Le chantre du « Made In France » se pose en réconciliateur des « différentes gauches », de Jean-Pierre Chevènement à Dominique Strauss-Kahn, et lève un peu plus le voile sur ses propositions pour tenter de convaincre les électeurs de le désigner candidat « officiel » du Parti socialiste à l’élection présidentielle.
Le mérite et les vertus de la constance. A l’instar d’un François Fillon qui a su garder le cap dans la tempête, faisant fi des sondages, Arnaud Montebourg semble épouser le même postulat que l’ancien Premier ministre pour espérer remporter la primaire « de la Belle Alliance populaire ». Fidèle à ses « acquis » et thématiques de prédilection, l’ancien ministre du Redressement productif déroule des propositions qu’il a chevillé au corps depuis un certain temps. « Mon projet se situe au coeur des différentes gauches, la gauche sociale, la gauche du travail – je suis favorable à l’abrogation de la loi El Khomri -, la gauche des valeurs, la défense des libertés publiques, de la laïcité », souligne Arnaud Montebourg dans les colonnes du Parisien.
« La primaire sert à tourner la page du quinquennat et organiser un mandat pour le candidat désigné » #Montebourg #Le20h
— Le Projet France (@leprojetfrance) 18 décembre 2016
Fiscalité / Lutte contre le chômage
Sur le plan économique, l’ancien député de Saône-et-Loire se montre résolument offensif, visant, ni plus ni moins, que le plein emploi. « Si c’est pour inverser quelques courbes, c’était pas la peine de nous déranger », abonde-t-il grinçant en référence à l’antienne de François Hollande d’inverser la courbe du chômage. Pour ce faire, Arnaud Montebourg mise notamment sur les « plans de relance », dont un estimé à 30 milliards d’euros sur trois ans.
Dans le détail, l’aspirant à l’Elysée table sur dix milliards de baisse de la CSG (contribution sociale généralisée) pour les classes moyennes et populaires et 20 milliards d’investissements dans les infrastructures, ce qui aurait pour effet, selon lui, de faire baisser de 500 000 le nombre de demandeurs d’emploi et obtenir deux points de croissance supplémentaire. « La dette chuterait de 10 points et le déficit serait stable », ajoute-t-il. En outre, dix milliards de ce plan seraient financés via une suppression du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) « pour les grands groupes qui n’en ont pas besoin », tandis que les 20 milliards restants seraient empruntés « mais quand on met 1 euro dans l’économie, on en obtient 3 », souligne-t-il comme pour anticiper les critiques.
« Ma stratégie consiste à reconstruire notre économie, abîmée par des années de crise et d’austérité » #Montebourg #Le20h
— Le Projet France (@leprojetfrance) 18 décembre 2016
Priorité aux PME « Made in France »
Autre cheval de bataille d’Arnaud Montebourg évoqué en préambule, le « Made in France » et la « protection » des entreprises hexagonales. Ainsi, le candidat plaide pour que 80% de la commande et des marchés publics soient réservés aux PME françaises. « Réserver pendant une période de huit ans, le temps que la France se réindustrialise, 80 % des marchés publics des collectivités locales de l’Etat, et de ses hôpitaux, aux PME travaillant sur le sol national », précise son programme.
De plus, Arnaud Montebourg, qui a échoué à mettre en place la nationalisation d’ArcelorMittal lorsqu’il était au gouvernement, n’exclut pas d’y recourir s’il accède à l’Elysée. « Je considère que la nationalisation n’est ni un totem obligatoire ni un tabou interdit. Je préfère avertir les citoyens que, s’il faut nationaliser, nous le ferons. Nous aurions dû le faire à propos d’ArcelorMittal », rappelle Arnaud Montebourg.
Les 7 candidatures à la #PrimaireGauche sont désormais officielles. Rendez-vous les 22 et 29 janvier ! #LibérerLesFrançais pic.twitter.com/kkrYEF2LGK
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 17 décembre 2016
Protection sociale
Aux antipodes de François Fillon sur cette thématique, l’ancien locataire de Bercy propose la création d’une mutuelle de soins « à prix modérés » dans le giron de Sécurité sociale. « Une mutuelle coûte cher, jusqu’à 1 000 € par an pour une famille avec deux enfants. Beaucoup ne peuvent pas se la payer ». Et de dérouler sa proposition. « Les frais de gestion seraient moindres que ceux actuels des mutuelles et cela améliorerait la protection sociale ». Et de tacler, au passage, l’ancien Premier ministre sur cette question. « Dire que les malades doivent être « responsables », comme le dit François Fillon, est humiliant pour nos compatriotes, comme s’ils étaient responsables de leur maladie ! ».
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