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Le nouveau ministre de l’Economie compte associer l’ensemble des partis à l’élaboration du Budget 2025

PARIS, FRANCE - DECEMBER 18 : The French Finance Ministry building, also known as Bercy, stands on the bank of the River Seine in Paris on December 18, 2020 in Paris, France. (Photo by Frédéric Soltan/Corbis via Getty Images)

Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, Eric Lombard a déclaré vouloir « procéder par le dialogue »  afin de trouver des « compromis » pour éviter une nouvelle censure. 

L’appel est lancé à toutes les forces politiques. Dans une interview accordée à La Tribune Dimanche, le nouveau  ministre de l’Economie, Eric Lombard, a annoncé vouloir associer l’ensemble des partis afin d’élaborer le budget 2025. Il entend ainsi « procéder par le dialogue »  afin de trouver des « compromis ». Le tout pour éviter de connaître le même sort que le précédent gouvernement, qui avait été renversé par une motion de censure à l’Assemblée nationale, le 4 décembre dernier. 

«A la demande du Premier ministre, je vais appeler les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de  Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même», explique Eric Lombard dans l’hebdomadaire dominical. 

D’aucuns y voient une façon d’éviter les polémiques comme celle rencontrée par son prédécesseur Antoine Armand. A peine arrivé à Bercy, l’ancien locataire de Bercy avait déclaré exclure de l’arc Républicain, le Rassemblement national lors de sa première interview. Michel Barnier était alors monté au créneau publiquement pour remettre en place son ministre. Eric Lombard a signalé que les premiers contacts ont été lancés dès dimanche. « Tous les élus sont légitimes », a-t-il mis en avant ajoutant que « l’ordre de passage dépendra de leurs disponibilités, et la configuration sera celle qu’ils souhaitent». Le ministre de l’Economie a expliqué que les échanges seront possibles « jusqu’au 14 janvier date du discours de politique générale », du nouveau locataire de Matignon François Bayrou. « Les résultats de ce dialogue » lui seront présentés « pour qu’il se traduise en propositions du gouvernement ». 


« Economies supplémentaires »

« Je dialoguerai avec tout le monde et j’aurai le même discours avec tous. Certains seront peut-être plus engagés, d’autres plus réticents. Nous verrons bien. (…) Il faut trouver des compromis, c’est indispensable », a-t-il admis. Le 4 décembre dernier, Michel Barnier avait été renversé après avoir utilisé l’article 49.3 de la Constitution afin de faire adopter sans vote le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Le ministre de l’Economie compte ainsi « aménager » le budget décidé par le précédent gouvernement et projette de ramener le déficit public «un peu au-dessus de 5 %» du PIB, contre 6,1% en 2024. « La construction d’un budget crédible sera une réponse à l’inquiétude [des] marchés », espère-t-il. 

Alors qu’un ajustement budgétaire de 60 milliards d’euros (40 milliards d’économies, 20 milliards de hausses d’impôts) avait été demandé par Michel Barnier, Eric Lombard plaide pour « des économies supplémentaires » qui permettront de ne procéder qu’à de « très limitée » éventuelles hausses d’impôts. Un signal envoyé au Rassemblement national, qui avait critiqué le caractère confiscatoire du précédent budget. 

Concernant le risque d’une possible hausse du nombre de personnes assujetties à l’impôt sur le revenu l’an prochain, faute de budget voté pour 2025, le ministre de l’Economie s’est voulu rassurant. « Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème […] Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain », a-t-il évacué. Sur les retraites, ligne rouge fixé par le Parti socialiste pour ne pas voter la censure, Eric Lombard a laissé entendre qu’un un aménagement était possible, sans revenir sur le recul de l’âge de départ, à condition de « pas alourdir le déficit de l’assurance vieillesse ». Si les contours du futur budget commencent à se dessiner, il reste encore de nombreuses zones d’ombres. 


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