie, la VTB Bank (VTB), y compris ses 20 filiales.

Cette mesure aura pour effet de geler tous les actifs de la VTB aux États-Unis et d’interdire aux ressortissants américains de traiter avec cette banque. La VTB détient près d’un cinquième des actifs de l’ensemble du secteur bancaire russe. Elle est donc fortement exposée aux systèmes financiers américains et occidentaux. Par ailleurs, elle est d’une importance systémique pour le système financier russe.

Blocage complet de trois autres grandes institutions financières russes : Bank Otkritie, Sovcombank OJSC et Novikombank, et ses 34 filiales.

Cette mesure vise à geler tous les actifs de ces institutions aux États-Unis et à interdire aux Américains de traiter avec elles. Ces institutions financières jouent un rôle important dans l’économie russe.

 

  • Les entreprises et entités russes

Nouvelles restrictions sur les dettes et les actions de 13 principales entreprises et entités russes les plus importantes.

Il s’agit de restrictions sur toutes les transactions, l’octroi de financiers et autres opérations concernant les nouvelles dettes d’une échéance supérieure à 14 jours et les nouvelles actions émises par 13 entreprises et entités publiques russes : Sberbank, AlfaBank, Credit Banck of Moscow, Gazprombank, Russian Agricultural Bank, Gazprom, Gazprom Neft, Transneft, Rostelecom, RusHydro, Alrosa, Sovcomflot et Russian Railways.

Ces entités, y compris des entreprises essentielles à l’économie russe dont les actifs sont estimés à près de 1400 milliards de dollars, ne seront pas en mesure de lever des fonds sur le marché américain, une source essentielle de capitaux et de génération de revenus, ce qui limite la capacité du Kremlin à lever des fonds pour son activité.

 

  • Les élites russes et membres de leurs familles

Nouveaux blocages complets à l’encontre des élites russes et des membres de leur famille.

Il s’agit de Sergueï Ivanov (et son fils, Sergueï), Andrei Patrushev (et son fils, Nikolaï), Igor Setchine (et son fils, Ivan), Andrei Puchkov, Yuri Soloviev (et deux sociétés immobilières qu’il possède), Galina Ulyutina et Alexander Vedyakhin. Cette mesure concerne des personnes qui se sont enrichies grâce à l’État russe et ont élevé des membres de leur famille dans les plus hautes sphères du pouvoir russe.

Cette mesure concerne également des personnalités financières qui siègent au sommet des plus grandes institutions financières de Russie et sont responsables de la fourniture des ressources nécessaires pour soutenir l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine. Cela fait suite à la première série de sanctions qui visait les élites russes et les membres de leur famille. Cette mesure va permettre de couper ces personnes du système financier américain, de geler les avoirs qu’ils détiennent aux États-Unis et de bloquer leurs déplacements outre-Atlantique.

 

  • La Biélorussie

Sanctions sur la Biélorussie pour avoir soutenu l’invasion de l’Ukraine.

Les mesures visent à sanctionner 24 personnes et entités biélorusses, et à cibler les capacités militaires et financières en sanctionnant deux importantes banques d’État biélorusses, neuf entreprises de défense et sept fonctionnaires et élites liés aux régimes. Les États-Unis et ses alliés appellent la Biélorusse à retirer son soutien à l’agression russe en Ukraine.

 

  • L’armée russe

Vastes restrictions sur l’armée russe pour porter un coup aux ambitions militaires et stratégiques de Vladimir Poutine.

Ce volet des sanctions comprend des mesures contre les utilisateurs finaux militaires, y compris le ministère russe de la Défense. Les exportations de presque tous les articles américains et des articles produits dans des pays étrangers à l’aide de certains logiciels, technologies ou équipements d’origine américaine seront limitées aux utilisateurs finaux militaires ciblés. Ces restrictions globales s’appliquent au ministère russe de la Défense, y compris aux forces armées de Russie, où qu’elles se trouvent.

 

  • Les restrictions technologiques

Restrictions visant à étouffer l’importation par la Russie de biens technologiques essentiels à une économie diversifiée et à la capacité de Vladimir Poutine à projeter sa puissance.

Cela comprend le refus, à l’échelle de la Russie, d’exporter des technologies sensibles, en ciblant principalement les secteurs russes de la défense, de l’aviation et de la marine, afin de couper l’accès de la Russie aux technologies de pointe. En plus des restrictions radicales imposées au secteur de la défense russe, le gouvernement des États-Unis imposera des restrictions à l’échelle de la Russie sur les technologies américaines sensibles produites dans des pays étrangers à l’aide de logiciels, de technologies ou d’équipements d’origine américaine.

Par ailleurs, ces mesures comprennent également des restrictions sur l’exportation de semi-conducteurs, de lasers et de capteurs, sur les télécommunications, sur la sécurité du cryptage, ainsi que sur la navigation, l’avionique et les technologies maritimes. Ces contrôles sévères et durables couperont l’accès de la Russie aux technologies de pointe.

 

  • Un multiplicateur de force

Coopération multilatérale historique servant de multiplicateur de force afin de restreindre plus de 50 milliards de dollars d’intrants clés russes, ce qui aura un impact plus important sur la production de la Russie.

Grâce à cette coordination multilatérale, les États-Unis accorderont une exemption aux autres pays qui adopteront des sanctions tout aussi strictes à l’encontre de la Russie. Ainsi, les pays qui adopteront des restrictions à l’exportation substantiellement similaires seront exemptés des nouvelles exigences américaines en matière de licences sur les articles produits dans leur pays.

L’UE, l’Australie, le Japon, le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni ont déjà communiqué des sanctions plus sévères à l’encontre de la Russie. Cette coordination sans précédent élargit considérablement la portée des restrictions imposées à la Russie. La poursuite de l’engagement international des États-Unis et de ses alliés permettra d’amplifier l’impact de ces sanctions sur les capacités militaires de la Russie.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Edward Segal

<<< À lire également : Ukraine : La première série de sanctions est tombée sur Moscou >>>

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