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Le Patron D’Airbus Prend La Plume Pour Soutenir Emmanuel Macron

© Getty Images

Tom Enders, l’emblématique président exécutif de l’avionneur, a publiquement apporté son soutien à Emmanuel Macron dans la perspective du second tour l’opposant à Marine Le Pen, ce dimanche 7 mai.

Une missive sans équivoque. Outrepassant la « sacro-sainte » réserve à laquelle s’astreignent habituellement les dirigeants du CAC 40, Tom Enders, président exécutif d’Airbus n’a pas hésité à prendre la plume pour soutenir publiquement son « cher Emmanuel » dans le « combat » l’opposant à Marine Le Pen pour la succession de François Hollande à l’Elysée. « Je te prie de croire, cher Emmanuel, à mon plein soutien pour le deuxième tour de l’élection ainsi que pour les élections législatives qui suivront », peut-on clairement lire dans ce document révélé dimanche par L’Opinion et dont l’authenticité a été confirmée par un porte-parole du groupe aéronautique. Une lettre datée du 24 avril, soit dès le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle qui a vu le candidat d’En Marche! devancer d’une courte tête la présidente frontiste.

Symboles de la coopération européenne et plus spécifiquement franco-allemande, les valeurs d’Airbus semblent en parfaite adéquation avec celles prônées par l’ancien ministre de l’Economie. « Je me réjouis avant tout de la priorité que tu donnes à l’Europe, notamment dans la relation franco-allemande », abonde d’ailleurs le patron du fabricant de l’A320.  Et d’ajouter que les prises de positions du prétendant à l’Elysée vont dans le sens de son entreprise. « S’agissant des activités du groupe Airbus, je perçois très favorablement les propositions que tu as faites ». « Un alignement des planètes » qui tombe à point nommé pour le très médiatique patron d’Airbus coutumier des sorties de ce genre.

Critique envers le Brexit

Cette « interventionnisme » dans le débat public est loin d’être une première pour Tom Enders. En effet, celui qui a pris la succession du Français Louis Gallois à la tête de l’ex-EADS avait ouvertement fustigé et critiqué la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne lors de la campagne référendaire britannique l’an dernier, s’attirant les foudres des syndicats. En effet, il avait, en février 2016, soit quatre mois avant le vote, « délocalisé » la présentation des résultats annuels d’Airbus Group à Londres comme pour montrer à quel point la Grande-Bretagne était un rouage essentiel de la stratégie de l’avionneur. « Ce sera aux Britanniques de décider. Mais si le Royaume-Uni décide de quitter l’UE, personne ne peut prévoir les conséquences. Ce sera un saut dans le vide, dont on ne connaît pas les conséquences réglementaires. Et cela ne plaît pas aux entreprises ». On connait la suite.

Mais concernant la présidentielle française, ces prises de position ne sont pas monnaie courante de la part de responsables de composante du CAC 40 même s’il ne faut pas être grand clerc pour voir de quel côté penchent certains. Ainsi, s’il ne s’est jamais déclaré publiquement en sa faveur, devoir de réserve oblige, Patrick Pouyanné, PDG de Total, garde une solide estime pour François Fillon, nouée lors de leur collaboration entre 1995 et 1996 au ministère des Télécommunications.

Pouyanné, Bolloré, Niel, Castries et les autres…

Directeur de cabinet de François Fillon du temps où celui-ci était au gouvernement, il a notamment conduit, sous sa houlette, la transformation de France Telecom en société anonyme. Il s’agit d’ailleurs de l’ultime passage de Patrick Pouyanné dans la fonction publique avant de s’engager dans l’aventure Elf, puis Total et de prendre les rênes du groupe pétrolier fin 2014, après le décès de Christophe de Margerie. Autre personnalité davantage « connue » du grand public Henri de Castries ancien PDG d’Axa, à qui certains prédisaient même déjà un destin à Matignon, voire du côté de Bercy avant le « crash » de la candidature Fillon. Ami personnel du député de Paris, le dirigeant, s’il ne disposait d’aucun rôle officiel dans l’équipe de campagne, distillait ses conseils et son expertise d’ancien dirigeant d’entreprise.

S’il ne s’est jamais également officiellement « mis en marche », Xavier Niel, fondateur d’Iliad, maison-mère de l’opérateur Free ne tarissait pas d’éloges non plus sur la « candidature Macron », dans un entretien à Society… il y a un an presque jour pour jour. « J’aime bien Emmanuel pour son côté volontariste et libéral. (…). Je pense qu’il est aussi libertaire par certains côtés, mais peut-être que je me trompe. ». Mais de rapidement prendre ses distances après la « surinterprétation » de ses propos, lâchant « qu’il ne faisait pas de politique ». Enfin, selon Marianne, le très clivant patron de Vivendi, Vincent Bolloré, soutien historique de Nicolas Sarkozy, serait très enthousiaste de voir l’ancien associé de la banque Rothschild présider aux destinées de notre pays. Il le surnommerait d’ailleurs « Pompidou », car il incarne « la modernité ». Fin de citation.

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